Salon de l'Agriculture : la Polynésie attend après les candidats


Tahiti, le 1er mars 2022 - Vanille, perles, rhum, des produits et des savoir-faire du fenua sont mis en avant au Salon de l'agriculture, à Paris, jusqu'à ce dimanche 6 mars. Fréquenté par des centaines de milliers de visiteurs, cette manifestation est aussi une très importante vitrine politique à quelques semaines de l'élection présidentielle.
 
Le président Macron n'est pas passé parce que son programme était bouleversé en raison de la guerre en Ukraine, le Premier ministre Castex est passé mais la cohue était invraisemblable, la candidate du parti socialiste Anne Hidalgo est passée mais personne ne s'en souvient, Valérie Pécresse la candidate du parti Les Républicains est passée "comme une fusée" : le temps du Salon de l'Agriculture, les stands de la Polynésie française sont un baromètre du climat politique en France.
 
Cette manifestation, qui rassemble; dans le Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris des milliers d'exposants, d'agriculteurs et de producteurs de spécialités régionales, attire chaque année entre 600 et 700 000 visiteurs en dix jours. De surcroît, cette année est particulière, à moins de deux mois du scrutin présidentiel, "on attend les candidats, on attend les politiques, on veut qu'ils montrent de l'intérêt pour nous parce que nous voulons leur montrer que nous existons, nous autres de la Polynésie française", affirme avec force et bonne humeur Nathalie Ling, responsable du stand Tiki Tahiti, une enseigne de cosmétiques. "Nous sommes ici pour faire connaître les produits de Tahiti, parmi lesquels le mono'i est un produit-phare." Sur son étal, les savons au tiare, au coco ou encore à l'ylang-ylang, se vendent bien.
 
"Les politiques, ils ne restent pas longtemps"
 
Les producteurs du fenua sont regroupés sur un "pavillon" dans un espace d'une centaine de mètres carré, au milieu des autres "pavillons d'outre-mer", Guadeloupe, Martinique, Réunion, Mayotte, Guyane, Martinique. Pour le fenua, une douzaine d'exposants, de domaines tels que la vanille, la perle, rhum mais aussi d'autres produits typiques d'Océanie, ont fait le déplacement. "Cela fait plus de dix ans que nous participons à cette manifestation", resitue Jean Tama, vice-président de la Chambre d'Agriculture et de la pêche lagonaire de Polynésie française. "Notre premier objectif est de faire connaître nos produits qui rencontrent un grand succès en métropole. Les années électorales sont importantes parce que nous recevons tous les candidats, quel que soit leur bord politique. Nous leur disons que la Polynésie française doit être reconnue, notre Zone économique exclusive de 5 millions de kilomètres carré, notre demande de réparation consécutive aux essais nucléaires, le fait que notre agriculture n'est pas financée par l'Union européenne contrairement aux autres territoires français ultramarins, aussi."
 
La Réunion, Mayotte, Guadeloupe… La concurrence est rude pour attirer l'attention tant du public que des candidats en balade pré-électorale dans les allées du Salon de l'agriculture. "Les politiques, ils ne restent pas longtemps, ils viennent surtout pour se faire de la publicité et serrer des mains", relativise, un peu désabusée, Valérie Devique, du stand Tahiti et ses richesses. "Il y en a un peu mois que d'habitude à cause de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, mais ça ne me dérange pas tant que ça."
 
Il faut dire que la vanille et le rhum sont les produits-phare de plusieurs territoires ultramarins français. Mais les visiteurs sont plus nombreux qu'ailleurs à goûter les spécialités culinaires. Le pavillon outre-mer est l'un des plus courus pour se restaurer. Marine Le Pen doit y passer demain mercredi 2 mars et il est prévu que la candidate d'extrême-droite y déjeune. 
 

Rédigé par Julien Sartre le Mardi 1 Mars 2022 à 19:53 | Lu 903 fois