Carpinteria, Etats-Unis | AFP | mercredi 12/12/2017 - "C'est la fin d'une ère pour notre famille", dit Don Thompson, debout sur les ruines de la maison de son frère, dont il ne reste que deux cheminées calcinées.
"Ici c'était le jacuzzi, là il y avait une terrasse d'où on voyait l'océan", ajoute ce pilote de ligne à la retraite, montrant l'horizon enfumé par l'incendie de Thomas.
"Il l'avait construite lui-même", se souvient-il. Son frère mort il y a quatre ans n'aura pas eu la douleur de voir sa maison avalée par les flammes, et sa belle-soeur a évacué les lieux à temps.
Mais "il y a eu des larmes", admet-il pudiquement, dans la nuit de dimanche à lundi quand l'incendie a envahi Stanley Park Road, à Carpinteria, à quelques kilomètres au sud de Santa Barbara, un littoral qui fait partie des joyaux de la Californie.
L'ancien pilote a grandi sur ces collines désormais calcinées qui s'étendent sur des dizaines de kilomètres. Il y vit encore avec sa femme, son neveu et d'autres membres de sa famille avec lesquels il exploite une plantation d'avocats.
La moitié de leur verger n'est plus que cendres. Don Thompson a au moins le réconfort d'avoir pu sauver sa maison. Il n'a pas bougé pendant que des flammes de 60 mètres ravageaient les alentours "à 180 degrés autour de nous".
Sa femme et lui s'étaient préparés: ils avaient une pompe à eau, un réservoir, un générateur, etc.
Malgré l'enfer autour de lui pendant la sinistre nuit, il avoue s'être arrêté quelques instants au milieu des efforts pour protéger sa propriété, saisi par "la majesté" de ce feu spectaculaire, qui a détruit plus de 100.000 hectares.
Déjà le cinquième plus gros feu d'une année d'incendies record en Californie, Thomas n'est encore circonscrit qu'à 20% après plus de huit jours. Il a détruit près de 800 maisons et en menace 18.000.
- Palmiers carbonisés -
Partout à Carpinteria, cité balnéaire au bord du Pacifique, c'est la désolation. Les collines carbonisées dévalent jusqu'à l'autoroute, qui n'a pas toujours su arrêter les flammes poussées par des herbes et branches en feu propulsées par des vents dignes d'un ouragan.
Le long de la plage, les palmiers qui symbolisent la Californie ne sont plus que de tristes troncs noirs et nus.
Sur les collines, le feu fait encore rage, et des dizaines de bataillons de pompiers tentent de protéger les maisons et de créer "une ligne" pour endiguer le brasier, explique à l'AFP Don Camp, capitaine de Calfire, l'agence californienne de lutte contre les feux.
"L'humidité est critique, proche de zéro on n'a jamais vu ça", ajoute-t-il depuis un parc où près de 500 pompiers ont établi une base. Plus de 6.000 sont mobilisés au total pour affronter Thomas. La sécheresse extrême combinée à des températures anormalement élevées pour la saison et les vents violents ont freiné le travail des pompiers.
- 'Partez s'il vous plait' -
"Nous avons vraiment été gênés par la fumée car les avions ne pouvaient pas voler et lâcher de la poudre ignifuge" ou de l'eau, poursuit M. Camp.
Si le vent a faibli mardi, il risquait de repartir de plus belle la nuit venue, et "toutes les communes du littoral sont encore menacées" y compris Santa Barbara.
Sur Toro Canyon Road, un commandant de bataillon renvoie les véhicules: "le feu est très proche, c'est très dangereux, partez s'il vous plait".
Derrière lui, un nuage de fumée progresse sur un versant boisé, masquant les flammes. En bas de cette route sinueuse où une maison a déjà été détruite, on voit quatre feux qui brûlent simultanément sur plusieurs collines. L'air vicié où flottent des cendres et qui rend le soleil rouge, est irrespirable sur des dizaines de kilomètres. Dans la ville, tous les gens se promènent avec des masques respiratoires dans une ambiance post-apocalyptique.
Sur Shepard Mesa Lane gisent des carcasses de voitures carbonisées. La maison de Ken Coffey a pour l'instant été épargnée.
Dans la nuit de dimanche à lundi les chaleurs autour des immenses flammes atteignaient près de 50 degrés, affirme-t-il. "C'était si dangereux, ces types sont vraiment courageux, ils s'aspergeaient d'eau puis ils y retournaient", dit-il des pompiers.
