Tahiti, le 26 novembre 2024 - Ce mardi marquait l'ouverture de deux journées de séminaire sur la sécurité routière en Polynésie française. Organisé conjointement par l'État et le Pays, l'événement est consacré aux réflexions et aux échanges entre les différents acteurs concernés afin d'identifier les pistes de progrès et les leviers permettant d'améliorer la sécurité routière au Fenua.
Les chiffres sont sans appel. Au cours des trois dernières années, les contrôles routiers ont permis de mettre en exergue une augmentation substantielle des conduites sous l'emprise de stupéfiants (+121%) et des conduites sans permis de conduire (+66%). Concernant les conduites sans permis, 90% des infractions constatées concernent des conducteurs qui n'ont jamais passé le permis de conduire. Et si la consommation d'alcool et les vitesses excessives demeurent les deux principales causes de la mortalité routière, les mauvais comportements jouent un rôle tout aussi grave dans ces accidents : défaut ou non-port de casque, ou encore non-port de la ceinture de sécurité. Pour la seule année 2023, les autorités ont enregistré 34 décès sur les routes, dont 73% concernent les deux-roues. 57% de ces accidents ont lieu entre 18 heures et 6 heures, 75% sont liés à la consommation d'alcool et/ou de stupéfiants et 50% à la vitesse excessive. Enfin, 76% des personnes tuées sont victimes et auteurs. Au 25 novembre 2024, les autorités font état de 29 accidents mortels faisant 30 victimes contre 29 à la même période l'an dernier.
C'est pourquoi, ce mardi, au Hilton de Faa'a, l'État et le Pays ont mis en place un séminaire de deux jours afin de repenser la sécurité routière en Polynésie. “Nous, le Pays et l'État, souhaitons remédier à cette situation”, assure Jordy Chan, ministre des Grands travaux et des Transports. “Ce séminaire a pour objectif de réunir tous les acteurs concernés, pour identifier à la fois les axes d'amélioration et les leviers qui permettront de faire avancer cette situation. Pour le Pays, nous souhaitons qu'à l'issue de ce séminaire, il y ait des remontées d'informations et que l'on puisse bâtir à partir de ces informations un plan pluriannuel de la sécurité routière sur une période de dix ans, en collaboration avec l'État. Ce plan aura pour but de fixer des objectifs ainsi qu'une gouvernance claire pour toutes les actions à mettre en œuvre, et ce afin d'améliorer nos compétences à la fois dans le domaine de la prévention, de la réglementation et de la répression.”
Concrètement, les différents acteurs présents – gendarmes, policiers, sapeurs-pompiers, etc. – se sont réunis autour de tables de réflexion autour de la problématique “Agir sur les comportements : installer une culture de la sécurité routière au travers de l'éducation, de la formation, en impliquant les professionnels”. Parmi les ateliers proposés, les invités ont pu débattre et “brainstormer” sur l'évaluation et l'adaptation des formations à la conduite, le risque routier dans la sphère professionnelle ou encore la prévention contre la réitération.
Vers plus de répression
“Pour chaque mort, il faut rappeler quand même qu'il y a en moyenne quatre blessés graves et dix blessés légers. Ce sont donc plus d'une centaine de familles qui, depuis le début de l'année, doivent compter un deuil ou quelqu'un qui est paralysé ou très grièvement blessé”, précise Éric Spitz, haut-commissaire de la République en Polynésie française. “Un des objectifs de ce séminaire, c'est aussi de modifier certaines lois du Pays pour permettre par exemple de confisquer l'arme du crime, en l'occurrence ici les véhicules. Quand vous arrêtez une personne pour la énième fois, sans permis, sans assurance, le seul moyen, c'est la confiscation du véhicule. Mais pour la confiscation de ce dernier, il faut une fourrière. Donc tout ça doit être encadré par une législation qui reste à mettre en œuvre. Et puis mettre en place une fourrière, ce n'est pas facile pour le Pays car cela nécessite la mise à disposition d'un foncier. Mais là où il y a une volonté, il y a un chemin.” Une analyse partagée par Jordy Chan : “L'établissement d'une fourrière est un projet que l'on poursuit. D'ailleurs, pour le budget 2025, ce que nous souhaitons proposer, c'est le recrutement d'une ressource qui permettra justement de débloquer la situation en matière de réglementation. Pour construire une fourrière, il y a un enjeu réglementaire derrière. Mais c'est un projet qui se construit sur un temps long. Il faut trouver le site, trouver le moyen de l'exploiter de façon à ce que ce soit pérenne, et ça c'est tout une étude à mettre en œuvre par les services en question.”
Interrogé sur la question de la répression, le haut-commissaire admet volontiers : “La sécurité routière, c'est le dialogue entre la prévention et la répression. Mais si vous me demandez mon avis, la répression est plus efficace. Nous avions 8 000 morts sur les routes de France en 1999, les radars automatiques ont été installés et trois ans plus tard, il n'y en avait plus que 4 000. C'est triste à dire mais les Occidentaux, de manière générale, comprennent davantage la répression que la prévention, même si, et c'est important, ce n'est pas ce qui va nous empêcher de faire de la prévention.” Le ton est donné.
