Vincent Dubois, Lana Tetuanui, Michel Buillard et Nuihau Laurey, lundi matin au Haut-commissariat
PAPEETE, 13 avril 2015 – Les deux listes autonomistes issues du Tahoera’a Huira’atira ont officiellement déclaré leur candidature pour les sénatoriales partielles de Polynésie, auprès des services du Haut-commissariat, à la première heure lundi.
Le scrutin est programmé dimanche 3 mai. Les déclarations officielles de candidatures sont possibles jusqu’au 17 avril 18 heures, avant l’ouverture de la campagne officielle, jusqu’à la veille du scrutin. 710 grands électeurs sont appelés à voter dans 3 semaines, à cette élection qui permettra aux autonomistes pro-Flosse et pro-Fritch de compter leurs forces, au sein du Tahoera'a.
Lundi, sans attendre, Vincent Dubois est venu déclarer à la Direction de la réglementation et des affaires juridiques (ex-DRCL), le duo qu’il forme avec Teura Iriti, avec pour suppléants Rosalie Orbeck et Marcelin Lissan. La liste officiellement investie par le Tahoera’a Huira’atira a été la première à se manifester. Immédiatement suivie par la liste dissidente du parti orange, formée par Nuihau Laurey, Lana Tetuanui et leurs deux suppléants. Cette autre candidature autonomiste, soutenue par le gouvernement et le Président Edouard Fritch, se présentera le 3 mai sous l’étiquette Tapura Huira’atira.
Du côté de l'UPLD, rien n'est certain. Pour l’instant, le camp souverainiste n’a pas officiellement arrêté de décision après le report, en l’absence de Tauhiti Nena, empêché, du conseil politique de vendredi 10 avril qui devait entériner la candidature du ticket Tuheiava-Nena, comme pour le scrutin du 28 septembre dernier.
Il semble, au moins en ce qui concerne Tauhiti Nena, qu’une candidature avec le sénateur sortant Richard Tuheiava ne soit pas souhaitable. Le ticket indépendantiste avait recueilli entre 143 et 155 voix, lors du scrutin de fin septembre. Mais une possible liste d’union entre Tauhiti Nena et la mairesse ATP de Uturoa, Sylviane Terooatea, a un temps été évoquée, début avril, avant que l’édile de Raiatea ne confirme vendredi dernier qu’elle renonçait à cette association.
> Lire aussi : Sénatoriales partielles : la liste des grands électeurs publiée
Nous avons interrogé Nuihau Laurey, alors que Vincent Dubois procédait officiellement à la déclaration de candidature de la liste Tahoera'a Huira'atira. Le vice-président du gouvernement justifie une candidature qui lui a valu d'être exclu du parti orange, en début de semaine dernière, avec Lana Tetuanui et leurs deux suppléants, Teapehu Teahe et Michel Buillard. Il insiste sur le caractère démocratique de ce scrutin : "Avec Lana, on se présente devant tous les conseillers municipaux, on explique la motivation de notre candidature, ce que l’on souhaite faire au Sénat. Ce sont les grands électeurs qui trancheront. Ce sont des adultes. Ils sont élus. Ils connaissent les sujets. Nous ferons une présentation publique de notre profession de foi. Chacun se prononcera en son âme et conscience lors du vote du 3 mai. Je ne conçois pas la démocratie autrement".
Sur l’utilité de sa présence à Paris, Nuihau Laurey développe : "Pour Lana, ça lui permettra de défendre les sujet communaux qu’elle connaît bien. Elle est élue depuis de nombreuses années. Pour ma part, je gère les affaires budgétaires et financières du Pays depuis presque deux ans. Chaque année, le vote en métropole de la loi de finances a un impact très important pour la Polynésie. Pour 2014 et 2015, la dotation globale d’autonomie a été réduite de 760 millions Fcfp. C’est la raison pour laquelle il me semble que le gouvernement polynésien doit avoir son mot à dire dans l’examen de la loi de finances. Il s’agit de porter la voix de la collectivité toute entière. Objectivement, la baisse de la DGA s’est faite dans le cadre du pacte de responsabilité des collectivités de la République. Les collectivités ont dans ce cadre fait des efforts en réduisant leurs dépenses, en Polynésie comme ailleurs. Mais en contrepartie, les autres collectivités républicaines ont obtenu des aides en termes de cotisations sociales, au travers du CICE, etc, des aides dont la Polynésie ne bénéficie pas. On fait des efforts ; mais on n’a pas les contreparties. C’est pour cela que la présence du ministre des finances polynésien, dans cette discussion lors de la loi de finances est me semble-t-il importante".
