Rongé par la jalousie, il tabasse ses concubines depuis des années


PAPEETE, le 3 août 2015 - Irréprochable au travail, sa jalousie maladive dans la sphère privée pourrait bien coûter son poste à un fonctionnaire territorial de la présidence. L’agent de 39 ans, employé de longue date à la gestion du personnel, a en effet été interpellé par les gendarmes, samedi dernier, suite au dépôt de plainte de sa concubine pour des violences répétées commises sur sa personne, enceinte qui plus est.

Une violente dispute a éclaté au sein de couple, installé à Faa'a, le week-end dernier lors d'une virée en voiture. La jeune femme s’en tirant avec de nombreuses ecchymoses, mais surtout un sacré ras-le-bol de servir de punching-ball depuis plus d'un an à un compagnon malade de jalousie.

« Il la frappe toutes les semaines », s’est inquiété le président du tribunal à l’audience, cet après-midi, où le fonctionnaire devait être jugé en comparution immédiate avant de solliciter comme c'est son droit, et d’obtenir, un renvoi de l’affaire pour mieux préparer sa défense. L’homme a en effet déjà été condamné quatre fois en cinq ans pour des faits similaires, commis sur de précédentes relations, dont une peine de 3 ans de prison ferme qui l’a conduit en prison pendant près de deux ans. En état de récidive légale, il risque gros et notamment un nouveau séjour derrière les barreaux et la perte de son travail de fonctionnaire.

Une jalousie maladive qui l'a déjà conduit en prison

« C'est un miracle qu'il ne l'ai pas déjà perdu » a ouvertement laisser tomber son avocat sans mentir aux juges : « Il n'est pas dupe, il sait qu'il risque la prison ferme, il a conscience de ce qu'il a fait mais il n'arrive pas à maîtriser les choses. Il n'a aucun problème au travail, c'est un individu double-face ».
« Il ne faut pas être grand clerc pour constater que vous avez un problème avec les personnes du sexe opposé » n’a pu que déplorer le président du tribunal. « Cela relève du pathologique, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond (…) Ce qui est particulièrement inquiétant c'est que cette jalousie vous a amené en prison par le passé, et avec d'autres femmes ».

En attendant d’être jugé le 27 août prochain, le mari jaloux a obtenu, sur le fil, d’être laissé libre. Mais sous contrôle judiciaire strict avec interdiction d’entrer en contact de quelque manière que ce soit avec sa concubine.

Une décision prise contre l'avis du parquet qui avait requis le maintien en détention, « compte-tenu du risque très fort de réitération. Ils sont ensemble depuis moins d'un an et elle a peur de cet homme ». La jeune femme, partie civile, a manifesté la ferme intention de mettre un terme à cette relation.

Rédigé par Raphaël Pierre le Lundi 3 Aout 2015 à 21:05 | Lu 36413 fois