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Paris, France | AFP | jeudi 14/12/2023 - Les récentes pluies records sur la France n'ont pas eu que des inconvénients. Elles ont permis d'améliorer "considérablement" l'alimentation des nappes phréatiques, même si la situation reste très contrastée et "ne garantit en rien" d'échapper à une éventuelle nouvelle sécheresse en 2024.
Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), organisme public chargé de la surveillance des nappes métropolitaines, il y a une "inversion brutale des tendances" en un mois, avec, globalement, une amélioration "notable" de la situation.
Au 1er décembre, près de la moitié des nappes phréatiques (48%) sont désormais repassées au-dessus des normales, dont 20% sont même à des niveaux "très hauts". Restent 41% à des niveaux insuffisants.
C'est nettement mieux qu'il y a un mois, où 65% des principales réserves souterraines d'eau potable étaient sous les niveaux, et à peine 14% connaissaient une situation favorable.
Et c'est sans commune mesure avec la situation de novembre 2022, où 70% des nappes étaient sous les normales et où à peine 9% dépassaient les normales. "Seules les nappes du Languedoc et du Roussillon", où les pluies restent insuffisantes pour compenser les déficits accumulés depuis 2022, "conservent des niveaux plus bas qu’en 2022", souligne le BRGM jeudi dans un communiqué.
"Rail de dépressions"
"Cela fait presque trois ans qu'on n'avait pas connu une situation aussi favorable", a souligné Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM lors d'une visioconférence.
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu a également salué cette amélioration "rassurante pour les Français", tout en soulignant qu'il reste malgré tout "quelques zones critiques".
Au 1er décembre, 78% des nappes métropolitaines sont en hausse, contre 12% en octobre, et la recharge, qui permet aux réservoirs d'eau souterrains de reconstituer leurs stocks durant l'automne et l'hiver quand la végétation est en dormance, s'est généralisée.
Cette recharge, qui d'habitude démarre en septembre-octobre, a cette année été retardée du fait de pluies déficitaires et d'une végétation restée active en raison des températures élevées durant le début de l'automne.
La raison de cette embellie ? Des précipitations records à l'origine d'inondations et de nombreux dégâts notamment dans le nord de la France, mais qui ont aussi permis de recharger un certain nombre de nappes.
Selon Météo-France, entre la mi-octobre et la mi-novembre, la France a été arrosée par un "rail de dépressions" sur l'Atlantique qui ont occasionné un cumul moyen de 237,3 mm de pluies. Le précédent record était de 187,1 mm entre le 13 janvier et le 11 février 1988.
Néanmoins, souligne Mme Bault, la situation reste "très contrastée" selon les régions.
Les pluies ne sont pas tombées partout, et leur "impact bénéfique" n'a pas forcément été ressenti de la même manière selon que la nappe soit réactive aux précipitations ou inertielle, avec parfois des délais de deux à trois mois avant que l'eau ne s'infiltre en profondeur.
Tensions probables en 2024
Ainsi, "les niveaux sont très favorables sur les nappes réactives des deux-tiers nord et du sud-ouest, mais restent sous les normales pour les nappes de la Corse, du pourtour méditerranéen, de la plaine de la Limagne, du couloir Rhône-Saône, du sud de l’Alsace et du Bassin parisien", note le BRGM.
Et pour 2024, la prudence reste de mise.
"On est certes très satisfait que le début de la période de recharge des nappes soit excédentaire sur une large partie du territoire mais il faudrait qu'il continue à bien pleuvoir pour garantir de bons niveaux pour l'an prochain", a indiqué Violaine Bault.
Si pour certaines nappes très réactives, un scénario optimiste peut se profiler si les précipitations restent de mise, pour d'autres, inertielles (Artois, bassin parisien, couloir Rhône-Saône) ou très dégradées (Roussillon), la reconstitution des réserves en eau apparaît "difficilement envisageable d'ici le printemps 2024" et il y aura "probablement des tensions sur celles déjà en déficit", a-t-elle indiqué.
