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Sensibilisation au lycée de Papara : la BPDJ informe les internes


Sensibilisation au lycée de Papara : la BPDJ informe les internes
Ce jeudi soir, la Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile a rendu visite aux internes du lycée polyvalent de Papara. Il a été question de la délinquance, des problématiques rencontrées dans les familles et dans les établissements scolaires mais également des sanctions applicables aux jeunes contrevenants.

Lewis Lechêne et Randa Brothers appartiennent à la BPDJ, une brigade de gendarmerie qui œuvre toute l’année pour la sensibilisation des jeunes adolescents aux dangers qui les guettent. On parle de drogue, de violence et d’inceste même, mais parfois la vie en communauté engendre des situations de conflits insoutenables incitant les jeunes à sombrer vers le côté obscur : la délinquance.

En Polynésie, ce fléau gangrène toutes les couches sociales sans distinction de sexe ou d’ethnies, mais c’est surtout la classe sociale basse qui est la plus concernée. L’état de délinquant commence lorsque le jeune adolescent connaît ses premiers troubles. Ceux-ci sont souvent liés aux conflits existant dans son quotidien, au sein même de sa famille : mésentente chronique avec le père ou la mère, voire les deux, sentiment de rejet, inégalité de traitement en faveur des plus jeunes ou des aînés. Au final, le jeune tente une insertion forcée pour se retrouver dans un groupe de dealers, ou de voleurs. Il adoptera ainsi le mode de vie marginal de ses nouveaux amis, allant même parfois jusqu’à afficher son appartenance en se faisant tatouer.

A tout cela s’ajoute la maltraitance sexuelle lorsqu’il s’agit d’une jeune fille. Pour les gendarmes intervenants « En Polynésie, il y a plus de 200 cas par an et pour la plupart, cela se passe au sein même de la famille. » Lewis Lechêne a abordé tous les aspects de ce fléau de plus en plus constaté. Un témoignage anonyme nous a cité le cas d’une jeune fille du lycée qui subissait les assauts incessants d’un ascendant chez qui elle séjournait pendant les week-ends. Au vu du traumatisme causé, il aura fallu l’intervention d’une de ses amies pour que celle-ci accepte enfin d’en parler. Là encore, la dénonciation ne se fait jamais d’une manière spontanée. Le témoin nous a donné la raison : « Il ne faut pas croire que c’est facile car elle n’en n’a pas vite parlé par crainte du regard critique des autres membres de sa famille. »

« Qu’ils n’oublient pas, qu’en tant que mineurs, ils ont des droits ! » expliquait Lewis Lechêne, tout en mettant l’accent sur l’intransigeance de la justice lorsqu’un adolescent subit cette forme de violence. Peu à peu, les internes du lycée de Papara ont commencé timidement à rire, puis ont fini par poser certaines questions, voire même à donner leurs opinions, ce qui est assez rare pour des élèves venant pour la plupart, des archipels. Teanivai est originaire de l’île de Rimatara, située dans l’archipel des Australes. Élève en classe de seconde B, il nous a livré ses impressions sur ce genre d’opération : « C’est bien pour nous les jeunes car j’en vois beaucoup qui traînent en bordure de route. A Rimatara, je n’oublierai jamais l’émeute qu’il y a eu. Les gendarmes étaient venus nombreux et ça a marqué notre population. (…) Mon message s’adresse à tous les jeunes : «allez à l’école et faites des études pour avoir un bon travail. C’est pour cela que cette campagne de sensibilisation va nous servir dans notre vie de tous les jours

La quarantaine d’internes présents ce soir-là a eu toutes les informations en main, afin de préparer sereinement leur avenir respectif. Les gendarmes, quant à eux, vont poursuivre leurs visites au sein des établissements publics, pour se retrouver la semaine prochaîne à Mahina.

