Gérard Parker, Wilfred Tavaearii, Taputu Faana et Abel Tehotu, mardi matin lors de l'appel lancé aux élus de Hitia'a o te Ra depuis la mairie de Teahupoo.
TEAHUPOO, 31 janvier 2017 - Les maires frondeurs du conseil syndical de Secosud en appellent à la "bonne conscience" des élus du conseil municipal de Hitia’a o te Ra. Les 29 élus de la côte Est sont convoqués jeudi pour statuer sur le remplacement de Jacqui Drollet et d’Abel Tehotu par Dauphin Domingo et Henri Flohr, au sein du Secosud.
Jusqu’à l’issue du vote, tous les espoirs sont permis. Et c'est probablement ce qui a motivé les maires frondeurs du Secosud à lancer, mardi, un appel à leurs homologues de la côte Est. Le sort de la concession Secosud jusqu'en 2034 se jouera jeudi matin, lors du conseil municipal de Hitia'a o te ra.
A quelques jours de la date limite pour le choix du fournisseur d'électricité de Secosud, la candidature d’EDT-Engie pourrait bénéficier d’un renversement providentiel du comité directeur du syndicat pour l'électrification des communes du Sud de Tahiti (Secosud). Le groupement intercommunal a en effet jusqu'au 28 février pour arrêter le choix de la société qui lui fournira l’électricité au cours des 17 prochaines années, sur les communes de Hitia'a o te Ra, Teva i Uta et de la Presqu’île.
Pour l’instant deux sociétés sont engagées dans la dernière ligne droite d’un dialogue compétitif qui doit s’achever mi-février afin de conclure la délégation de service public avant le 28, faute de quoi les 35 110 habitants de la zone courraient le risque d'un black-out dès le 1er mars.
Ces deux sociétés en concurrence sont EDT-Engie et la société Teva Rua Nui. Toutes deux ont franchi depuis juillet dernier toutes les étapes d'une sélection qui devait établir si elles étaient techniquement en mesure d’honorer le marché. Celui-ci représente aujourd’hui 11 508 abonnés et développe une consommation annuelle d’environ 50,9 GWh.
Jusqu’à présent, une majorité de 5 élus sur 8, au sein du Secosud, s’oppose au choix de son président, le Tapura Anthony Jamet, qui souhaiterait céder le marché au concessionnaire actuel et historique, EdT-Engie. Cette majorité composite lui préfère l’offre, vue comme économiquement plus intéressante, de Teva Rua Nui. Mais elle est aujourd'hui en passe d'être démolie par le remplacement de deux des siens : le maire UPLD de Hitia’a, Jacqui Drollet et le maire Tapura de Tiarei, Abel Tehotu.
Et c’est précisément l’objet du conseil municipal qui doit se tenir à la mairie de Tiarei jeudi matin, à partir de 9 heures. Les 29 conseillers municipaux de Hitia’a o te Ra y sont convoqués pour une assemblée extraordinaire afin de rafraîchir la composition de plusieurs commissions extérieures : à Fenuama, au Syndicat pour la promotion des communes (SPC), à Ecoparc… mais surtout à Secosud où les deux délégués proposés pour Hitia’a o te Ra sont le tāvana Dauphin Domingo et Henri Flohr. Tous deux partagent le point de vue d’Anthony Jamet pour la concession Secosud.
"C’est une drôle de conception de la démocratie que voilà", s’indigne Jacqui Drollet. "Notre vote ne convient pas alors on nous remplace. Pour ma part, j’appelle ça de la « démo-crassie »".
Car selon toute vraisemblance, ce scrutin sera une formalité. Et il mettra un clap de fin à la fronde "sudiste" de Secosud. Sauf retournement de dernière minute d’une partie significative des élus de l’alliance Flohr-Domigo. Et visiblement, les frondeurs s’accrochent à cette lueur d’espoir.
"Il faut qu’ils votent en pensant à leur population"
Ils organisaient une conférence de presse mardi matin à la mairie de Teahupoo pour exposer leur point de vue. Leur dernier espoir est d’en appeler à la "bonne conscience" des élus de Hitia’a o te ra, dont le vote, jeudi, sera déterminant pour l’avenir de la concession Secosud.
