Santé au travail en 2009: accidents en baisse, maladies professionnelles en hausse

PARIS, 2 août 2010 (AFP) - La sécurité sociale a enregistré en 2009 une baisse des accidents du travail (-7,5%) et une hausse des maladies professionnelles (+8,7%), notamment des troubles musculo-squelettiques, de mieux en mieux identifiés.


La branche Accidents du travail et maladies professionnelles de la Sécurité sociale (AT-MP) a enregistré 651.453 accidents du travail en 2009, dont 538 décès, soit une baisse globale de 7,5% par rapport à 2008. Cela représente 36 accidents pour 1.000 salariés, ce qui constitue pour la deuxième année consécutive "un nouveau minimum historique", constate le rapport 2009 de la Sécurité sociale publié lundi.

BTP et alimentation sont les deux secteurs qui ont connu une baisse des accidents de travail, à niveau d'emploi constant. Ces deux secteurs ont fait l'objet de politiques prioritaires de prévention, mais, selon le rapport, il est impossible de faire la part des choses entre le succès des mesures de prévention et la baisse de l'activité liée à la conjoncture.

Pour leur part, les maladies professionnelles ont augmenté de 8,7% en 2009, avec 49.341 cas, dont près de 80% de troubles musculo-squelettiques (TMS). Ces TMS, en augmentation de 7,2%, ont touché plus de 37.000 personnes en 2009.

"Depuis plusieurs années, des campagnes informent les travailleurs qui, maintenant, demandent la reconnaissance de leurs affections comme maladie du travail, alors qu'auparavant, ils ne le faisaient pas et étaient pris en charge par la branche maladie", explique Stéphane Seiller, directeur des risques professionnels à la Caisse nationale d'assurance maladie.

"Les niveaux de TMS d'aujourd'hui sont sans doute plus proches de la réalité de ce qui est lié au travail", précise-t-il.

Les TMS regroupent les pathologies touchant les muscles et les articulations trop sollicités, sans possibilité de récupération suffisante. Ils affectent deux salariés sur 1.000 en moyenne.

Les secteurs les plus affectés, selon le rapport, sont l'industrie agroalimentaire (boucherie: 22 salariés pour 1.000 et charcuterie: 14,1 pour 1.000), la fabrication d'équipements automobiles (8,3 pour 1.000), la grande distribution (5,2 pour 1.000) et le BTP, dans lequel le rapport distingue notamment les activités de plâtrerie-isolation (4,2 pour 1.000), du gros oeuvre (4 pour 1.000) ou de menuiserie extérieure (3,4).

"Les secteurs de la viande réunissent toutes les conditions favorables aux TMS: le travail est physique, avec une certaine cadence de gestes répétitifs, dans le froid et l'humidité", explique M. Seiller.

En matière de prévention, l'Etat a prévu d'investir 30 millions d'euros par an entre 2010 et 2013 dans un plan Santé au travail visant notamment une diminution de 25% des accidents du travail en 2012.

L'AT-MP y participe en envoyant des contrôleurs et des ingénieurs des caisses régionales d'assurance maladie dans des établissements ciblés de plus de 50 salariés, pour un total d'un millier d'interventions en 2009.

"Pour les entreprises de plus petites tailles, la priorité est de travailler avec les associations de branches. Nous avons signé des accords avec les fédérations de bouchers, de tripiers et de charcutiers, car le niveau de TMS y est anormal", affirme M. Seiller.

Le rapport 2009 a chiffré le coût d'indemnisations des TMS à 875 millions d'euros. Il a aussi révélé un déficit global de l'AT-MP de 714 millions d'euros, alors que cette branche avait été bénéficiaire en 2008.

Les prévisions de juin 2010 de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, citées par le rapport, tablent sur un déficit global de 626 millions d'euros cette année.

Rédigé par Par Maxime MAMET le Lundi 2 Aout 2010 à 11:58 | Lu 262 fois