PAPEETE, le 3 septembre 2015 - (avec AFP) L'exclusion du président de la Polynésie française, Edouard Fritch, de son propre parti par son ancien mentor Gaston Flosse et la création d'une nouvelle formation entérinent le divorce entre les deux hommes et font craindre le retour de l'instabilité.
La rupture consommée entre les deux leaders autonomistes n'augure rien de bon en terme de gouvernance alors que des dossiers lourds doivent être votés d'ici la fin de l'année : réforme de la protection sociale généralisée (PSG) qui régule les régimes déficitaires de la maladie et de la retraite, réformes fiscales avec la mise en place de la fiscalité communale. Enfin, Edouard Fritch aura à faire adopter le budget primitif 2016.
Ces dossiers cruciaux pour la collectivité polynésienne risquent de s'engluer dans le jeu politique.
A l'Assemblée, plus aucun groupe n'a la majorité. Edouard Fritch ne peut compter que sur l'appui certain d'une majorité relative de 24 élus (8 A ti’a Porinetia et 16 Tapura Huiratira). Or, la majorité absolue est à 29 voix sur 57 représentants. Et ce n'est qu'à ce compte que sera voté le budget de la collectivité, tout comme les lois de Pays qui doivent nécessairement sous-tendre les réformes structurelles envisagées.
L’UPLD (11 voix), groupe indépendantiste, et le Tahoeraa de Gaston Flosse (22 voix) pourront alors tirer profit pour faire passer leurs amendements et mettre en échec la politique gouvernementale.
Cette situation d'instabilité rappelle les heures sombres des dix dernières années : 13 gouvernements et 10 motions de censure se sont succédé entre 2004 et 2013. En 2010, dans un jeu politique similaire, la collectivité s'était même retrouvée sans budget voté pendant près de quatre mois.
La Polynésie française traversait alors une grave crise économique doublée d'une crise institutionnelle majeure qui a obligé la France a intervenir plusieurs fois pour modifier son statut d'autonomie qui la régit et sécuriser les gouvernements (loi Estrosi en 2007, loi Penchard en 2011).
Interrogée jeudi à Paris, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin "souhaite que l'efficacité de l'Assemblée ne soit pas impactée". "S'il devait y avoir des incidences sur la vie de l'Assemblée, on verrait si l'Etat doit faire quelque chose mais pour l'instant il n'y pas de motif de nous en mêler", a-t-elle dit à l'AFP.
L'Assemblée peut être dissoute par décret du président de la république sur demande du gouvernement local. "Chiche !", lance Gaston Flosse à cette éventualité.
La rupture consommée entre les deux leaders autonomistes n'augure rien de bon en terme de gouvernance alors que des dossiers lourds doivent être votés d'ici la fin de l'année : réforme de la protection sociale généralisée (PSG) qui régule les régimes déficitaires de la maladie et de la retraite, réformes fiscales avec la mise en place de la fiscalité communale. Enfin, Edouard Fritch aura à faire adopter le budget primitif 2016.
Ces dossiers cruciaux pour la collectivité polynésienne risquent de s'engluer dans le jeu politique.
A l'Assemblée, plus aucun groupe n'a la majorité. Edouard Fritch ne peut compter que sur l'appui certain d'une majorité relative de 24 élus (8 A ti’a Porinetia et 16 Tapura Huiratira). Or, la majorité absolue est à 29 voix sur 57 représentants. Et ce n'est qu'à ce compte que sera voté le budget de la collectivité, tout comme les lois de Pays qui doivent nécessairement sous-tendre les réformes structurelles envisagées.
L’UPLD (11 voix), groupe indépendantiste, et le Tahoeraa de Gaston Flosse (22 voix) pourront alors tirer profit pour faire passer leurs amendements et mettre en échec la politique gouvernementale.
Cette situation d'instabilité rappelle les heures sombres des dix dernières années : 13 gouvernements et 10 motions de censure se sont succédé entre 2004 et 2013. En 2010, dans un jeu politique similaire, la collectivité s'était même retrouvée sans budget voté pendant près de quatre mois.
La Polynésie française traversait alors une grave crise économique doublée d'une crise institutionnelle majeure qui a obligé la France a intervenir plusieurs fois pour modifier son statut d'autonomie qui la régit et sécuriser les gouvernements (loi Estrosi en 2007, loi Penchard en 2011).
Interrogée jeudi à Paris, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin "souhaite que l'efficacité de l'Assemblée ne soit pas impactée". "S'il devait y avoir des incidences sur la vie de l'Assemblée, on verrait si l'Etat doit faire quelque chose mais pour l'instant il n'y pas de motif de nous en mêler", a-t-elle dit à l'AFP.
L'Assemblée peut être dissoute par décret du président de la république sur demande du gouvernement local. "Chiche !", lance Gaston Flosse à cette éventualité.