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Réunion: le tribunal administratif demande un renforcement des moyens contre les attaques de requin


Réunion: le tribunal administratif demande un renforcement des moyens contre les attaques de requin
SAINT-DENIS, 19 juillet 2013 (AFP) - Le juge des référés du tribunal administratif de Saint-Denis a enjoint vendredi au préfet de la Réunion de mettre en oeuvre des "actions de plus grande envergure" contre les attaques de requin, à la suite d'un recours déposé par le député-maire (MoDem) de Saint-Leu Thierry Robert.

Après l'attaque mortelle dont a été victime lundi une adolescente de 15 ans dans la baie de Saint-Paul (côte ouest), Thierry Robert avait annoncé cette action en justice visant à "forcer l'Etat à agir".

Résultat, le juge des référés "enjoint à l'administration préfectorale de procéder dans un délai de 15 jours" à la "détermination des mesures nécessaires devant être incessamment mises en oeuvre" pour lutter plus efficacement contre les attaques de requin, écrit-il dans son ordonnance.

"C'est une bonne décision", a commenté Me Vincent Gury, l'avocat de Thierry Robert, en prenant connaissance de la décision, se félicitant d'avoir "obtenu satisfaction". "Le tribunal reconnaît qu'il existe un danger caractérisé et que les mesures sont insuffisantes", a-t-il ajouté, qualifiant "d'assez rare une telle décision en matière de référé-liberté".

Le juge des référés Eric Couturier s'est rangé à l'avis du député-maire de Saint-Leu sur les prélèvements en demandant que soient prises des "mesures plus efficientes" que celles existantes pour "prévenir les risques de répétition de nouvelles attaques".

Il estime qu'il y un "danger réel et imminent pour la vie humaine" qui implique "la mise en oeuvre par l'autorité préfectorale d'actions de plus grande envergure que celles entreprises jusqu'à ce jour" dont la pêche. "Il ne peut être exclu par principe la possibilité de prélèvements conséquents et plus massifs de requins bouledogues, ciblés et localisés, de spécimen adultes, y compris dans la Réserve marine", souligne le jugement.

La Réserve nationale marine de la Réunion est considéré par le maire de Saint-Leu M.Robert comme le "garde-manger" des requins et la principale cause de leur prolifération.

Le 21 mai dernier, le tribunal administratif avait suspendu un arrêté de cet élu autorisant la pêche au requin sur le territoire maritime de sa commune, relevant que les prélèvements allaient se faire dans la Réserve marine. L'an dernier, le même tribunal avait pris une décision identique contre un arrêté du préfet prévoyant des prélèvements dans la Réserve marine.

Lors de l'audience, le représentant du préfet a rappelé que le littoral de Saint-Leu se situe intégralement au sein de la Réserve marine dont la moitié en zone de protection forte. Il a expliqué que la préfecture n'est pas opposée à des prélèvements "ponctuels et limités" de requins mais qu'"on ne peut envisager une éradication des requins". "Le risque est sérieux mais le danger n'est pas caractérisé", a-t-il expliqué, soulignant que de nombreuses mesures ont été mis en place pour prévenir les attaques dont un Comité opérationnel chargé du risque requin. Il a noté qu'"il n'y a pas une recrudescence d'accidents" par rapport aux dernières décennies.

Le tribunal administratif, dans son ordonnance, a donné 15 jours au préfet pour "tenter de mettre fin ou, à défaut, de prévenir le plus efficacement possible le risque caractérisé et imminent résultant des attaques de requins bouledogues adultes sur le littoral le plus exposé de l'île de la Réunion".

Après la mort de Sarah attaquée par un squale seulement à quelques mètres du rivage, le préfet avait pris un arrêté autorisant la pêche de l'animal "suspecté d'en être responsable". Mercredi un requin de plus de trois mètres a été capturé et tué dans la baie de Saint-Paul, une autopsie devant déterminer s'il est bien le responsable.

Rédigé par () le Vendredi 19 Juillet 2013 à 06:39 | Lu 225 fois