Reynald Temarii empêtré dans une affaire de caméra cachée

AUCKLAND, lundi 18 octobre 2010 (Flash d'Océanie) – Le Tahitien Reynald Temarii, Président de la Confédération Océanienne de Football (OFC) et Vice-président de la FIFA, se trouve depuis ce week-end empêtré dans une affaire de caméra cachée, qui a forcé le Président de l’organisme mondial de football, Sepp Blatter, à annoncer en urgence une enquête visant à établir la véracité d’accusations de corruption contenues dans l’article publié.


Les réactions font suite à la publication, dans l’édition dominicale du Times, le Sunday Times, d’une enquête mettant en situation, en mode caméra cachée, des journalistes se faisant passer pour des représentants d’importants intérêts financiers américains privés, et qui proposaient à leurs cibles des avantages en échange de leur voix dans le cadre d’un prochain vote pour désigner les pays hôtes des Coupes du Monde 2018 et 2022.
Ces décisions sont jusqu’ici prévues pour être annoncées à l’issue d’une réunion en comité exécutif des 24 membres de la FIFA, le 2 décembre, au siège de Zürich (Suisse).
Le Sunday Times, dans cette enquête, avait notamment pris pour cible M. Temarii, au cours d’un « contact » dans un hôtel d’Auckland (siège de l’OFC).
Selon l’hebdomadaire, le dirigeant aurait conditionné une éventuelle orientation de son vote au financement d’une école de football, à construire à Auckland.
« Je suis désolé de vous informer d’une situation très déplaisante qui s’est fait jour en relation à un article publié aujourd’hui dans le Sunday Times, intitulé « Coupe du Monde : voix à vendre (…) Les informations contenues dans cet article ont créé un impact très négatif sur la FIFA et sur le processus de candidatures pour les Coupes du Monde 2018 et 2022 (…) Je vous tiendrai dûment informés de toute évolution à venir (dans cette affaire). Dans l’intérim, j’aimerais vous demander de vous abstenir de faire tout commentaire public sur cette affaire », écrit M. Blatter sur le site www.fifa.com, tout en annonçant que l’affaire serait examinée en détail par un « Comité d’Éthique » de la FIFA.
Dans un bref communiqué publié lundi, l’OFC, depuis Auckland, a affirmé sa volonté de coopérer pleinement dans le cadre de toute enquête à venir.
« À la suite des informations rendues publiques par le Sunday Times, le Président de l’OFC et Vice-président de la FIFA, Reynald Temarii, coopèrera pleinement avec le Comité d’Éthique de la FIFA et son Secrétaire Général. Reynald Temarii appelle de ses vœux une enquête pleine et en profondeur, de telle manière que les faits soient entendus. Jusqu’à ce que les conclusions de ce comité d’Éthique de la FIFA soient divulguées, l’OFC ne fera plus aucun commentaire sur cette affaire », écrit notamment l’OFC dans son communiqué laconique.
Parmi les candidats pour accueillir le Mondial 2018 figurent notamment l’Angleterre, la Russie et des candidatures conjointes de l’Espagne et du Portugal, ainsi que de la Belgique et des Pays-Bas.
Pour le Mondial 2022, les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud, le Qatar et l’Australie sont sur les rangs.
Autre cible dans le même reportage : un autre membre du comité exécutif de la FIFA, Amos Adamu (Nigeria) qui, lui aussi, ne se serait pas montré hostile aux approches des journalistes infiltrés.

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la Confédération océanique va coopérer

La Confédération océanique de football (OFC) a indiqué lundi que son président Reynald Temarii coopérerait avec la Fifa sur l'enquête qu'elle va ouvrir après les révélations du Sunday Times selon lesquelles il aurait monnayé son vote pour un des candidats à l'organisation du Mondial-2018.

Dans un communiqué, l'OFC indique que "Reynald Temarii accepte une enquête complète et approfondie afin que tous les faits puissent être entendus".

Selon le Sunday Times, Reynald Temarii (Tahiti), également vice-président de la Fifa aurait demandé 1,6 million d'euros au profit d'une académie de sports et aurait affirmé que deux candidats à l'organisation du Mondial auraient déjà offert de l'argent à l'Océanie pour obtenir son vote.

Toujours selon le journal, Amos Adamu, membre nigérian du comité exécutif de la Fifa, aurait réclamé 570.000 euros à des journalistes se présentant comme des lobbyistes pour un consortium américain pour soutenir la candidature des Etats-Unis. Les Américains ont renoncé vendredi dernier à leur candidature pour 2018 afin de se concentrer sur celle de 2022.

La Fifa a annoncé dans un communiqué dimanche qu'elle a demandé au journal d'avoir accès aux éléments qui ont permis de publier cet article et qu'elle allait mener sa propre enquête.

ns/jah/jfm

Rédigé par PaD & AFP le Dimanche 17 Octobre 2010 à 21:33 | Lu 3424 fois