TP

Lewis Lechêne, gendarme à la BPDJ, sillonne les établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes adolescents aux dangers de la vie.
Lewis Lechêne, gendarme à la BPDJ, sillonne les établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes adolescents aux dangers de la vie.
Lewis Lechêne, gendarme à la BPDJ : «Environ 200 cas de maltraîtance sexuelle par an. »

La BPDJ de Papeete a été instauré au commandement de la gendarmerie pour la Polynésie française en janvier 1999. Placée pour emploi auprès de l'Officier Adjoint chargé de la Police Judiciaire, le lieutenant BRACH, la BPDJ excerce sa compétence sur l'ensemble du territoire polynésien.
Les militaires de la BPDJ sont tous des professionnels de l'écoute et ont suivi des stages de spécialisation (Formateur relais anti-drogue et audition des victimes mineures). Cette unité à vocation exclusivement préventive ne mène aucune action répressive.

Tahiti-Infos : Comment procédez-vous, en général, pour capter l’attention des élèves ?

Lewis Lechêne : Au premier abord, il y a toujours la mise en confiance. Pour intervenir auprès de ce public-là, qui sont déjà plus qu’adolescent et qui commencent à être majeurs. On a une autre vision par rapport aux autres collégiens que nous avons l’habitude de rencontrer. (…) Il faut captiver par rapport au thème. Donc aujourd’hui, c’était par rapport aux mineurs et la loi : définir et sensibiliser ces jeunes, quelles sont leurs responsabilités même en tant que mineurs. Tout d’abord, il y a les victimes car on parle peu d’eux finalement. On parle beaucoup des délinquants, c’est-à-dire des mineurs auteurs et là, il y a justement des dispositions spéciales qui sont commandées par une loi spéciale qui existe depuis 1945.

Tahiti-Infos : Vous avez donc posé la problématique ?

Lewis Lechêne : Exactement ! Tout a tourné autour de la délinquance. Il s’agissait de bien signifier qu’il existe bien ce genre de phénomène en Polynésie. Donc, ces élèves ne sont pas à l’abri d’où la notion « Prévenir contre les dangers ». Nous sommes donc là pour les sensibiliser à ces aspects qu’ils n’ont pas forcément visualisés. Peut-être qu’il y a une banalisation de certains faits, notamment de violence. Nous axons d’ailleurs beaucoup sur ce thème (…) mais également sur le couple, puisque nos jeunes restent de plus en plus tôt en couple.

Tahiti-Infos : les avez-vous sentis sensibles ?

Lewis Lechêne : Le but, c’était surtout, au fur et à mesure, de prendre l’affectivité pour bien rentrer dans le sujet parceque ce n’est pas évident, surtout quand on parle de l’aspect « loi », pour eux cela paraissait « imbuvable ». Il y a toujours les aspects et les termes qui sont toujours un peu difficile à définir.

Tahiti-Infos : Ce ne doit pas être évident de vulgariser les termes juridiques ?

Lewis Lechêne : Tout-à-fait, dans notre approche pédagogique, on essaie de faire passer des jeux de rôle et d’accentuer sur l’état de victime et d’auteur. Ensuite, il y a tout ce qui a trait à la morpho-gestuelle et sur le sentiment qui peut ressortir.

Tahiti-Infos : durant vos interventions, vous n’hésitez pas à utiliser des expressions directes, sans détour ni synonymes ?

Lewis Lechêne : Si nous tombons dans l’hypocrisie ou uniquement dans l’aspect théorique, je ne pense pas que ce public sera captivé. J’ai opté pour cette méthode, mais après, chacun a sa méthode mais c’est à nous de peaufiner l’aspect pédagogique pour inciter ce public sache, malgré des termes parfois difficiles à expliquer, venir à l’essentiel, c’est-à-dire : le respect, la citoyenneté afin de former notre société de demain, mais qu’ils n’oublient pas qu’en tant que mineurs, ils ont également des droits. Nous avons aussi abordé la maltraitance, mais surtout l’aspect sexuel car ici, il y a un fléau, plus de 200 cas par année, et souvent cela se passe au sein même du foyer.

