Santé : regroupement du CHPF et des hôpitaux de Taravao, Uturoa et Taiohae


Le centre hospitalier du Taaone et les hôpitaux périphériques de Taravao, Uturoa (Raiatea) et Taiohae (Nuku Hiva-Marquises) seront regroupés au sein de la "communauté hospitalière polynésienne".
PAPEETE, le 29 octobre 2015. Dans son discours prononcé ce jeudi matin en ouverture du débat d'orientations budgétaires pour 2016, le président Edouard Fritch a annoncé qu'en matière de santé "l’année 2016 sera consacrée à la mise en œuvre des principales orientations stratégiques décrites dans le nouveau Schéma d’Organisation Sanitaire 2015-2020". Ce SOS, les élus territoriaux ne l'ont pas encore eu en mains, officiellement, mais il leur sera présenté "prochainement".

Edouard Fritch a néanmoins listé quelques-unes des mesures qui seront prises, et on comprend qu'une nouvelle articulation des missions sanitaires va se mettre en place avec de nouveaux modes opératoires et la création de nouvelles structures. Ainsi, sera mise en place une "Autorité de régulation de la santé et de la Protection sociale chargée de la définition des orientations stratégiques, de la mise en œuvre et de la régulation de la politique de santé". Il est prévu, par ailleurs, un regroupement de l’ensemble des structures publiques de santé de soins primaires et de prévention au sein d’un établissement public de soins primaires et de prévention.

Plus concrètement, le centre hospitalier du Taaone et les hôpitaux périphériques de Taravao, Uturoa (Raiatea) et Taiohae (Nuku Hiva-Marquises) seront regroupés au sein de la "communauté hospitalière polynésienne". Toutefois, le président du Pays n'a rien révélé du mode opératoire, ni des missions qui seront confiées à ces différentes entités. Il s'agit pourtant d'une révolution des us et coutumes : en effet, le CHPF est un établissement public et administratif du Pays (EPA) avec un budget propre et dont les agents sont intégrés à la fonction publique hospitalière territoriale. De leur côté, les hôpitaux périphériques sont pour l'instant placés sous la gestion directe de la Direction de la santé et leurs agents ne relèvent pas de la fonction publique hospitalière. Ce qui n'est pas allé sans mal, particulièrement depuis le début de l'année en cours à Taravao.

Dans les archipels éloignés sera également instauré un établissement public de soins primaires et de prévention pour permettre "une allocation des moyens plus ciblée". Ce futur établissement public des soins donnera "un rôle majeur aux infirmiers exerçant en poste isolé par la mise en place, dès 2016, d’un DU infirmier en soins de santé primaire insulaire permettant de renforcer les compétences de ces agents, souvent première porte d’entrée dans le circuit de soins" détaillait le président Fritch. Toujours dans les îles, l'amélioration de la santé passe par un renforcement des équipements de transport sanitaire. "La construction d’hélistations au niveau des hôpitaux de Moorea et de Uturoa rendront effective les rotations héliportées vers le CHPF améliorant la prise en charge des urgences vitales". Ces projets seront initiés en 2016 indique Edouard Fritch.

Dans les archipels éloignés encore, des mesures incitatives d'installation de médecins libéraux dans les îles seront étudiées pour assurer une meilleure couverture des soins. Enfin, dans les endroits les plus reculés de la Polynésie française, "une offre itinérante privée pourrait éventuellement se mettre en place par le biais d’un appel à projet".

D'entrée de jeu sur le chapitre de la santé, Edouard Fritch a annoncé que la priorité sanitaire du Pays vise la réduction du surpoids et de l’obésité "avec un objectif de réduction des prévalences de – 30 % dans les dix prochaines années". Mais, en dehors de cette déclaration d'intention faite par le président du Pays, rien n'a été détaillé dans son discours sur la manière d'aborder ces questions et de parvenir à cet objectif.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 29 Octobre 2015 à 13:10 | Lu 1439 fois