Ils veulent y croire. C’est leur dernière cartouche. "Il faut qu’ils votent en pensant à leur population", lance le maire Tahoera’a Huiraatira de Teahupoo, Gérard Parker. "Notre majorité de 5 au sein du Secosud n’a pas d’autre objectif que de servir l’intérêt de notre population. (…) Les habitants qui vivent au Sud de Tahiti souffrent de la cherté de l'électricité", plaide-t-il aussi : "Plus de la moitié de notre population vit au seuil de la pauvreté. On dénombre 5700 familles qui ont du mal à payer leur facture d’électricité tous les mois. A Teahupoo je dois en embaucher régulièrement pour faire des travaux de jardinage afin qu’ils puissent régler leur électricité. L’offre de Teva Rua Nui est plus intéressante économiquement. Ils proposent un tarif « social » à 5 Fcfp les 30 premiers kilowatts, au lieu de 17,05 Fcfp. Pour l’éclairage-public le tarif est de 5 Fcfp pour les 300 premiers kWh. Il y a aussi un tarif basse tension pour les professionnels à 15 Fcfp les 110 premiers kWh au lieu de 33,8 Fcfp. Pourquoi devrions-nous choisir l’offre qui est la plus chère ?"
"La société d’étude consultée par Secosud nous assure que techniquement les deux offres sont recevables", ajoute Taputu Faana, proche du Tauhotu Rau et suppléant au sein du conseil syndical de Secosud. "Alors pourquoi devrions-nous choisir l’offre qui est la plus chère ? On pense qu’ils sont en train de mettre en place un système qui défavorise notre population".
"Mon souci est l'intérêt des usagers du Secosud en termes de qualité, de garantie, de coût financier et de tarifs dans le respect de la légalité", se défend mardi Anthony Jamet par communiqué. Peu dissert jusqu'à présent, il souligne aussi être tenu par des "obligations de réserve, vis-à-vis de la procédure de consultation", depuis le début de l'affaire.
Mais les frondeurs dénoncent aussi "un manque de transparence" au sein de Secosud : Anthony Jamet serait en possession des dernières propositions du dialogue compétitif depuis 15 jours et ne les auraient toujours pas communiquées au conseil syndical. Ils parlent de pressions multiples : "Depuis le mardi 10 janvier, certains d’entre nous ont subi toutes sortes de pressions et un harcèlement quotidien de la part du gouvernement et d’envoyés du gouvernement pour changer de position et soutenir la proposition du groupe EDT-Engie".
"Les bons sentiments n’ont malheureusement pas leur place dans ce domaine-là", déplore Jacqui Drollet à propos du choix du futur concessionnaire de Secosud et pessimiste sur l’issue du scrutin de jeudi matin. Le clan Flohr-Domingo devrait en effet s’appuyer sur une large majorité à Hitia’a o te Ra. "J’ai l’impression que c’est le mariage de l’eau est du feu. Et je suis curieux de voir qui prendra finalement le dessus". En attendant, tout cela présente des augures très favorables à la candidature de la filiale polynésienne de GDF-Suez.
Jusqu’à l’issue du vote, tous les espoirs sont permis. Et c'est probablement ce qui a motivé les maires frondeurs du Secosud à lancer, mardi, un appel à leurs homologues de la côte Est. Le sort de la concession Secosud jusqu'en 2034 se jouera jeudi matin, lors du conseil municipal de Hitia'a o te ra.
A quelques jours de la date limite pour le choix du fournisseur d'électricité de Secosud, la candidature d’EDT-Engie pourrait bénéficier d’un renversement providentiel du comité directeur du syndicat pour l'électrification des communes du Sud de Tahiti (Secosud). Le groupement intercommunal a en effet jusqu'au 28 février pour arrêter le choix de la société qui lui fournira l’électricité au cours des 17 prochaines années, sur les communes de Hitia'a o te Ra, Teva i Uta et de la Presqu’île.
Pour l’instant deux sociétés sont engagées dans la dernière ligne droite d’un dialogue compétitif qui doit s’achever mi-février afin de conclure la délégation de service public avant le 28, faute de quoi les 35 110 habitants de la zone courraient le risque d'un black-out dès le 1er mars.
Ces deux sociétés en concurrence sont EDT-Engie et la société Teva Rua Nui. Toutes deux ont franchi depuis juillet dernier toutes les étapes d'une sélection qui devait établir si elles étaient techniquement en mesure d’honorer le marché. Celui-ci représente aujourd’hui 11 508 abonnés et développe une consommation annuelle d’environ 50,9 GWh.
Jusqu’à présent, une majorité de 5 élus sur 8, au sein du Secosud, s’oppose au choix de son président, le Tapura Anthony Jamet, qui souhaiterait céder le marché au concessionnaire actuel et historique, EdT-Engie. Cette majorité composite lui préfère l’offre, vue comme économiquement plus intéressante, de Teva Rua Nui. Mais elle est aujourd'hui en passe d'être démolie par le remplacement de deux des siens : le maire UPLD de Hitia’a, Jacqui Drollet et le maire Tapura de Tiarei, Abel Tehotu.
