Risques sanitaires : Malardé va être doté d'un laboratoire de haute sécurité


Avec seulement 30 laboratoires de niveau 4 dans le monde –comme celui de Lyon (notre photo), l'OMS semble décidée à revoir ses critères pour faire face à Ebola. Les laboratoires de biosécurité de niveau 3 (P3 ou NSB3) pourraient être suffisants en cas d'alerte. La Polynésie en sera bientôt dotée.
PAPEETE, le 9 octobre 2014. Pour faire face aux épidémies qui menacent le territoire, le gouvernement a décidé d'installer un laboratoire pouvant traiter des agents infectieux hautement pathogènes à l'Institut Louis Malardé. C'est un communiqué émanant de la présidence de Polynésie qui a révélé ce jeudi en milieu de journée cette information. "La Polynésie française doit faire face régulièrement à des épidémies dues à des agents infectieux (dengue, grippe A H1N1, zika …) Une nouvelle menace se profile avec l’épidémie due au virus Ebola et le risque potentiel de cas importés en Polynésie. Le virus du chikungunya qui circule intensivement dans la région Pacifique est à nos portes. La manipulation des agents hautement pathogènes doit se faire dans des laboratoires de confinement spécifique dont ne dispose pas la Polynésie française. Elle doit donc avoir recours à des laboratoires extérieurs, ce qui demande des délais de traitement qui ne sont pas compatibles avec la nécessaire réactivité".

Pour ne plus être soumise à ces délais, difficiles à gérer dans certaines situations de crise et d'urgence, "le gouvernement a décidé de doter la Polynésie française d’un laboratoire de haute sécurité biologique (laboratoire NSB3) qui sera affecté à l’Institut Louis Malardé". Pour installer ce laboratoire spécialisé, il faudra des équipements particuliers et des financements supplémentaires, c'est pourquoi "un collectif budgétaire sera déposé sur le bureau de l’assemblée de la Polynésie française dans le courant de la semaine prochaine".

En cas d'une alerte suspecte au virus Ebola, notamment les analyses biologiques à réaliser nécessitait jusque-là un transfert des prélèvements sanguins de Polynésie vers un laboratoire spécialisé de niveau 4. Or, il n'en existe actuellement qu'une trentaine dans le monde. Il semble que l'OMS réduise ses exigences désormais à un laboratoire de niveau 3. En Polynésie, ce sera donc possible d'ici quelques mois.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 9 Octobre 2014 à 14:21 | Lu 2178 fois