Les chiffres sont sans appel. Au cours des trois dernières années, les contrôles routiers ont permis de mettre en exergue une augmentation substantielle des conduites sous l'emprise de stupéfiants (+121%) et des conduites sans permis de conduire (+66%). Concernant les conduites sans permis, 90% des infractions constatées concernent des conducteurs qui n'ont jamais passé le permis de conduire. Et si la consommation d'alcool et les vitesses excessives demeurent les deux principales causes de la mortalité routière, les mauvais comportements jouent un rôle tout aussi grave dans ces accidents : défaut ou non-port de casque, ou encore non-port de la ceinture de sécurité. Pour la seule année 2023, les autorités ont enregistré 34 décès sur les routes, dont 73% concernent les deux-roues. 57% de ces accidents ont lieu entre 18 heures et 6 heures, 75% sont liés à la consommation d'alcool et/ou de stupéfiants et 50% à la vitesse excessive. Enfin, 76% des personnes tuées sont victimes et auteurs. Au 25 novembre 2024, les autorités font état de 29 accidents mortels faisant 30 victimes contre 29 à la même période l'an dernier.
C'est pourquoi, ce mardi, au Hilton de Faa'a, l'État et le Pays ont mis en place un séminaire de deux jours afin de repenser la sécurité routière en Polynésie. “Nous, le Pays et l'État, souhaitons remédier à cette situation”, assure Jordy Chan, ministre des Grands travaux et des Transports. “Ce séminaire a pour objectif de réunir tous les acteurs concernés, pour identifier à la fois les axes d'amélioration et les leviers qui permettront de faire avancer cette situation. Pour le Pays, nous souhaitons qu'à l'issue de ce séminaire, il y ait des remontées d'informations et que l'on puisse bâtir à partir de ces informations un plan pluriannuel de la sécurité routière sur une période de dix ans, en collaboration avec l'État. Ce plan aura pour but de fixer des objectifs ainsi qu'une gouvernance claire pour toutes les actions à mettre en œuvre, et ce afin d'améliorer nos compétences à la fois dans le domaine de la prévention, de la réglementation et de la répression.”
Concrètement, les différents acteurs présents – gendarmes, policiers, sapeurs-pompiers, etc. – se sont réunis autour de tables de réflexion autour de la problématique “Agir sur les comportements : installer une culture de la sécurité routière au travers de l'éducation, de la formation, en impliquant les professionnels”. Parmi les ateliers proposés, les invités ont pu débattre et “brainstormer” sur l'évaluation et l'adaptation des formations à la conduite, le risque routier dans la sphère professionnelle ou encore la prévention contre la réitération.
Vers plus de répression
“Pour chaque mort, il faut rappeler quand même qu'il y a en moyenne quatre blessés graves et dix blessés légers. Ce sont donc plus d'une centaine de familles qui, depuis le début de l'année, doivent compter un deuil ou quelqu'un qui est paralysé ou très grièvement blessé”, précise Éric Spitz, haut-commissaire de la République en Polynésie française. “Un des objectifs de ce séminaire, c'est aussi de modifier certaines lois du Pays pour permettre par exemple de confisquer l'arme du crime, en l'occurrence ici les véhicules. Quand vous arrêtez une personne pour la énième fois, sans permis, sans assurance, le seul moyen, c'est la confiscation du véhicule. Mais pour la confiscation de ce dernier, il faut une fourrière. Donc tout ça doit être encadré par une législation qui reste à mettre en œuvre. Et puis mettre en place une fourrière, ce n'est pas facile pour le Pays car cela nécessite la mise à disposition d'un foncier. Mais là où il y a une volonté, il y a un chemin.” Une analyse partagée par Jordy Chan : “L'établissement d'une fourrière est un projet que l'on poursuit. D'ailleurs, pour le budget 2025, ce que nous souhaitons proposer, c'est le recrutement d'une ressource qui permettra justement de débloquer la situation en matière de réglementation. Pour construire une fourrière, il y a un enjeu réglementaire derrière. Mais c'est un projet qui se construit sur un temps long. Il faut trouver le site, trouver le moyen de l'exploiter de façon à ce que ce soit pérenne, et ça c'est tout une étude à mettre en œuvre par les services en question.”
Interrogé sur la question de la répression, le haut-commissaire admet volontiers : “La sécurité routière, c'est le dialogue entre la prévention et la répression. Mais si vous me demandez mon avis, la répression est plus efficace. Nous avions 8 000 morts sur les routes de France en 1999, les radars automatiques ont été installés et trois ans plus tard, il n'y en avait plus que 4 000. C'est triste à dire mais les Occidentaux, de manière générale, comprennent davantage la répression que la prévention, même si, et c'est important, ce n'est pas ce qui va nous empêcher de faire de la prévention.” Le ton est donné.
Les différents acteurs de la sécurité routière réunis en tables rondes pour trouver des solutions qui permettront d'agir sur le comportement des citoyens.