Et c’est précisément l’objet du conseil municipal qui doit se tenir à la mairie de Tiarei jeudi matin, à partir de 9 heures. Les 29 conseillers municipaux de Hitia’a o te Ra y sont convoqués pour une assemblée extraordinaire afin de rafraîchir la composition de plusieurs commissions extérieures : à Fenuama, au Syndicat pour la promotion des communes (SPC), à Ecoparc… mais surtout à Secosud où les deux délégués proposés pour Hitia’a o te Ra sont le tāvana Dauphin Domingo et Henri Flohr. Tous deux partagent le point de vue d’Anthony Jamet pour la concession Secosud.
"C’est une drôle de conception de la démocratie que voilà", s’indigne Jacqui Drollet. "Notre vote ne convient pas alors on nous remplace. Pour ma part, j’appelle ça de la « démo-crassie »".
Car selon toute vraisemblance, ce scrutin sera une formalité. Et il mettra un clap de fin à la fronde "sudiste" de Secosud. Sauf retournement de dernière minute d’une partie significative des élus de l’alliance Flohr-Domigo. Et visiblement, les frondeurs s’accrochent à cette lueur d’espoir.
"Il faut qu’ils votent en pensant à leur population"
Ils organisaient une conférence de presse mardi matin à la mairie de Teahupoo pour exposer leur point de vue. Leur dernier espoir est d’en appeler à la "bonne conscience" des élus de Hitia’a o te ra, dont le vote, jeudi, sera déterminant pour l’avenir de la concession Secosud.
Ils veulent y croire. C’est leur dernière cartouche. "Il faut qu’ils votent en pensant à leur population", lance le maire Tahoera’a Huiraatira de Teahupoo, Gérard Parker. "Notre majorité de 5 au sein du Secosud n’a pas d’autre objectif que de servir l’intérêt de notre population. (…) Les habitants qui vivent au Sud de Tahiti souffrent de la cherté de l'électricité", plaide-t-il aussi : "Plus de la moitié de notre population vit au seuil de la pauvreté. On dénombre 5700 familles qui ont du mal à payer leur facture d’électricité tous les mois. A Teahupoo je dois en embaucher régulièrement pour faire des travaux de jardinage afin qu’ils puissent régler leur électricité. L’offre de Teva Rua Nui est plus intéressante économiquement. Ils proposent un tarif « social » à 5 Fcfp les 30 premiers kilowatts, au lieu de 17,05 Fcfp. Pour l’éclairage-public le tarif est de 5 Fcfp pour les 300 premiers kWh. Il y a aussi un tarif basse tension pour les professionnels à 15 Fcfp les 110 premiers kWh au lieu de 33,8 Fcfp. Pourquoi devrions-nous choisir l’offre qui est la plus chère ?"
"La société d’étude consultée par Secosud nous assure que techniquement les deux offres sont recevables", ajoute Taputu Faana, proche du Tauhotu Rau et suppléant au sein du conseil syndical de Secosud. "Alors pourquoi devrions-nous choisir l’offre qui est la plus chère ? On pense qu’ils sont en train de mettre en place un système qui défavorise notre population".
"Mon souci est l'intérêt des usagers du Secosud en termes de qualité, de garantie, de coût financier et de tarifs dans le respect de la légalité", se défend mardi Anthony Jamet par communiqué. Peu dissert jusqu'à présent, il souligne aussi être tenu par des "obligations de réserve, vis-à-vis de la procédure de consultation", depuis le début de l'affaire.
Mais les frondeurs dénoncent aussi "un manque de transparence" au sein de Secosud : Anthony Jamet serait en possession des dernières propositions du dialogue compétitif depuis 15 jours et ne les auraient toujours pas communiquées au conseil syndical. Ils parlent de pressions multiples : "Depuis le mardi 10 janvier, certains d’entre nous ont subi toutes sortes de pressions et un harcèlement quotidien de la part du gouvernement et d’envoyés du gouvernement pour changer de position et soutenir la proposition du groupe EDT-Engie".
"Les bons sentiments n’ont malheureusement pas leur place dans ce domaine-là", déplore Jacqui Drollet à propos du choix du futur concessionnaire de Secosud et pessimiste sur l’issue du scrutin de jeudi matin. Le clan Flohr-Domingo devrait en effet s’appuyer sur une large majorité à Hitia’a o te Ra. "J’ai l’impression que c’est le mariage de l’eau est du feu. Et je suis curieux de voir qui prendra finalement le dessus". En attendant, tout cela présente des augures très favorables à la candidature de la filiale polynésienne de GDF-Suez.