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Saison chaude 2016-2017 : risque cyclonique faible selon Météo France


PAPEETE, le 26 octobre 2016 - Les services régionaux de Météo France ont rendu leur verdict : pour la saison chaude 2016-2017, la probabilité de voir évoluer un cyclone sur les eaux polynésiennes est de 22%. La probabilité de subir une dépression tropicale nommée est de 40 %. Les archipels les plus concernés par ce risque sont les Australes et les Gambier.

Pour connaître le risque cyclonique auquel est exposé la Polynésie française pour les mois à venir, plusieurs scenarii ont été étudiés par Météo France.

Pour rappel, la saison chaude 2015-2016 a été pilotée par un très fort El Nino (lire ci-dessous) de novembre à avril. "Malgré ces conditions exceptionnelles, l'activité cyclonique a été faible sur la Pacifique sud. Le risque cyclonique était de 90 %. Nous avons eu cinq cyclones et trois dépressions tropicales", explique Victoire Laurent, responsable du bureau d'étude et de la climatologie à Météo France.

Pour les mois à venir, il est prévu un phénomène La Nina, contraire de celui de El Nino, faible. "L'océan est en train de se refroidir. Jusqu'à décembre, nous devrions être dans une phase La Nina. Au cours de la deuxième partie de la saison chaude, les conditions normales devraient revenir à la normale."

Dans ce contexte climatique, les précipitations devraient être au-dessus des normales saisonnières sur les Australes et proches des normales sur le reste du territoire.

"Le risque de subir un phénomène nommé est d'environ 41%, ce qui représente un risque moyen. Quand au risque cyclonique, il est de 22 %. C'est un risque assez faible."

Ce risque faible concerne les archipels des Marquises, de la Société et des Tuamotu. Le risque moyen concerne les Australes et les Gambier.

Ces prévisions peuvent évoluer au cours des prochains mois. Il convient de rester vigilant. Les services de Météo France publieront sur leur site internet tous les mardis, dès le 1er novembre et jusqu'au 30 avril, un bulletin d'information sur les conditions climatiques et les risques cycloniques en Polynésie française.

Qu'est-ce que le phénomène El Niño?

D'habitude, l'eau très chaude (à plus de 28°C) est concentrée par les vents et les courants dans la partie ouest de l'océan Pacifique. Dans la partie est, l'eau de mer est maintenue à une température plus basse, en raison des remontées d'eaux profondes et des courants froids issus de l'Antarctique. Le niveau de la mer est aussi plus élevé à l'ouest qu'à l'est. Lors des phases appelées La Niña, ou phases froides, ces conditions normales s'intensifient.

El Niño est le phénomène contraire. Il s'agit d'un réchauffement anormal des eaux de surfaces situées au large de l'Équateur, du Pérou et du Chili. Selon Météo France : "Les phases El Niño (phases chaudes) sont observées quand les forces qui maintiennent cette masse d’eau chaude dans l’ouest de l’océan Pacifique équatorial ne sont plus suffisantes. La zone d’eau chaude amorce alors un déplacement vers l’est jusqu’au Pacifique central. Ce mouvement se répercute jusque sur les côtes d’Amérique du Sud avec un courant chaud qui redescend le long du Pérou. Ce courant appelé El Niño a donné son nom à l’ensemble du phénomène."

Le phénomène a une incidence directe sur l'atmosphère : les vents, les températures et les précipitations.

"Nous avons encore des efforts à faire en matière d'abris anticycloniques."

Trois questions à René Bidal, haut-commissaire de la République en Polynésie française.

Cette année, les risques de subir un cyclone sont moins importants que l'année dernière, qu'est-ce que cela signifie?

L'an dernier, l'occurrence était annoncée comme très forte car il y avait un phénomène El Nino très puissant sur la Polynésie. Cette année on ne retrouve pas le même phénomène. Pour autant, il faut se prémunir de la même façon parce que nous avons une possibilité supérieure à 20 % d'avoir une alerte cyclonique. Il est très important de rappeler les mesures préventives dans ces cas-là même si le risque est faible. Il faut que tout le monde soit prêt si un cyclone arrive.

Y-a-t-il assez d'abris anticycloniques dans les îles?


Il y a eu plusieurs inaugurations d'abris anticycloniques cette année. J'ai inauguré récemment une école aux Tuamotu qui servira d'abri anticyclonique. Nous avons encore des efforts à faire en matière d'abris anticycloniques. C'est une nécessité et une priorité pour moi. Nous allons essayer en collaboration avec le Pays de tendre vers une couverture totale des abris nécessaires à l'ensemble des îles basses, en particulier, puisqu'elles sont les plus exposées.

Où faudrait-il faire des efforts en particulier?


Il n'y a pas d'île en particulier. Il y a encore un certain nombre d'abris à construire, notamment dans l'archipel des Tuamotu-Gambier, qui est l'archipel le plus exposé.


Que faire en cas d'alerte cyclonique?

Chaque année pendant la saison chaude, protection civile, pompiers, services de l'État, du Pays et des communes sont sur le qui-vive pour assurer un maximum de sécurité à la population en cas de cyclone.

- De novembre à avril
: bien vérifier tout ce qui est matériel de survie, trousse à pharmacie, éclairage de secours, radio à piles ou encore aliments et eau. "Il faut aussi penser à élaguer les arbres et renforcer les habitations et les ouvertures", précise le colonel Frédéric Tournay, directeur de la défense et de la protection civile.

- En pré-alerte (menace à moins de 48 heures) : récupérer les enfants, faire des provisions…

- En alerte rouge : protéger les habitations, rentrer les objets susceptibles de causer des dégâts, ne pas sortir, éteindre les flammes nues et couper le gaz…

- Pendant le cyclone : écouter la radio, respecter l'interdiction de circuler…


Rédigé par Amelie David le Mercredi 26 Octobre 2016 à 17:48 | Lu 5670 fois