Self défense : Quand les femmes retrouvent confiance en elles


FAA'A, le 05 septembre 2014 - Face à l’augmentation de la violence et plus précisément à l’encontre des femmes, Benoît Guillemin moniteur de self défense au sein de la gendarmerie, a ouvert son association d’au-défense, « Krav Maga/C3 Tahiti ». Son école d’entraînement existe depuis quatre ans et regroupe des adeptes de tous âges. La spécialité, le C3, une technique d’autoprotection aux effets redoutables.

L’école de self-défense « Krav Maga/C3 Tahiti » est née pour répondre aux besoins de se sentir en sécurité. Il s’adresse aux hommes et aux femmes. Les multiples faits divers relatés dans la presse affichent une forte proportion d’agressions physiques où la majorité des victimes sont les femmes. C’est pour cette raison que Benoît Guillemin, adjudant au sein de la gendarmerie nationale en Polynésie française, a décidé d’aider « les plus faibles », c’est-à-dire ceux qui ne pratiquent pas de sport de contact. Il vient de prendre une disponibilité pour pouvoir partager son savoir-faire avec ses élèves.

Son dojo est installé au camp de la Gendarmerie de Faa’a. Ici, la spécialité est le Strike Combat System C3, une méthode de défense créée par Jean Carillo, un entraîneur français de haut niveau à qui la police américaine fait régulièrement appel. Le style est épuré, sans fioritures et parfois même dépourvu d’esthétique mais d’une efficacité redoutable, spécialement en zone urbaine (en ville et dans les rues). Autrefois, le C3 n’était réservé qu’aux unités d’élite, mais depuis peu il s’est démocratisé et est accessible aux civils.

A n’utiliser qu’en dernier recours

Les dix-huit femmes qui suivent les cours de Benoît Guillemin tous les mercredi soir de 18h à 19h30, sont conscientes de l’importance de pouvoir se protéger, à une condition toutefois : « Il faut préciser que les techniques apprises durant les sessions d’entraînements ne sont pas à utiliser n’importe quand et n’importe comment. » tient à préciser l’instructeur fédéral , « Ce n’est seulement que lorsque votre vie est réellement en danger que vous utiliserez telle ou telle autre prise, mais ce n’est certainement pas un sport de combat. C’est de la défense et uniquement à envisager qu’en cas de légitime défense ! Pas autrement. ( art 122.5 du code de procédure pénal). »

Les élèves de Benoît Guillemin viennent de tous les milieux professionnels. C’est le cas de Martine, chargée d’affaire dans une société d’informatique. En moins d’un an de pratique, elle a repris confiance en elle : «C’est surtout quand on regagne sa voiture au parking sous-terrain que l’on voit l’utilité des cours. (…) J’ai gagné énormément confiance en moi, c’est vraiment énorme. Je dirais, en quelque semaines, j’ai beaucoup repris confiance en moi.» L’ennemi principal, n’est pas forcément l’individu qui est en face de l’agressé, mais plutôt la peur. « Auparavant, j’étais pétrifiée de peur et incapable de me défendre. (…) On apprend vraiment l’essentiel. Les gestes sont simples. Il faut simplement acquérir des réflexes et la rapidité. »

Privilégier la négociation et éviter l’affrontement

Rimata Garcia est gardien de la paix au sein des services de la sûreté publique. Cela fait 10 ans qu’elle pratique le self défense et, est même moniteur-adjoint. Elle explique le comportement à avoir en cas d’agression :« La première chose à faire, c’est soit le dialogue sinon il vaut mieux s’en aller. Dans la police (et également dans la gendarmerie), il y a certaines clés que nous utilisons, mais nous n’avons pas le droit de frapper dans les zones sensibles (cou, visage ou encore parties génitales) On privilégie la discussion. C’est beaucoup mieux.»

« S’il vous arrivait d’être agressé pour votre portable ou un billet de 10 000 fcp, ne résistez pas, remettez cela à votre agresseur. Il serait dommage de devoir arriver aux coups qui pourraient vous être fatal. La posture dans la ville est importante aussi. Si vous avez une expression soumise, cela sera vu. Parcontre, si vous affichez une mine sûre et une posture droite, vous serez moins enclin à être interpellé par des agresseurs. A savoir que la fuite devant un agresseur n’est pas un signe de lâcheté. Au contraire, c’est faire preuve d’intelligence. » termine d’expliquer l’instructeur avant de reprendre ses cours.

Pour de plus amples informations, l’association « Krav Maga/C3 Tahiti » est joignable au : 87 32 27 21 ou alors via la page Facebook : Krav Maga Tahiti et le site internet : www.fichtback.fr


TP


Les élèves femmes de l'école Krav Maga/C3 Tahiti dirigée par l'instructeur fédéral Benoît Guillemin.
CE QUE DIT LA LOI (en matière de légitime défense) :

L'Article 122-5 indique que : " N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte.

N'est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l'exécution d'un crime ou d'un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu'un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l'infraction.
"

Rédigé par TP le Jeudi 4 Septembre 2014 à 14:50 | Lu 2469 fois