Tahiti-Infos : Vous êtes donc, quelque part, une sorte de « petite voix » qui prévient les adolescents ?

Lewis Lechêne : Je pars sur cette idée-là, tout-à-fait, parceque, peut-être que cette petite voix a suscité, à un moment de leur vie, un réflexe pour se rendre un peu plus responsable. Même si on tend vers la majorité, mais c’est justement quand on arrive dans cette « nouvelle vie » qu’on se responsabilise un peu plus. Cette petite voix va peut-être apporter une pièce qui manque à ce puzzle de la vie, afin de mieux mûrir justement. (…) Pour nous, il s’agit de donner une petite lueur d’espoir à ces jeunes dans la suite de leurs études. Nous les encourageons d’ailleurs à parfaire leur devenir.

TP

Sensibilisation au lycée de Papara : la BPDJ informe les internes
Te ha’amaramaramara’a i te fare ha’api’ira’a tuarua tōro’a rau nō Papara : tē arai nei te pū BPDJ

I teie mahana maha nei, ‘ua ti’a fārerei roa atu te mau mūto’i farāni nō te pū BPDJ ( e ti’a’au nei te parau nō te mau fa’anahora’a araira’a nā roto i te mau fare ha’api’ira’a tuarua nō te fenua nei )i te mau piahī nō te fare ha’api’ira’a tuarua tōro’a rau nō Papara a’e ra. I reira, fa’ahiti iho ra rātou i te parau nō te mau ‘ohipa ‘ī’ino e rave hia ana, te mau fifi rau ato’a e ū hia nei e te mau taure’are’a i te ‘utuāfare iho, ‘e i te fare ha’api’ira’a, nā reira ato’a, i te mau ūtu’a e riro i te topa mai.


Nō roto mai o Lewis Lechêne rāua Randa Brothers i te pū BPDJ, e pūpū teie a te ‘āu’a mūto’i farāno, o tē ha’a nei i te pae’au o te ha’amāramaramara’a i te feiā ‘āpī e haere noa nei i te ha’api’ira’a, nō te parau ïa o te mau here pata e tia’i nei īa rātou i roto i te orara’a. Tē vai nei i te ‘ava’ava ta’ero, te hāmani ‘īnora’a ‘e te māferara’a, ‘inaha i tetahi ā mau taime, e tupu mai ihoa i te mau fifi huru rau o tei ‘ore e noa’a ‘ia fa’a’ōroma’i fa’ahou hia, i topa roa ai te feiā ‘āpī i roto i te ‘āpo’o o tē pi’i hia nei : te ravera’a i te mau ‘ohipa ‘ī’ino ato’a.

I Porinetia farāni nei, te ‘ai noa ra teie huru i te tā’ato’ara’a o te nūna’a, ma te ‘ore e mā’iti nōhea mai teie a ore ra teriā atu taure’are’a, teie ra, o te feiā ri’iri’i teie e ū nei i teie huru orara’a hepohepo. E ha’amata te hō’ē taure’are’a i te rave teie mau ‘ohipa i te taime a fārerei ai ‘oia te mau fifi huru rau. Teie mau fifi, nō roto mai i te orara’a i te ‘utuāfare noa ihoa, i rotopū noa i te mau fēti’i : ‘āfaro ‘ore i te mau fa’a’uera’a a te mau metua ānei, te mana’o ra teie taure’a tē tu’u hia ‘ō na i tehiti, mea fāna’o a’e tetahi mau tamari’i īa na iho. I te hope’ara’a, e ‘imi teie taure’are’a i tetahi mau hoa, i ō roa atu ai ‘oia i roto i te hō’ē pūpū o tē ho’o nei i te ‘ava’ava ta’ero, a ore ra o tē ‘eiā nei. Mea nā reira ‘oia i te rave ato’a atu i te reira mau ‘ohipa, nā muri iho i tō na mau hoa ‘āpī nei, e tae roa i te mahana e tātau ‘ōna i te taipe o tō pūpū ta’ata nei.