Vincent Dubois s'était beaucoup exprimé mercredi, lors d'une conférence de presse déclenchée par Gaston Flosse, à la veille de l'ouverture de la session administrative de l'Assemblée. "Nos adversaires, ce n’est pas Nuihau Laurey, ce n’est pas le gouvernement d’Edouard Fritch, ni le gouvernement socialiste parisien, pas plus que l’Etat, ni même Tauhiti Nena", avait-il défendu pour faire face à l'accusation d'avoir agi, durant les quatre mois de mandature, d'octobre à fin janvier, contre le gouvernement Fritch. "Nos adversaires, c’est la crise, le chômage, les difficultés des maires avec le CGCT, les difficultés de l’intégration des agents communaux… Nos adversaires, c’est la réforme de la loi Morin (…), la prise en charge par l’Etat de la charge assumée par la CPS pour le traitement des victimes polynésiennes des essais nucléaires, dont le coût total est estimé aujourd’hui à 54 milliards Fcfp (…). Je ne suis pas contre l’Etat ; mais lorsque vous me demanderez de choisir entre les Polynésiens et l’Etat, toujours je choisirai l’intérêt des Polynésiens. (…). Et chaque fois que nous devrons nous battre contre l’Etat pour défendre les intérêts des Polynésiens, Teura et moi, nous le ferons. Maintenant, si les grands électeurs souhaitent avoir des sénateurs dociles, qui ne veulent pas froisser l’Etat au Sénat, qui ne veulent pas partir en guerre pour le compte des Polynésiens sur des sujets importants, comme la loi Morin, l’indemnisation des conséquences des essais nucléaires, la réforme du CGCT… effectivement, je leur dis « ne votez pas pour nous ! » ; mais s’ils veulent des sénateurs qui se battent, qui sont capables d’être fermes et exigeants, alors oui : nous serons leurs porte-parole et nous nous battrons".
Liste des 710 grands électeurs:
Arrêté du 27 mars 2015 fixant la liste des électeurs qui participeront à l'élection sénatoriale du 3 mai 2015
Arrêté du 31 mars modifiant la liste
Le scrutin est programmé dimanche 3 mai. Les déclarations officielles de candidatures sont possibles jusqu’au 17 avril 18 heures, avant l’ouverture de la campagne officielle, jusqu’à la veille du scrutin. 710 grands électeurs sont appelés à voter dans 3 semaines, à cette élection qui permettra aux autonomistes pro-Flosse et pro-Fritch de compter leurs forces, au sein du Tahoera'a.
Lundi, sans attendre, Vincent Dubois est venu déclarer à la Direction de la réglementation et des affaires juridiques (ex-DRCL), le duo qu’il forme avec Teura Iriti, avec pour suppléants Rosalie Orbeck et Marcelin Lissan. La liste officiellement investie par le Tahoera’a Huira’atira a été la première à se manifester. Immédiatement suivie par la liste dissidente du parti orange, formée par Nuihau Laurey, Lana Tetuanui et leurs deux suppléants. Cette autre candidature autonomiste, soutenue par le gouvernement et le Président Edouard Fritch, se présentera le 3 mai sous l’étiquette Tapura Huira’atira.
Du côté de l'UPLD, rien n'est certain. Pour l’instant, le camp souverainiste n’a pas officiellement arrêté de décision après le report, en l’absence de Tauhiti Nena, empêché, du conseil politique de vendredi 10 avril qui devait entériner la candidature du ticket Tuheiava-Nena, comme pour le scrutin du 28 septembre dernier.
Il semble, au moins en ce qui concerne Tauhiti Nena, qu’une candidature avec le sénateur sortant Richard Tuheiava ne soit pas souhaitable. Le ticket indépendantiste avait recueilli entre 143 et 155 voix, lors du scrutin de fin septembre. Mais une possible liste d’union entre Tauhiti Nena et la mairesse ATP de Uturoa, Sylviane Terooatea, a un temps été évoquée, début avril, avant que l’édile de Raiatea ne confirme vendredi dernier qu’elle renonçait à cette association.
