Rivières : "Il s’agit de la responsabilité du gouvernement" souligne Marcel Tuihani


PAPEETE, 7 septembre 2015 - Marcel Tuihani a souligné lundi matin "la responsabilité du gouvernement" dans l'enlisement du mouvement initié depuis une semaine par le syndicat No Te Aru Tai Mareva. L'évolution de ce mouvement de contestation a conduit les manifestants à bloquer les accès de l'assemblée, tôt ce lundi.

Interpellé par les manifestants, le président de l'assemblée rappelle qu'"il s’agit de rétablir la communication entre le gouvernement et ce comité qui s’est constitué et faire en sorte que les sujets soient traités de manière transparente". Il assure que la manifestation n'empêchera pas la tenue de la deuxième séance de la session extraordinaire, qui doit avoir lieu mardi matin.

Comment avez-vous découvert la présence des manifestants, ce matin ?

Marcel Tuihani : Tous les portails de l’assemblée étaient bloqués. Les vigiles m’ont contacté pour m’en informer. Je suis intervenu tout de suite, dès 4 heures du matin, pour discuter avec les manifestants de manière à ce qu’ils libèrent immédiatement les deux accès sur l’arrière de l’assemblée. Ce qu’ils ont accepté immédiatement. Je demanderai également dans la journée qu’ils libèrent l’accès principal.

Avez-vous eu un contact avec le gouvernement à ce sujet ?

Marcel Tuihani : J’ai contacté le ministre de l’Equipement dès 6 heures pour lui faire part de ce qui se passe (à Tarahoi). Je considère que le problème résulte d’un manque de dialogue entre le gouvernement et ce collectif (syndicat No Te Aru Tai Mareva) qui s’est constitué. Nous nous sommes rencontrés et j’ai demandé au ministre de traiter ce sujet en priorité dès l’ouverture du pré-conseil des ministres, ce matin.

Maintenant que ce problème est du ressort du gouvernement, vous demandez de libérer l’entrée principale de l’assemblée ?

Marcel Tuihani : Oui, de l’ouvrir et de laisser le libre accès à l’assemblée. J’ai indiqué au collectif que bloquer l’assemblée est un acte grave. Ils comprennent bien cela ; mais ils ont souhaité nous interpeller, venir à la maison du peuple pour rencontrer la représentation polynésienne à ce titre. J’accède volontiers à leur démarche, mais je ne peux cautionner la méthode. L’assemblée a toujours gardé ses portes ouvertes, quels que soient les sujets évoqués ou les groupes politiques. Venir parler de ces sujets à l’assemblée ne présente aucun problème. Mais il s’agit de la responsabilité du gouvernement. On parle d’environnement : le service de l’environnement est rattaché au gouvernement. L’assemblée n’a pas son mot à dire. Sauf si elle est saisie d’un projet de délibération ou de loi de Pays. Pour l’heure, il n’en est rien.

Le rôle de médiateur que l’on attend de vous, vous ne le souhaitez pas non plus ?

Marcel Tuihani : Vous savez, la médiation relève d’une procédure administrative. Le gouvernement dispose d’un médiateur. Ce que j’ai souhaité faire ce matin c’est rétablir le contact entre ce collectif et le gouvernement. Il ne s’agit en rien d’une médiation.

Si les manifestants acceptent de libérer les accès de l’assemblée, voyez-vous un inconvénient à ce qu’il reste aux abords ?

Marcel Tuihani : A l’extérieur, c’est de l’autorité de la mairie de Papeete. Dès lors où il n’y a pas de trouble à l’ordre public, je ne vois pas de problème. Ce qui m’importe, c’est de laisser libre l’accès à l’institution et que les élus et le personnel puissent aller et venir.

Et sur le fond des revendications, que pensez-vous des demandes des manifestants ?

Marcel Tuihani : Tout le monde s’intéresse à la problématique des rivières, qu’il s’agisse de confortement des berges, de travaux de curage ou des problématiques liées au plan de prévention des risques, aux abords des rivières. Je suis concerné, en tant qu’élu. Mais encore une fois, il s’agit de rétablir la communication entre le gouvernement et ce comité qui s’est constitué et faire en sorte que les sujets soient traités de manière transparente. Ensuite, il s’agit de mettre ne place cette méthode de travail ; la manière dont les discussions doivent se faire entre les associations et le gouvernement.

Ce dossier est passé entre les mains de tous les gouvernements depuis au moins 5 ans. Portent-ils tous la responsabilité de cette mauvaise communication ?

Marcel Tuihani : Ce type de manifestations ne s’est produit ni durant la gouvernance d’Oscar Temaru, ni durant celle de Gaston Flosse. Faut-il considérer que ces gouvernements ont mal communiqué ? Je ne pense pas. Encore une fois, la solution à ce problème est entre les mains du gouvernement. Il lui appartient de le régler. Cela ne regarde ni l’assemblée, ni le président de l’assemblée.

Les élus Tahoera’a soutiennent-ils les dispositions que souhaite mettre en œuvre le gouvernement concernant la politique de sécurisation et d’entretien des rivières ?

Marcel Tuihani : Le groupe Tahoera’a ne s’est pas penché sur ce problème mais il partage les inquiétudes de la population en matière d’environnement. (…) Tout cela entre dans les prérogatives du gouvernement. Doit-on voir dans cette question la volonté de mettre en avant l’idée, que colportent certaines personnes, selon laquelle le Tahoera’a serait derrière tous les problèmes sociaux de ce pays ? Je n’ose pas l’imaginer.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 7 Septembre 2015 à 16:37 | Lu 1351 fois