"Amélioration ne signifie pas baisse de la vigilance, il serait irresponsable que les acteurs baissent leurs efforts" de préservation de la ressource en eau, a pour sa part enjoint M. Béchu.
Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), organisme public chargé de la surveillance des nappes métropolitaines, il y a une "inversion brutale des tendances" en un mois, avec, globalement, une amélioration "notable" de la situation.
Au 1er décembre, près de la moitié des nappes phréatiques (48%) sont désormais repassées au-dessus des normales, dont 20% sont même à des niveaux "très hauts". Restent 41% à des niveaux insuffisants.
C'est nettement mieux qu'il y a un mois, où 65% des principales réserves souterraines d'eau potable étaient sous les niveaux, et à peine 14% connaissaient une situation favorable.
Et c'est sans commune mesure avec la situation de novembre 2022, où 70% des nappes étaient sous les normales et où à peine 9% dépassaient les normales. "Seules les nappes du Languedoc et du Roussillon", où les pluies restent insuffisantes pour compenser les déficits accumulés depuis 2022, "conservent des niveaux plus bas qu’en 2022", souligne le BRGM jeudi dans un communiqué.
"Rail de dépressions"
"Cela fait presque trois ans qu'on n'avait pas connu une situation aussi favorable", a souligné Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM lors d'une visioconférence.
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu a également salué cette amélioration "rassurante pour les Français", tout en soulignant qu'il reste malgré tout "quelques zones critiques".
Au 1er décembre, 78% des nappes métropolitaines sont en hausse, contre 12% en octobre, et la recharge, qui permet aux réservoirs d'eau souterrains de reconstituer leurs stocks durant l'automne et l'hiver quand la végétation est en dormance, s'est généralisée.
Cette recharge, qui d'habitude démarre en septembre-octobre, a cette année été retardée du fait de pluies déficitaires et d'une végétation restée active en raison des températures élevées durant le début de l'automne.
La raison de cette embellie ? Des précipitations records à l'origine d'inondations et de nombreux dégâts notamment dans le nord de la France, mais qui ont aussi permis de recharger un certain nombre de nappes.
Selon Météo-France, entre la mi-octobre et la mi-novembre, la France a été arrosée par un "rail de dépressions" sur l'Atlantique qui ont occasionné un cumul moyen de 237,3 mm de pluies. Le précédent record était de 187,1 mm entre le 13 janvier et le 11 février 1988.
Néanmoins, souligne Mme Bault, la situation reste "très contrastée" selon les régions.
Les pluies ne sont pas tombées partout, et leur "impact bénéfique" n'a pas forcément été ressenti de la même manière selon que la nappe soit réactive aux précipitations ou inertielle, avec parfois des délais de deux à trois mois avant que l'eau ne s'infiltre en profondeur.
Tensions probables en 2024
Ainsi, "les niveaux sont très favorables sur les nappes réactives des deux-tiers nord et du sud-ouest, mais restent sous les normales pour les nappes de la Corse, du pourtour méditerranéen, de la plaine de la Limagne, du couloir Rhône-Saône, du sud de l’Alsace et du Bassin parisien", note le BRGM.
Et pour 2024, la prudence reste de mise.
"On est certes très satisfait que le début de la période de recharge des nappes soit excédentaire sur une large partie du territoire mais il faudrait qu'il continue à bien pleuvoir pour garantir de bons niveaux pour l'an prochain", a indiqué Violaine Bault.
Si pour certaines nappes très réactives, un scénario optimiste peut se profiler si les précipitations restent de mise, pour d'autres, inertielles (Artois, bassin parisien, couloir Rhône-Saône) ou très dégradées (Roussillon), la reconstitution des réserves en eau apparaît "difficilement envisageable d'ici le printemps 2024" et il y aura "probablement des tensions sur celles déjà en déficit", a-t-elle indiqué.
"Amélioration ne signifie pas baisse de la vigilance, il serait irresponsable que les acteurs baissent leurs efforts" de préservation de la ressource en eau, a pour sa part enjoint M. Béchu.