La ligne d’arrivée au parc vairai. Crédit : Tom Larcher
Tahiti, le 8 avril 2024 - La 18e édition de la Mata Are Surf Ski Race s’est déroulée ce samedi 6 avril, au départ de la baie de Taaone pour une arrivée au parc Vairai. 352 athlètes, en canoë, SUP et va’a ont confronté leur rame sur un plan d’eau propice aux gros chronos. C’est finalement Revi Thon Sing qui remporte la compétition dans la catégorie reine des seniors hommes en, va’a.
Ils étaient 352 sur le départ de cette 18e édition de la Mata Are Surf Ski Race, ce samedi matin en baie de Taaone. Répartis sur un tronçon de 12,5 km et un autre de 20 km, des compétiteurs en canoë, en stand-up paddle (SUP) et en vaa ont bravé les flots, avec chacun leur tactique, leur technique, pour rejoindre la plage du parc Vairai à Punaauia. Chrono à battre : 01:44:06’’ de Steeve Teihotaata, vainqueur de la précédente édition. Et les conditions pour le battre étaient optimales ce samedi, selon Ralph Teariki, président du Mata Are Surf Ski : “Il y a un bon vent de nord-est qui s’est levé, ils vont bien surfer jusqu’au niveau de la passe.” Il soulignait d’ailleurs la présence de “gros moteurs” comme il appelle les athlètes en rigolant, dont le second à franchir la ligne d’arrivée de la dernière édition, Kevin Ceran Jerusalemy.
L’enjeu était donc de taille, ce samedi, pour cette deuxième journée de championnat de Tahiti de Va’a ho’e. Déjà pour décrocher le prize money de sa catégorie évidemment, mais aussi pour décrocher une bonne place pour se classer dans le championnat. Et sur ces longues distances, c’est souvent l’occasion de faire un point stratégique. “Les champions vont jauger leur niveau et faire des réglages pour les prochains entraînements et prochaines compétitions”, rajoutait Ralph Teariki. Une bonne entrée en matière dans le championnat, surtout pour les concurrents de la catégorie reine du va’a, les seniors hommes. Au petit matin, ils étaient 141 à partir en trombe direction Punaauia ; la plus grosse catégorie de la compétition.
Une bagarre de rame sur 20 kilomètres, en somme, où rien n’est joué d’avance, témoignait Keith Vernaudon. Le rameur de la team OPT, classé 10e à l’issue de la course chez les seniors hommes témoignait de la différence entre le va’a de vitesse et d’endurance : “C’est le travail, les entraînements ne vont pas être les mêmes. La lecture des vagues aussi. Et sur les longs formats, tu peux commencer derrière et finir devant. Sur les longues distances comme ça, tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie, rien n’est joué.” Pour preuve, la performance du précédent vainqueur de la Mata Are, Steeve Teihotaata qui était en retard pendant une bonne partie de la course et qui s’était finalement imposé sur un sprint final en 2023.
Les résultats
À l’issue de cette édition, Revi Thon Sing d’EDT vaa s’impose dans la catégorie reine des seniors hommes va’a en bouclant la course en 01:36:28’’, 10 minutes de moins que le chrono de la victoire en 2023. Aussi grâce à “un très bon surf sur le début de course, de Taaone jusqu’à l’aéroport de Faaa”. Il remporte cette édition, talonné de près par Hotuiterai Poroi d’Air Tahiti Va’a et Hitiroa Masingue de la team OPT. Chez les Vétérans 40 ans hommes, c’est l’incontournable Manutea Owen qui décroche la première place, à l’issue d’une course d’une heure 40 et des poussières. En ce qui concerne les open dames, Marguerite Temaiana des vétérans 40 ans surclasse ces onze concurrentes sur le plan d’eau.
Le plus gros chrono en kayak est sorti par Teihotu Dubois au terme d’une course déchaînée de 01:33:33 chez les seniors hommes kayak. Enfin, le Stand up Paddle, est remporté par Daniel Tavanae. Certes, ils n’étaient que trois participants dans la discipline, mais Daniel marquera cette édition de son empreinte en étant le premier à boucler le parcours des 12 kilomètres avec tellement d’avance qu’il se permettra un petit détour accidentel à l’arrivée. Il est le premier à rejoindre la plage du parc Vairai avec une solide avance, de quoi redorer le blason de la discipline. Une victoire agréable, pour celui qui s’est inscrit le matin même à la course sur recommandation d’un ami, “pour le fun” : “J’ai eu un bon feeling. Il y a eu du bon surf. Sur la fin, je donnais tout pour éviter que les kayaks ne me rattrapent”, dit-il le sourire aux lèvres, en profitant d’un bain sur la ligne d’une arrivée encore déserte.
Une rameuse internationale
Une présence notable qu’il ne fallait pas rater, c’était celle d’Anne Cairns, kayakiste qui a représenté les Samoa en 2016 aux Jeux olympiques et qui entraîne désormais l’équipe de kayak de Nouvelle-Zélande. Une participation anodine mais pas tant que ça, qui lui permet aussi de se faire une idée du niveau des rameurs du Fenua pour les prochaines échéances de la discipline. Elle n’a pas été déçue. Elle s’incline face aux trois autres participantes de la catégorie Kayak open dames, aux termes d’une course éprouvante. “La course était très dure. Tout le monde sait que les rameurs tahitiens sont très forts”, glissait-elle dans un anglais de bout de course. “Avec les championnats du monde qui arrivent en 2027 à Tahiti, je vais venir m’entraîner plus souvent.”