Santé en Polynésie : des économies possibles partout selon l'Igas


Il y aurait trop de médecins et de cadres infirmiers au Centre hospitalier de Polynésie, selon la mission de l'Igas qui compare avec des hôpitaux de même taille en métropole mais occulte le fait que la Polynésie est un territoire isolé et démultiplié en cinq archipels différents dans le Pacifique.
PAPEETE, le 9 octobre 2014. Outre une analyse détaillée du financement du régime de solidarité territorial (RST), le rapport de l'Igas s'intéresse aussi aux politiques de santé de Polynésie française. Les critiques –et les pistes d'économie- n'épargnent personne : CHPF, médecins libéraux, pharmaciens sont cités. Quelques chiffres importants sont à extraire de ce rapport : 6,7 milliards de Fcfp de recettes supplémentaires pourraient venir abonder les différents régimes (RGS et RNS) en augmentant les taux de cotisation par exemple et en faisant participer les fonctionnaires d'Etat à l'effort collectif. L'autre grande masse chiffrée : 6,6 milliards de Fcfp est l'addition de toutes les économies possibles listées dans le rapport de l'Igas. La mission a également évalué à 51,6 milliards de Fcfp le montant total des dépenses de la branche maladie de la CPS en 2013 incluant les frais de gestion de la CPS

Toutes les catégories de professionnels de santé passent ainsi à la moulinette ou presque. "La mission recommande une baisse des tarifs des professionnels de santé exerçant en libéral : l'écart dépasse en effet dans certains cas 60% avec la métropole, c'est le cas des consultations de spécialistes, les visites à domicile, les actes de spécialistes ou les actes de radiologie". Pour les pharmaciens, le rapport de l'Igas note que "en Polynésie française, la marge brute sur le prix d'importation des grossistes-répartiteurs est de l'ordre de 21% quel que soit le prix de vente du fabricant. Elle représente plus du double de la marge brute des grossistes-répartiteurs métropolitains, tout en étant non dégressive et non plafonnée".
Au CHPF enfin, la mission estime qu'il y a trop de "cadres infirmiers et de médecins" et que l'organisation du travail doit être réformée. "Les indemnités versées pour les gardes et les astreintes sont respectivement 2,5 fois et 5 fois plus élevées qu'en métropole. La mission propose donc de ramener le coefficient multiplicateur à 1,25 en conformité avec l'écart de niveau de vie"




la gestion de la CPS pourrait être améliorée avec une diminution de la masse salariale.
LA GESTION DE LA CPS PEUT S'AMELIORER

Pour l'Igas, la réforme du système de santé polynésien devrait s'appuyer également sur une réforme de sa gouvernance. Extraits choisis.

"Comme de nombreux rapports l'ont déjà souligné, l'articulation entre les principaux acteurs en charge de la politique de santé : le Territoire, la CPS et le CHPF est défaillante".

"Face au ministère en charge de la santé, la CPS est solidement établie depuis plus de 50 ans. Elle dispose de services d'études qui, dans une certaine mesure, sont en concurrence avec ceux du ministère en charge de la santé (…) La construction et l'équilibre budgétaires des régimes des salariés et non-salariés restent principalement conduits par la CPS" .

"Malgré les réformes entreprises, des efforts sont encore nécessaires pour améliorer la gestion de la CPS. Un effort de réduction de la masse salariale doit être entrepris et la convention d'entreprise renégociée".

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 9 Octobre 2014 à 17:09 | Lu 2726 fois