"Rien n'est fait" pour inciter les médecins à s'installer en libéral


PARIS, 24 janvier 2012 (AFP) - Le Conseil de l'Ordre des médecins a estimé mardi que "rien n'était fait par les pouvoirs publics" pour encourager les jeunes médecins à choisir l'exercice libéral, mettant en garde contre une "pénurie" de praticiens.

L'institution a choisi cette année de consacrer ses travaux à l'accès aux soins et organisera au mois de mai un séminaire sur ce thème, a expliqué le président de l'Ordre Michel Legmann lors de ses voeux à la presse.

"Il faudra résoudre la question des dépassements d'honoraires" et "ici à l'Ordre nous prônons le tact et la mesure (...) il faudra que nous fassions des propositions dans ce domaine", a-t-il indiqué.

Mais "nous pensons qu'il faut rémunérer les praticiens en fonction de leurs efforts de formation (...) Il semble qu'il y ait un décalage qui s'accentue chaque année entre les moyens de l'assurance maladie et la juste rémunération de ces praticiens", a-t-il poursuivi.

Il a tenu à rappeler que les installations intervenaient autour de 37-38 ans. "Ce ne sont plus des étudiants ou des petits garçons mais des gens mariés qui ont en charge une famille et qui ont des formations extrêmement avancées", a souligné le président de l'Ordre.

"Du côté des pouvoirs publics, il faut être conscient que des formations aussi longues et des installations aussi lointaines dans la vie professionnelle doivent faire l'objet de rémunérations décentes".

Sinon, a-t-il prévenu, "on ira vers la pénurie".

Selon lui, "sur dix inscriptions au tableau de l'Ordre, il n'y en a qu'une en libéral. Pour le moment, rien n'est fait par les pouvoirs publics pour susciter une incitation véritable à s'installer en libéral".

Deuxième volet de l'accès aux soins: les disparités géographiques. Sur ce sujet, l'Ordre se dit "opposé aux mesures coercitives".

Mais "il ne serait pas inconcevable que les étudiants formés dans une faculté doivent en retour un exercice dans la zone de la faculté concernée" a dit M. Legmann, citant l'exemple d'Amiens où 50% des étudiants formés à la faculté de médecine choisissent ensuite de s'installer sur la côte d'Azur ou la région parisienne.

Le président de l'Ordre a par ailleurs estimé que les mesures incitatives mises en place jusqu'à présent "sont inopérantes" car souvent "trop contraignantes".

Par ailleurs, le Conseil de l'Ordre a annoncé qu'il remettrait prochainement au gouvernement un rapport sur les étudiants qui échouent au concours de médecine en France et partent effectuer de coûteuses études en Roumanie où l'accès n'est pas limité.

Rédigé par AFP le Mardi 24 Janvier 2012 à 04:43 | Lu 839 fois