Crédit JEFF PACHOUD / AFP
Paris, France | AFP | mardi 30/01/2024 - Si l'air des classes était moins pollué dans les écoles élémentaires, plusieurs dizaines de milliers de cas d'asthme pourraient être évités en France chaque année, estime une étude publiée mardi, qui appelle à des efforts accrus sur cet enjeu de santé publique.
On savait déjà que l'air des salles de classes est pollué et mal renouvelé, notamment grâce à un travail récent de l'Observatoire de la qualité de l’air intérieur. Mais cette nouvelle étude, menée par l'agence Santé publique France, permet une première évaluation chiffrée des impacts sur la santé des enfants.
"Ces travaux inédits permettent d’estimer que plusieurs dizaines de milliers de cas d’asthme chez les enfants de 6 à 11 ans seraient évitables chaque année en France via une réduction des expositions au formaldéhyde et aux moisissures dans les salles de classe", selon les conclusions de l'agence de santé publique.
Des matériaux de construction aux meubles, en passant par des fournitures scolaires ou des produits d’entretien, les sources de polluants peuvent être multiples dans les classes. Et, sans ventilation suffisante, les élèves peuvent être exposés à un cocktail chimique potentiellement nocif.
Environ 9.000 cas d'asthme seraient ainsi évitables chaque année si toutes les écoles élémentaires respectaient le niveau règlementaire de formaldéhyde - un "marqueur de pollution issue de sources internes" - et près de 28.000 avec "un bon renouvellement d'air", précise l'étude.
En éradiquant les moisissures visibles dans les classes, près de 12.000 cas de sifflements seraient aussi potentiellement évitables.
Après cette "première estimation suggérant un bénéfice non négligeable sur la santé de l'enfant" d'une pollution réduite, d'autres études doivent compléter et affiner les connaissances, parfois localement.
Vu l'"enjeu de santé publique" de la qualité de l'air dans les établissements, qui accueillent chaque année 12 millions d'élèves, il est important de poursuivre la réduction des sources d’exposition et d'améliorer l'aération, plaide l'agence.
Des effets sur l'apprentissage
De futures évaluations "s'intéresseront également à l'impact du trafic routier dans et à proximité des établissements scolaires en milieu urbain", selon SpF.
Lors de sa seconde campagne présidentielle et deux ans après le début de la pandémie de Covid, Emmanuel Macron avait promis de lancer "immédiatement un effort massif de purification de l'air dans nos écoles, nos hôpitaux et tous les bâtiments publics", insistant sur 50.000 morts dues à la pollution, "dont certains enfants".
Mais, fin août 2023, un collectif de médecins et d'associations alertait encore sur une mauvaise qualité de l'air intérieur "dans trop d'écoles" et appelait le président de la République à tenir sa promesse.
La secrétaire générale de la FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire (maternelle et élémentaire), Guislaine David, rappelle "qu'au moment de la crise Covid, on a beaucoup parlé des purificateurs d'air, mais le ministère de l'Education n’a pas enjoint les maires à fournir ces appareils".
"Quelques capteurs de CO2 ont été installés dans certains endroits, mais ils ont souvent été entreposés dans les réfectoires", regrette auprès de l'AFP cette responsable syndicale.
Quant à l'aération insuffisante des classes, Guislaine David pointe plusieurs difficultés: des salles en étage où ouvrir les fenêtres peut être dangereux, du matériel "souvent vétuste" (des fenêtres pas faciles à ouvrir par exemple) et "des aérations trop petites".
"Quand il y a des polluants, les enfants sont toujours plus touchés en raison de leur jeune âge et parce qu'ils sont dans la même classe toute la journée", a-t-elle alerté, dénonçant "un scandale sanitaire pas pris en charge". "Cela coûte cher de rénover les écoles ou d’en construire de nouvelles".
