PARIS, 6 janvier 2012 (AFP) - Du SMS de "Bonne année!" qu'on pianote sur son mobile au CV envoyé par email, les usages des internautes, surtout les plus jeunes, sont bousculés par la fréquentation assidue des réseaux sociaux comme Facebook qui tentent de s'imposer comme des plateformes multi-usages.
Si les Français ont envoyé plus d'un milliard de textos pour le Nouvel An (soit +21% sur un an), plusieurs opérateurs néerlandais ou suédois ont enregistré une baisse en volume des SMS échangés, parfois de plusieurs millions.
Parallèlement, certains opérateurs européens ont noté une explosion du trafic des données entre téléphones portables la nuit du 31 décembre, signe que les utilisateurs ont utilisé leur mobile pour leurs voeux... mais pour les envoyer via les réseaux sociaux, leur page Facebook par exemple.
"Ce n'est pas forcément la fin de l'âge d'or du SMS mais peut-être l'émergence d'une tendance au panachage: on envoie quelques textos aux personnes très proches, et on poste un message commun pour tous les autres via Facebook ou Twitter", résume à l'AFP Damien Douani, expert en nouvelles technologies de l'agence FaDa.
"Si on a 400 amis sur Facebook, on va envoyer 400 cartes de voeux en un clic", renchérit Olivier Ertzscheid, universitaire spécialiste de l'internet et maître de conférences à Nantes.
"Il y a une sorte d'hyper-déterminisme qui fait qu'on se retrouve contraints de souhaiter des voeux ou des anniversaires non pas à 15 amis très chers, mais à tous ses +amis+ Facebook", résume-t-il.
L'universitaire met en relief "un effondrement de la valeur symbolique de certaines interactions sociales, comme fêter les anniversaires par exemple: les dates de naissance sont rappelées par l'algorithme de Facebook, et il est donc impossible de ne pas s'en souvenir".
"Epoque charnière"
"Souvent, pour les jeunes, l'inscription sur Facebook est comme un rite initiatique qui signe leur entrée dans le monde numérique. Et c'est ensuite cet écosystème qui conditionne leurs pratiques connectées", selon Olivier Ertzscheid.
Il estime ainsi que "les écosystèmes fermés de type Facebook ou Apple prennent de plus en plus de place au détriment du web +ouvert+, ils focalisent l'attention et ramènent tout à eux".
"On est à une époque charnière: avant, on allait chercher dans le numérique le même type de relation qu'on avait dans la vraie vie. Et aujourd'hui on est tenté d'aller chercher dans la vraie vie des interactions qui sont courantes dans les environnements numériques, où on passe plus de temps", résume Olivier Ertzscheid.
"Les jeunes se créent souvent une boîte email uniquement pour pouvoir ouvrir un compte Facebook, mais ne s'en servent pas ou peu pour envoyer des mails", indique pour sa part Benjamin Ducousso, un des fondateurs du réseau social professionnel pour les jeunes Wizbii, qui recense 28.000 profils d'étudiants et jeunes diplômés, et quelque 500 entreprises partenaires.
"Les jeunes ont grandi avec les réseaux sociaux, mais quand ils cherchent leur premier boulot, ce n'est cependant pas vers Facebook qu'ils se tournent car ils ne veulent pas mélanger vie personnelle et professionnelle, cette séparation reste très marquée", tient-il à souligner.
Facebook, qui revendique plus de 800 millions d'utilisateurs dans le monde dont 20 millions en France, propose des applications professionnelles -- "Branch out" et "Work for us" -- pour mettre en contact recruteurs et demandeurs d'emploi.
"Le CV classique est également de plus en plus dépassé, il est trop statique alors qu'un profil sur un réseau social professionnel évolue en temps réel et permet d'être interactif", ajoute Benjamin Ducousso.
kd/bpi/bfa
Si les Français ont envoyé plus d'un milliard de textos pour le Nouvel An (soit +21% sur un an), plusieurs opérateurs néerlandais ou suédois ont enregistré une baisse en volume des SMS échangés, parfois de plusieurs millions.
Parallèlement, certains opérateurs européens ont noté une explosion du trafic des données entre téléphones portables la nuit du 31 décembre, signe que les utilisateurs ont utilisé leur mobile pour leurs voeux... mais pour les envoyer via les réseaux sociaux, leur page Facebook par exemple.
"Ce n'est pas forcément la fin de l'âge d'or du SMS mais peut-être l'émergence d'une tendance au panachage: on envoie quelques textos aux personnes très proches, et on poste un message commun pour tous les autres via Facebook ou Twitter", résume à l'AFP Damien Douani, expert en nouvelles technologies de l'agence FaDa.
"Si on a 400 amis sur Facebook, on va envoyer 400 cartes de voeux en un clic", renchérit Olivier Ertzscheid, universitaire spécialiste de l'internet et maître de conférences à Nantes.
"Il y a une sorte d'hyper-déterminisme qui fait qu'on se retrouve contraints de souhaiter des voeux ou des anniversaires non pas à 15 amis très chers, mais à tous ses +amis+ Facebook", résume-t-il.
L'universitaire met en relief "un effondrement de la valeur symbolique de certaines interactions sociales, comme fêter les anniversaires par exemple: les dates de naissance sont rappelées par l'algorithme de Facebook, et il est donc impossible de ne pas s'en souvenir".
"Epoque charnière"
"Souvent, pour les jeunes, l'inscription sur Facebook est comme un rite initiatique qui signe leur entrée dans le monde numérique. Et c'est ensuite cet écosystème qui conditionne leurs pratiques connectées", selon Olivier Ertzscheid.
Il estime ainsi que "les écosystèmes fermés de type Facebook ou Apple prennent de plus en plus de place au détriment du web +ouvert+, ils focalisent l'attention et ramènent tout à eux".
"On est à une époque charnière: avant, on allait chercher dans le numérique le même type de relation qu'on avait dans la vraie vie. Et aujourd'hui on est tenté d'aller chercher dans la vraie vie des interactions qui sont courantes dans les environnements numériques, où on passe plus de temps", résume Olivier Ertzscheid.
"Les jeunes se créent souvent une boîte email uniquement pour pouvoir ouvrir un compte Facebook, mais ne s'en servent pas ou peu pour envoyer des mails", indique pour sa part Benjamin Ducousso, un des fondateurs du réseau social professionnel pour les jeunes Wizbii, qui recense 28.000 profils d'étudiants et jeunes diplômés, et quelque 500 entreprises partenaires.
"Les jeunes ont grandi avec les réseaux sociaux, mais quand ils cherchent leur premier boulot, ce n'est cependant pas vers Facebook qu'ils se tournent car ils ne veulent pas mélanger vie personnelle et professionnelle, cette séparation reste très marquée", tient-il à souligner.
Facebook, qui revendique plus de 800 millions d'utilisateurs dans le monde dont 20 millions en France, propose des applications professionnelles -- "Branch out" et "Work for us" -- pour mettre en contact recruteurs et demandeurs d'emploi.
"Le CV classique est également de plus en plus dépassé, il est trop statique alors qu'un profil sur un réseau social professionnel évolue en temps réel et permet d'être interactif", ajoute Benjamin Ducousso.
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