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Semaine de l’export : les chefs d’entreprise polynésiens intéressés


Semaine de l’export : les chefs d’entreprise polynésiens intéressés
La première matinée d’information sur le commerce avec le Japon a permis aux chefs d’entreprises présents d’évaluer leur motivation. La majorité aspire à tenter l’aventure. D’autant plus que des mesures d’accompagnement prévues par la COFACE (Compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur) ou encore de fourniture de personnel compétent ,le VIE (Volontariat International en Entreprise) augmentent les chances des plus sérieux d’atteindre le public du pays du Soleil Levant.

« Les semaines de l’export sont une excellente initiative de la DGAE. Le fait de pouvoir échanger avec des experts de marchés nous permet d’avoir une meilleure visibilité, de prendre conscience des freins, particularités culturelles et habitudes de consommation, notamment pour un pays comme le Japon. » Nous expliquait l’une des participantes à cette première journée de la semaine de l’export spécial Japon, râvie comme une quinzaine d’autres chefs d’entreprises d’avoir obtenu les informations nécessaires sur le commerce avec les nippons.

Luc Ruter, ancien Journaliste-Reporter-d’Images en freelance, a eu l’opportunité de traverser le Japon lors d’un voyage. Il envisage d’exporter du spiritueux, voire même « pourquoi pas du punch des Antilles d’où je suis originaire et des produits de Tahiti ?» posait-il directement la question à Corinne Martinez de la COFACE (Compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur) dont la mission est de faciliter les échanges entre toutes les entreprises partout dans le monde.

En assurant des risques « non assurable »s par le marché privé, la Coface vise à soutenir les entreprises françaises qui prospectent les marchés à l’international, s’implantant à l’étranger ou y commercialisant des biens et services.

Cinq procédures d’assurances gérées par la Coface pour le compte de l’Etat

Tout d’abord, il y a « L’assurance prospection », qui propose aux PME françaises un soutien financier ainsi qu’une assurance contre le risque d’échec commercial lors de leurs démarches de prospection des marchés étrangers. Vient ensuite « L’assurance crédit », qui garantit la réalisation de grands projets à l’étranger contre les risques commerciaux, politiques ou catastrophiques.

En troisième position, « L’assurance investissement », qui couvre les entreprises françaises réalisant des investissements à l’étranger et les banques qui les financent contre les risques de spoliation et/ou de destruction d’origine politique. Suivi de « L’assurance change », qui permet à toute entreprise de remettre des offres et/ou de conclure un contrat en devises sans être exposée aux variations de change.

Pour finir « L’assurance des cautions et préfinancements », qui couvre les émetteurs de cautions bancaires ainsi que les banques assurant le préfinancement export contre le risque de non-remboursement par l’exportateur. Autant de mesures d’accompagnement et d’incitation pour garantir une prospection fructueuse du marché japonais.

Après l’assurance, il a été question du V.I.E, le Volontariat International en Entreprise.Etre volontaire international en entreprise signifie s’engager pour une mission professionnelle pour le compte d’une entreprise française à l’étranger. Si certaines missions sont réalisées au sein des bureaux que possède l’entreprise française à l’étranger, d’autres peuvent constituer les premiers pas vers l’internationalisation de la structure d’accueil.

Le volontaire international se retrouve alors parfois seul à l’étranger avec pour mission le développement de l’activité de l’entreprise dans le ou les pays dans lesquels il est envoyé. Le V.I.E est intégralement géré par l’Agence Française pour le Développement International des Entreprises (UbiFrance) un établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du Ministère délégué au Commerce Extérieur. Il est d’ailleurs le principal intervenant dans cette semaine de l’export.

Le volontaire international bénéficie ainsi d’un statut public qui exonère l’entreprise de tous liens contractuels et de toutes charges sociales et qui apporte un cadre protecteur grâce au placement sous l’autorité de l’Ambassade de France à l’étranger du volontaire. Toute personne âgée de 18 à 28 ans est éligible pour une V.I.E mais le départ en mission s’effectue au plus tard le jour de votre 29ème anniversaire. Si en principe il n’existe aucune exigence de diplôme, l’extrême spécialisation des missions proposées et les responsabilités confiées sous-entendent, dans la majeure partie des cas, que le postulant dispose d’une qualification souvent au moins égale à Bac+4/Bac+5. Cette dernière condition assure la garantie de personnels qualifiés et disponibles immédiatement.

Akiko Hori, chef de pôle à UbiFrance-Tokyo, anime cette semaine de l'export spécial Japon.
Akiko Hori, chef de pôle à UbiFrance-Tokyo, anime cette semaine de l'export spécial Japon.
Des chiffres encourageants

La chef de pôle de UbiFrance-Tokyo, Akiko Hori, a animé la conférence en répondant notamment aux questions sur les spécificités japonaises en terme de « business ». Elle veut convaincre et encourager les entrepreneurs locaux à partir à la conquête du marché japonais. « Les arguments incitatifs ne manquent pas. Tout d’abord, le Japon est la 3ème puissance économique du monde. Ensuite, la population nippone est très curieuse. Elle aime donc tout ce qui est nouveau. Il ne fait pas craindre de baser sa stratégie sur ce point.Par exemple, le marché des seniors n’est pas à négliger. Ils aiment tout ce qui à trait à la santé, au bien-être et dans ce domaine, les polynésiens sont particulièrement compétents et prêts à venir chez nous. »

En effet, quelques chiffres viennent étayer les dires de la spécialiste de UbiFrance-Tokyo : le Japon occupe la seconde place en matière de consommation de produits de luxe. Il est le principal client de la France, en Asie, en produits gourmets. La capitale Tokyo héberge à elle seule 13,2 millions d’habitants, soit 10 % de la population globale du pays ( 127,8 millions d’habitants). La société japonaise d'aujourd’hui est un société de consommation exigeante et à l’affût des nouvelles tendances. Là aussi, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 10 % du marché mondial des biens de consommation, derrière les Etats Unis. Par exemple, le marché du luxe représente 20 milliards d’euros).

L’importation de spiritueux est en constante progression, et en forte évolution : 800 millions d’euros d’exportation de la France l’an dernier). Le Japon, pour certains, représenterait donc le futur « eldorado » du business ? « Il est encore trop tôt pour le savoir » disait l’un des participants. Pourtant là encore, Akiko Hori a un argument de pointe : « Il faut savoir qu’en travaillant avec le Japon, il sera tout à fait aisé de partir à la conquête des autres pays asiatiques tels que la Corée ou la Thaïlande. Pour tous ces pays, si le Japon a acheté vos produits, c’est un gage de qualité et donc, vous serez accueillis à bras ouverts. En effet, notre pays est synonyme de certificat de qualité. »

La semaine de l’export se poursuivra jusqu’au vendredi 4 octobre. Ce jeudi, une visio-conférence est prévue avec un responsable de Ubifrance-Tokyo. Cela débutera aux alentours de 13h30. En attendant, les conférences continuent elles aussi ce mercredi , de 8h à midi, dans les locaux de l’ancien ITC ( Institut Territorial de la Consommation ).

TP

Des artisanes venues des districts et une future chef d'entreprise dans le conseil en export.
Des artisanes venues des districts et une future chef d'entreprise dans le conseil en export.

Rédigé par TP le Mardi 1 Octobre 2013 à 15:33 | Lu 1368 fois