En plus de nuire à leur santé physique, la pollution de l'air intérieur peut aussi affecter l'apprentissage des enfants. "Ces dernières années, plusieurs études ont mis en évidence que l'augmentation en CO2 dans les salles de classe était associée à une diminution des performances cognitives et scolaires", indique SpF.
On savait déjà que l'air des salles de classes est pollué et mal renouvelé, notamment grâce à un travail récent de l'Observatoire de la qualité de l’air intérieur. Mais cette nouvelle étude, menée par l'agence Santé publique France, permet une première évaluation chiffrée des impacts sur la santé des enfants.
"Ces travaux inédits permettent d’estimer que plusieurs dizaines de milliers de cas d’asthme chez les enfants de 6 à 11 ans seraient évitables chaque année en France via une réduction des expositions au formaldéhyde et aux moisissures dans les salles de classe", selon les conclusions de l'agence de santé publique.
Des matériaux de construction aux meubles, en passant par des fournitures scolaires ou des produits d’entretien, les sources de polluants peuvent être multiples dans les classes. Et, sans ventilation suffisante, les élèves peuvent être exposés à un cocktail chimique potentiellement nocif.
Environ 9.000 cas d'asthme seraient ainsi évitables chaque année si toutes les écoles élémentaires respectaient le niveau règlementaire de formaldéhyde - un "marqueur de pollution issue de sources internes" - et près de 28.000 avec "un bon renouvellement d'air", précise l'étude.
En éradiquant les moisissures visibles dans les classes, près de 12.000 cas de sifflements seraient aussi potentiellement évitables.
Après cette "première estimation suggérant un bénéfice non négligeable sur la santé de l'enfant" d'une pollution réduite, d'autres études doivent compléter et affiner les connaissances, parfois localement.
Vu l'"enjeu de santé publique" de la qualité de l'air dans les établissements, qui accueillent chaque année 12 millions d'élèves, il est important de poursuivre la réduction des sources d’exposition et d'améliorer l'aération, plaide l'agence.
Des effets sur l'apprentissage
De futures évaluations "s'intéresseront également à l'impact du trafic routier dans et à proximité des établissements scolaires en milieu urbain", selon SpF.
Lors de sa seconde campagne présidentielle et deux ans après le début de la pandémie de Covid, Emmanuel Macron avait promis de lancer "immédiatement un effort massif de purification de l'air dans nos écoles, nos hôpitaux et tous les bâtiments publics", insistant sur 50.000 morts dues à la pollution, "dont certains enfants".
Mais, fin août 2023, un collectif de médecins et d'associations alertait encore sur une mauvaise qualité de l'air intérieur "dans trop d'écoles" et appelait le président de la République à tenir sa promesse.
La secrétaire générale de la FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire (maternelle et élémentaire), Guislaine David, rappelle "qu'au moment de la crise Covid, on a beaucoup parlé des purificateurs d'air, mais le ministère de l'Education n’a pas enjoint les maires à fournir ces appareils".
"Quelques capteurs de CO2 ont été installés dans certains endroits, mais ils ont souvent été entreposés dans les réfectoires", regrette auprès de l'AFP cette responsable syndicale.
Quant à l'aération insuffisante des classes, Guislaine David pointe plusieurs difficultés: des salles en étage où ouvrir les fenêtres peut être dangereux, du matériel "souvent vétuste" (des fenêtres pas faciles à ouvrir par exemple) et "des aérations trop petites".
"Quand il y a des polluants, les enfants sont toujours plus touchés en raison de leur jeune âge et parce qu'ils sont dans la même classe toute la journée", a-t-elle alerté, dénonçant "un scandale sanitaire pas pris en charge". "Cela coûte cher de rénover les écoles ou d’en construire de nouvelles".
En plus de nuire à leur santé physique, la pollution de l'air intérieur peut aussi affecter l'apprentissage des enfants. "Ces dernières années, plusieurs études ont mis en évidence que l'augmentation en CO2 dans les salles de classe était associée à une diminution des performances cognitives et scolaires", indique SpF.