Sage : la Fape attend une "réelle concertation"


PAPEETE, le 6 novembre 2019 - La fédération des associations de préservation de l’environnement (Fape) salue le principe d’un Schéma général d’aménagement, mais préconise une participation plus large de la société civile avant la finalisation de ce projet.
 
Le Schéma général d’aménagement (Sage) fera l’objet d’une loi de Pays présentée à l’examen de l’assemblée de la Polynésie française en février 2020. D’ici là le document peut évoluer. C’est dans ce contexte que la fédération des associations environnementales, Te Ora Naho, se manifeste cette semaine pour donner son avis à propos de ce projet de document-cadre.

Dans un exposé critique de 15 pages joint à l’enquête publique, la fédération polynésienne des associations de préservation de l’environnement relève diverses lacunes et incohérences constatées dans le Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) et dans les schémas d’archipels déclinés dans les documents de consultation du Sage.

Ce schéma d’aménagement fixe dès 2020 le cadre du développement de la Polynésie française à l’horizon 2040 : organisation des transports et des déplacements, intégration et développement de l’activité économique, répartition de l’habitat et des équipements structurants en prenant en compte l’évolution démographique et une adaptation aux conséquences du changement climatique.

"Notre fédération se félicite que le Pays se dote enfin d’une vision à long terme adossé à cet outil structuré qu’est le Sage. Il s’agit d’une avancée certaine pour notre fenua", note la Fape. Mais elle pose aussi un principe de bonne fin : celui d’une "réflexion sereine, en réelle concertation avec la société civile environnementale et la population, avant de valider la totalité du Sage".

La Fape demande le retrait de plusieurs projets visés dans le projet de Sage "parce que des alternatives existent" : reprise de l’exploitation du phosphate à Makatea ; Route du Sud à Tahiti ; centre d’enfouissement de Faaroa et marina de Tevaitoa à Raiatea.

Pour les grands projets, tels que la zone biomarine de Faratea, le Village tahitien, le projet aquacole de Hao, Te Ora Naho demande l"une solide garantie de haute qualité environnementale". Ce principe est poussé jusqu’à la demande de l’aménagement d’un minimum de 30 % de la zone économique exclusive polynésienne en réserve interdite à la pêche, la demande d’interdiction progressive des intrants dans le cadre d’un "Plan volontariste de transition vers l’agriculture biologique" et la "réduction intensive" des déchets à la source.

"On veut exprimer ce que l’on pense dans le cadre de la consultation publique. On est prêt à participer aux prochains débats", explique Winiki Sage, le président de la Fape qui signe ce document mercredi en appelant à une plus grande participation de la société civile à ce projet de schéma qui prévoit d’encadrer le développement de la Polynésie française pour les 20 prochaines années.

La Fédération des associations de préservation de l’environnement Te Ora Naho rassemble 35 associations et un effectif estimé de 2 000 adhérents.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 6 Novembre 2019 à 14:27 | Lu 1140 fois