> Lire aussi : Sénatoriales partielles : la liste des grands électeurs publiée
Nous avons interrogé Nuihau Laurey, alors que Vincent Dubois procédait officiellement à la déclaration de candidature de la liste Tahoera'a Huira'atira. Le vice-président du gouvernement justifie une candidature qui lui a valu d'être exclu du parti orange, en début de semaine dernière, avec Lana Tetuanui et leurs deux suppléants, Teapehu Teahe et Michel Buillard. Il insiste sur le caractère démocratique de ce scrutin : "Avec Lana, on se présente devant tous les conseillers municipaux, on explique la motivation de notre candidature, ce que l’on souhaite faire au Sénat. Ce sont les grands électeurs qui trancheront. Ce sont des adultes. Ils sont élus. Ils connaissent les sujets. Nous ferons une présentation publique de notre profession de foi. Chacun se prononcera en son âme et conscience lors du vote du 3 mai. Je ne conçois pas la démocratie autrement".
Sur l’utilité de sa présence à Paris, Nuihau Laurey développe : "Pour Lana, ça lui permettra de défendre les sujet communaux qu’elle connaît bien. Elle est élue depuis de nombreuses années. Pour ma part, je gère les affaires budgétaires et financières du Pays depuis presque deux ans. Chaque année, le vote en métropole de la loi de finances a un impact très important pour la Polynésie. Pour 2014 et 2015, la dotation globale d’autonomie a été réduite de 760 millions Fcfp. C’est la raison pour laquelle il me semble que le gouvernement polynésien doit avoir son mot à dire dans l’examen de la loi de finances. Il s’agit de porter la voix de la collectivité toute entière. Objectivement, la baisse de la DGA s’est faite dans le cadre du pacte de responsabilité des collectivités de la République. Les collectivités ont dans ce cadre fait des efforts en réduisant leurs dépenses, en Polynésie comme ailleurs. Mais en contrepartie, les autres collectivités républicaines ont obtenu des aides en termes de cotisations sociales, au travers du CICE, etc, des aides dont la Polynésie ne bénéficie pas. On fait des efforts ; mais on n’a pas les contreparties. C’est pour cela que la présence du ministre des finances polynésien, dans cette discussion lors de la loi de finances est me semble-t-il importante".
Vincent Dubois s'était beaucoup exprimé mercredi, lors d'une conférence de presse déclenchée par Gaston Flosse, à la veille de l'ouverture de la session administrative de l'Assemblée. "Nos adversaires, ce n’est pas Nuihau Laurey, ce n’est pas le gouvernement d’Edouard Fritch, ni le gouvernement socialiste parisien, pas plus que l’Etat, ni même Tauhiti Nena", avait-il défendu pour faire face à l'accusation d'avoir agi, durant les quatre mois de mandature, d'octobre à fin janvier, contre le gouvernement Fritch. "Nos adversaires, c’est la crise, le chômage, les difficultés des maires avec le CGCT, les difficultés de l’intégration des agents communaux… Nos adversaires, c’est la réforme de la loi Morin (…), la prise en charge par l’Etat de la charge assumée par la CPS pour le traitement des victimes polynésiennes des essais nucléaires, dont le coût total est estimé aujourd’hui à 54 milliards Fcfp (…). Je ne suis pas contre l’Etat ; mais lorsque vous me demanderez de choisir entre les Polynésiens et l’Etat, toujours je choisirai l’intérêt des Polynésiens. (…). Et chaque fois que nous devrons nous battre contre l’Etat pour défendre les intérêts des Polynésiens, Teura et moi, nous le ferons. Maintenant, si les grands électeurs souhaitent avoir des sénateurs dociles, qui ne veulent pas froisser l’Etat au Sénat, qui ne veulent pas partir en guerre pour le compte des Polynésiens sur des sujets importants, comme la loi Morin, l’indemnisation des conséquences des essais nucléaires, la réforme du CGCT… effectivement, je leur dis « ne votez pas pour nous ! » ; mais s’ils veulent des sénateurs qui se battent, qui sont capables d’être fermes et exigeants, alors oui : nous serons leurs porte-parole et nous nous battrons".
Liste des 710 grands électeurs:
Arrêté du 27 mars 2015 fixant la liste des électeurs qui participeront à l'élection sénatoriale du 3 mai 2015
Arrêté du 31 mars modifiant la liste