SNCF: la ligne LGV Sud-Est à l'arrêt, 80.000 voyageurs affectés


JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Dijon, France | AFP | mercredi 31/07/2024 - Quelques jours après des sabotages ayant largement perturbé le trafic des trains à grande vitesse, la ligne Paris-Lyon devrait rester paralysée une grande partie de la journée de mercredi, à cause d'une "mini-tornade", impactant quelque 80.000 voyageurs. 

Le trafic a été interrompu vers 07H40 après de violents orages et la reprise de la circulation est "possible à partir de 14H00" mais seulement "sur ligne classique", la ligne grande vitesse Sud-Est n'étant "toujours pas dégagée" et des installations d'alimentation électrique "encore en dérangement", a déclaré la SNCF dans un point de situation.

"Aucun train ne partira de Gare de Lyon et des gares de la ligne grande vitesse avant 17h", précise la compagnie en indiquant que "priorité est donnée aux voyageurs bloqués dans les trains". 

Une "mini-tornade" dans le nord de la Bourgogne a couché de nombreux arbres sur les voies, rapides et classiques, touchant certaines alimentations électriques et impliquant d'importants travaux de remise en état, a expliqué la SNCF en appelant ses clients à reporter leur voyage.

Dans la matinée, la décision a été prise de ramener en gare tous les trains en ligne, a indiqué la compagnie publique en estimant que "80.000 voyageurs vont être impactés".

A l'origine des problèmes, "un arbre est tombé sur la ligne à grande vitesse, qui a été heurté par un TGV lancé à pleine vitesse", a expliqué à l'AFP Séverine Lepère, directrice générale adjointe Ile-de-France de SNCF Réseau.

"Il n'y a pas de blessés à bord" mais le train est immobilisé, a-t-elle ajouté. La SNCF a annoncé en milieu de journée l'envoi d'un train pour récupérer les voyageurs de ce TGV. 

"Les trafics LGV entre Lyon et Paris et Dijon sont interrompus mais la ligne entre Lyon et Marseille fonctionne bien, naturellement avec des retards", a précisé Mme Lepère. 

A Lyon à la mi-journée, cependant, les voyageurs en partance pour le sud de la France avaient les plus grandes difficultés à obtenir des informations claires, entre retards et annulations des trains prévus, a constaté une journaliste de l'AFP à la gare de la Part Dieu. Et les rares trains en circulation étaient pris d'assaut. 

A Marseille Saint-Charles, le hall de la gare était bondé de voyageurs désemparés après l'annulation de certains trains. "Je ne sais pas quoi faire", explique ainsi Abderrahmane Neddaf, commerçant de 37 ans qui devait rejoindre Paris avant un vol pour l'Algerie jeudi. 

Même incertitude au départ de Paris. "On est arrivés vers 06H30-07H00 (...) ça fait un mois et demi qu'on attend ce jour. On n'a qu'une semaine de vacances, chaque jour compte!", a déclaré à l'AFP Lotfi, 50 ans, bloqué en gare de Lyon, comme des centaines de voyageurs "résignés".

- "Disparu des écrans" -

"Au début, le train était affiché à l'heure, puis retardé. Il a ensuite complètement disparu des écrans", a-t-il dit à l'AFP.

Cette nouvelle interruption du trafic TGV intervient moins d'une semaine après le sabotage, dans la nuit de jeudi à vendredi, de câbles de fibre optique garantissant la transmission d'informations de sécurité aux conducteurs.

Survenues à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des JO, un jour de grand départ pour les congés d'été, ces perturbations avaient provoqué une pagaille monstre vendredi et tout le week-end.

"Décidément, ce sont des coïncidences fâcheuses, mais c'est ainsi", a réagi le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete lors d'une visite à la direction des routes d'Ile-de-France, en pointant des "difficultés d'accès" aux sites perturbés mercredi. 

"Plus d'une cinquantaine d'agents" mènent des opérations de dégagement "particulièrement lourdes compte-tenu du nombre d'arbres", selon la SNCF. 

Dans la matinée, les voies classiques étaient également impactées par les orages très violents qui ont balayé l'Yonne tôt mercredi matin, avec des vents frôlant les 100 km/h.

"Bien sûr, c'est un peu énervant. Mais un arbre tombé sur la voie, c'est juste pas de chance!", se résigne Lise, 46 ans, qui attend "gentiment", gare de Lyon, à Paris. "Je ne sais absolument pas à quelle heure je vais partir, ni si je vais arriver ce soir".

le Mercredi 31 Juillet 2024 à 07:31 | Lu 409 fois