Hou roa atu i te reira, te ‘ite ato’a hia mai nei i te hāmani ‘īnora’a māferara’a, i ni'a ihoa ra i te mau tamahine. Nō tō mau mūto’i nei « I Porinetia, te vai ra e piti hānere ‘ohipa mai i teie i te huru, te rahira’a, nō roto noa ihoa i te ‘utuāfare i te ravera’a hia i teie mau ‘ohipa faufau. » ‘Ua fa’ahiti o Lewis Lechêne tāne i te mau hi’ora’a rau o teienei ‘ohipa o te ‘ū’ana noa nei. ‘Ua fa’a’ite mai tetahi mata ‘ite i te ‘ā’amu o tetahi tamahina ‘āpī nō te mau motu ātea. Te ha’uti noa hia ‘oia e te ta’ata iho nā na e fa’ari’i nei i teie pōti’i, ‘ua tupu i te reira i te mau hope’ara’a hepetoma ato’a. I mua i te mamae i ū hia ‘e ana, nā tetahi hoa tō na o tei fa’ati’a roa atu i te ‘ohipa i tupu, i reira teie tamahine i te fa’a’itera’a atu ‘eāha ra. I reira ato’a, ‘eīta te reo e mātara hā noa. Te nā’o ra teie mata ‘ite : « ‘Eiāha ‘outou e mana’o mea ‘ōhie i te vai muhu ‘ore noa, nō te mea ‘ua teiā teie pōti’i i te hi’ora’a o tō na mau fēti’i. »

« ‘Eiāha e mo’e hia īa rātou, e ti’ara’a ato’a tō rātou ; e tura tō rātou. » o tā Lewis Lechêne tāne i ha’apāpū mai i muri iho. I tā na parau, ‘e topa mai ihoa i te « hāmara » a te ture i ni’a i te mau ta’ata i rave i te reira huru ‘ohipa. I te ha’amatara’a, ‘ha’amā ri’i te mau taure’are’a e noho nei i te fare ha’api’ira’a tuarua nō Papara, i muri mai ra, hiti mai ra i tō rātou reo ‘e tā rātou mau uira’a, tē hōro’a mai ra o vētahi i tō rātou mau mana’o, mea varavara te reira e ‘ite hia nei, nō teie ihoa ra mau tamari’i nō te mau ta’amotu. Teie te mana’o o Teanivai, piahī nō te fenua o Rimatara. Tei roto ‘oia i te piha tuha’a piti reta « B », ‘eāha atu ra i tō na mana’o nō teie mau tere ha’amāramaramara’a ? « Mea au roa te reira nō mātou ‘e te feiā ‘āpī, te ‘ite pinepine noa nei au i te mau taure’are’a ma te pae purūmu nei . I Rimatara, ‘aitiā i mo’e hia īa’u i te ‘ohipa ‘ī’īno tei tupu i reira. ‘Nāho’a rahi te mau mūto’i i taua taime ra, mau roa te reira mau mea i roto i te fērurira’a o te huira’atira. (…) ‘ō tā’u e poro’i nei i te feiā ‘āpī : Mea mā, a haere i te ha’api’ira’a ‘ia noa’a mai i te ‘ohipa maita’i. Nō reira, mana’o ana’e vau, e ‘ohipa faufa’a roa teie nō te orara’a i te mau mahana ato’a. »

‘Ua fa’a’ite te mau mūto’i i te tā’ato’ara’a o te mau ha’amaramaramara’a maitata’i, ‘ia ta’a atua ra īa rātou mea nāhea ‘ia fa’a’ineine i tō rātou ‘ananāhi na roto i te hau ‘e te hepohepo ‘ore. I tō rātou nei pae, e rave tāmau noa te ‘āua mūto’i i tā rātou mau tere fārereira’a i te mau piahī nō te mau fare ha’api’ira’a rau e vai nei, i teie hepetoma i muri nei, tei Mahina rātou
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TP

Rédigé par TP le Vendredi 4 Octobre 2013 à 11:16 | Lu 1634 fois