Claudine Tuarau, présidente sortante de l'association Ia Ora Taharu'u.
PAPEETE, le 22 avril 2016 - Le juge des référés a rejeté ce vendredi la requête d'une association de riverains, Ia Ora Taharu'u, qui réclamait en urgence la suspension du chantier d'entretien et de sécurisation de la rivière de Papara.
L'association de riverains Ia Ora Taharu'u réclamait vendredi au juge des référés qu'il fasse droit à leur demande de suspension temporaire des travaux de curage et de sécurisation de la rivière de Papara, le temps de réaliser "un nouveau plan d'aménagement redimensionné". Leur requête a finalement été rejetée en fin de matinée par le juge Jean-Yves Tallec.
Les "plaignants" demandaient la suspension immédiate du chantier d'aménagement de la Taharu'u, entrepris sur le site en février 2015, pour différents motifs tels que l'érosion constatée sur la plage, le creusement du lit de la rivière et un risque accru d’inondations, ou encore le dépeuplement de la faune.
Le juge des référés a finalement décidé de ne pas donner de suite favorable à cette requête en estimant, entre autres raisons, que l'urgence invoquée n'était pas caractérisée eu égard à la date à laquelle il a été saisi -14 mois après le début des travaux en février 2015- et que si l'association invoque des "conséquences graves et irréversibles pour l'environnement", elle n'a pas non plus contesté à l'audience et dans les conclusions de son avocat, Me Fidel, "la nécessité de réaliser des travaux sur la rivière".
"Les travaux sont surdimensionnés"
"Il faut curer, on ne le conteste pas, mais c'est l'ampleur des matériaux prélevés qui est disproportionnée", a souligné l'avocat de l'association à l'audience, évoquant 350 000 mètres cubes d'agrégats. Les défenseurs du site estiment en effet ne plus avoir à faire à un simple curage, mais à de l'extraction pure et simple de matériaux aspirés hors du site par le pays pour ses grands travaux, ce que l'un des représentants de la Polynésie française a tenu à démentir dans la foulée : "C'est faux. La Taharu'u est l'une des rivières les plus importantes et le volume de curage est tel qu'il peut s'apparenter à une extraction mais ce n'est pas le cas sur cette opération". Les défenseurs de la rivière, eux, ont rappelé par la voix de leur avocat "le traumatisme des années 1970 toujours présent dans les têtes avec cette extraction de grande ampleur qui avait servi aux grands projets du pays" à l'époque.
Depuis l'élargissement de la rivière en amont, le curage de son lit et la construction d'un bassin dégraveur, dispositif destiné à retenir les cailloux d'un certain calibre, les riverains en colère dénoncent vivre dans un goulot d'étranglement exposé à de fortes inondations en cas de fort débit : "Nous n'avons jamais subi autant d'inondations tel qu'on en subit aujourd'hui, même après le passage du cyclone Oli" martèle Claudine Tuarau, ancienne présidente de l'association. "Avec ces extractions, le lit de la rivière continue de baisser et les terrains sont fragilisés et emportés. Les travaux sont surdimensionnés".
L'association, si elle avait été reçue dans sa requête, réclamait la désignation d'un expert afin de déterminer "les travaux de remise en état du site", "pour assurer la sécurité des biens et des personnes" le temps de réaliser "un nouveau plan d'aménagement redimensionné". Le pays, en réponse, a rappelé qu'il ne s'agissait que de la troisième phase de ce chantier qui en comporte cinq, qu'il était normal "qu'il puisse y avoir des problèmes" dès lors qu'on approchait la zone "urbanisée" mais que rien "n'était terminé".
Le pays qui réfute, enfin, les accusations qui voudraient que le projet ait été réalisé sans concertation : "Depuis 2012 il y a eu des réunions publiques, les doléances ont été recueillies sur place, le gouvernement et les entrepreneurs se sont déplacés, l'étude d'impact a été présentée (…) Le problème, c'est aussi cette urbanisation qui s'est mise en place depuis des années le long des rivières à Tahiti et il est parfois difficile d'intervenir, alors que la Polynésie française a la responsabilité de l'entretien des rivières et de la protection des biens et des personnes".