Remettant son masque à gaz, Ken est déterminé à rester coûte que coûte. "Je vais peut-être griller mais si je dois partir, quelle manière plus honorable qu'en défendant la maison familiale?", conclut ce proviseur d'école à la retraite.
"Ici c'était le jacuzzi, là il y avait une terrasse d'où on voyait l'océan", ajoute ce pilote de ligne à la retraite, montrant l'horizon enfumé par l'incendie de Thomas.
"Il l'avait construite lui-même", se souvient-il. Son frère mort il y a quatre ans n'aura pas eu la douleur de voir sa maison avalée par les flammes, et sa belle-soeur a évacué les lieux à temps.
Mais "il y a eu des larmes", admet-il pudiquement, dans la nuit de dimanche à lundi quand l'incendie a envahi Stanley Park Road, à Carpinteria, à quelques kilomètres au sud de Santa Barbara, un littoral qui fait partie des joyaux de la Californie.
L'ancien pilote a grandi sur ces collines désormais calcinées qui s'étendent sur des dizaines de kilomètres. Il y vit encore avec sa femme, son neveu et d'autres membres de sa famille avec lesquels il exploite une plantation d'avocats.
La moitié de leur verger n'est plus que cendres. Don Thompson a au moins le réconfort d'avoir pu sauver sa maison. Il n'a pas bougé pendant que des flammes de 60 mètres ravageaient les alentours "à 180 degrés autour de nous".
Sa femme et lui s'étaient préparés: ils avaient une pompe à eau, un réservoir, un générateur, etc.
Malgré l'enfer autour de lui pendant la sinistre nuit, il avoue s'être arrêté quelques instants au milieu des efforts pour protéger sa propriété, saisi par "la majesté" de ce feu spectaculaire, qui a détruit plus de 100.000 hectares.
Déjà le cinquième plus gros feu d'une année d'incendies record en Californie, Thomas n'est encore circonscrit qu'à 20% après plus de huit jours. Il a détruit près de 800 maisons et en menace 18.000.
- Palmiers carbonisés -
Partout à Carpinteria, cité balnéaire au bord du Pacifique, c'est la désolation. Les collines carbonisées dévalent jusqu'à l'autoroute, qui n'a pas toujours su arrêter les flammes poussées par des herbes et branches en feu propulsées par des vents dignes d'un ouragan.
Le long de la plage, les palmiers qui symbolisent la Californie ne sont plus que de tristes troncs noirs et nus.
Sur les collines, le feu fait encore rage, et des dizaines de bataillons de pompiers tentent de protéger les maisons et de créer "une ligne" pour endiguer le brasier, explique à l'AFP Don Camp, capitaine de Calfire, l'agence californienne de lutte contre les feux.
"L'humidité est critique, proche de zéro on n'a jamais vu ça", ajoute-t-il depuis un parc où près de 500 pompiers ont établi une base. Plus de 6.000 sont mobilisés au total pour affronter Thomas. La sécheresse extrême combinée à des températures anormalement élevées pour la saison et les vents violents ont freiné le travail des pompiers.
- 'Partez s'il vous plait' -
"Nous avons vraiment été gênés par la fumée car les avions ne pouvaient pas voler et lâcher de la poudre ignifuge" ou de l'eau, poursuit M. Camp.
Si le vent a faibli mardi, il risquait de repartir de plus belle la nuit venue, et "toutes les communes du littoral sont encore menacées" y compris Santa Barbara.
Sur Toro Canyon Road, un commandant de bataillon renvoie les véhicules: "le feu est très proche, c'est très dangereux, partez s'il vous plait".
Derrière lui, un nuage de fumée progresse sur un versant boisé, masquant les flammes. En bas de cette route sinueuse où une maison a déjà été détruite, on voit quatre feux qui brûlent simultanément sur plusieurs collines. L'air vicié où flottent des cendres et qui rend le soleil rouge, est irrespirable sur des dizaines de kilomètres. Dans la ville, tous les gens se promènent avec des masques respiratoires dans une ambiance post-apocalyptique.
Sur Shepard Mesa Lane gisent des carcasses de voitures carbonisées. La maison de Ken Coffey a pour l'instant été épargnée.
Dans la nuit de dimanche à lundi les chaleurs autour des immenses flammes atteignaient près de 50 degrés, affirme-t-il. "C'était si dangereux, ces types sont vraiment courageux, ils s'aspergeaient d'eau puis ils y retournaient", dit-il des pompiers.
Remettant son masque à gaz, Ken est déterminé à rester coûte que coûte. "Je vais peut-être griller mais si je dois partir, quelle manière plus honorable qu'en défendant la maison familiale?", conclut ce proviseur d'école à la retraite.