L'association de riverains Ia Ora Taharu'u réclamait vendredi au juge des référés qu'il fasse droit à leur demande de suspension temporaire des travaux de curage et de sécurisation de la rivière de Papara, le temps de réaliser "un nouveau plan d'aménagement redimensionné". Leur requête a finalement été rejetée en fin de matinée par le juge Jean-Yves Tallec.
Les "plaignants" demandaient la suspension immédiate du chantier d'aménagement de la Taharu'u, entrepris sur le site en février 2015, pour différents motifs tels que l'érosion constatée sur la plage, le creusement du lit de la rivière et un risque accru d’inondations, ou encore le dépeuplement de la faune.
Le juge des référés a finalement décidé de ne pas donner de suite favorable à cette requête en estimant, entre autres raisons, que l'urgence invoquée n'était pas caractérisée eu égard à la date à laquelle il a été saisi -14 mois après le début des travaux en février 2015- et que si l'association invoque des "conséquences graves et irréversibles pour l'environnement", elle n'a pas non plus contesté à l'audience et dans les conclusions de son avocat, Me Fidel, "la nécessité de réaliser des travaux sur la rivière".
"Les travaux sont surdimensionnés"
"Il faut curer, on ne le conteste pas, mais c'est l'ampleur des matériaux prélevés qui est disproportionnée", a souligné l'avocat de l'association à l'audience, évoquant 350 000 mètres cubes d'agrégats. Les défenseurs du site estiment en effet ne plus avoir à faire à un simple curage, mais à de l'extraction pure et simple de matériaux aspirés hors du site par le pays pour ses grands travaux, ce que l'un des représentants de la Polynésie française a tenu à démentir dans la foulée : "C'est faux. La Taharu'u est l'une des rivières les plus importantes et le volume de curage est tel qu'il peut s'apparenter à une extraction mais ce n'est pas le cas sur cette opération". Les défenseurs de la rivière, eux, ont rappelé par la voix de leur avocat "le traumatisme des années 1970 toujours présent dans les têtes avec cette extraction de grande ampleur qui avait servi aux grands projets du pays" à l'époque.
Depuis l'élargissement de la rivière en amont, le curage de son lit et la construction d'un bassin dégraveur, dispositif destiné à retenir les cailloux d'un certain calibre, les riverains en colère dénoncent vivre dans un goulot d'étranglement exposé à de fortes inondations en cas de fort débit : "Nous n'avons jamais subi autant d'inondations tel qu'on en subit aujourd'hui, même après le passage du cyclone Oli" martèle Claudine Tuarau, ancienne présidente de l'association. "Avec ces extractions, le lit de la rivière continue de baisser et les terrains sont fragilisés et emportés. Les travaux sont surdimensionnés".
L'association, si elle avait été reçue dans sa requête, réclamait la désignation d'un expert afin de déterminer "les travaux de remise en état du site", "pour assurer la sécurité des biens et des personnes" le temps de réaliser "un nouveau plan d'aménagement redimensionné". Le pays, en réponse, a rappelé qu'il ne s'agissait que de la troisième phase de ce chantier qui en comporte cinq, qu'il était normal "qu'il puisse y avoir des problèmes" dès lors qu'on approchait la zone "urbanisée" mais que rien "n'était terminé".
Le pays qui réfute, enfin, les accusations qui voudraient que le projet ait été réalisé sans concertation : "Depuis 2012 il y a eu des réunions publiques, les doléances ont été recueillies sur place, le gouvernement et les entrepreneurs se sont déplacés, l'étude d'impact a été présentée (…) Le problème, c'est aussi cette urbanisation qui s'est mise en place depuis des années le long des rivières à Tahiti et il est parfois difficile d'intervenir, alors que la Polynésie française a la responsabilité de l'entretien des rivières et de la protection des biens et des personnes".