Réunion de mise en condition pour les 460 nouveaux "profs" de la rentrée 2015


PAPEETE, 6 août 2015 - Les enseignants nouvellement affectés en Polynésie française ont été officiellement accueillis jeudi matin par leurs autorités de tutelle, lors d'un regroupement organisé dans le grand amphithéâtre de l'Université.

Cette année, sur les 1842 postes que compte le second degré de l’enseignement public, 540 fonctionnaires dont 460 enseignants nouveaux prennent leurs fonctions dès le 10 août prochain dans l’un des 35 collèges ou lycées répartis sur le territoire de la collectivité, en remplacement de personnels de l’éducation en fin de mission. Ils sont affectés en Polynésie française pour une mission de deux ans éventuellement renouvelable une fois. Et, à quelques jours de la rentrée des classes, ont participé jeudi matin, réunis dans le grand amphithéâtre de l’Université de Polynésie française, à Outumaoro, au traditionnel regroupement des personnels enseignants et d’éducation.

Une journée de mise en condition prévue pour se dérouler de 8 heures à 16 heures et au cours de laquelle une présentation des particularités de leur nouveau cadre de travail et les attentes de leurs autorités de tutelle (vice-rectorat et ministère de l’Education polynésien) ont été exposées à ces fonctionnaires nouvellement affectés en Polynésie.

A la rentrée 2014, 69 138 élèves ont été pris en charge dans la collectivité, dont 31 804 en collégiens ou lycéens. "Les élèves ici ne demandent qu’à apprendre", a insisté Jean-Louis Baglan durant son allocution, en ouverture de journée. Le vice-recteur de Polynésie française venait de rappeler à tous ces fonctionnaires, en préambule, qu’il attend d’eux qu’ils soient "les représentants dignes et dévoués de l’Etat". "Le climat scolaire est parfois difficile, ici, mais il n’a rien à voir avec ce que vous avez pu connaître au cours de votre carrière : les enfants attendent beaucoup de leurs enseignants. Notre but à tous est de permettre que chaque enfant sorte plus riche de la classe que lorsqu’il y est entré. Nous sommes des pédagogues ; nous avons envie de mettre nos compétences au service de tous. C’est un engagement que vous avez pris en demandant votre mutation en Polynésie".

La ministre de l’Education, Nicole Sanquer, a ensuite pris la parole pour rappeler les enjeux de la politique éducative qu’elle souhaite mener. Une politique voulue "ambitieuse et exigeante" au plan de la lutte contre l’illettrisme et le décrochage scolaire, la rénovation de la voie professionnelle ou encore la mise en œuvre de trois Réseaux d’éducation prioritaires Plus, dans des secteurs jugés difficiles. Des REP+ dont la mise en œuvre dès la rentrée 2015 a été validée dans les communes de Faa’a, Papara et dans l’archipel des Tuamotu et qui bénéficient du concours financier de l'Etat.

En Polynésie, les statistiques de l’éducation ont une très forte marge de progression. Le protocole national d’évaluation en fin de CM2 a montré en 2014 que sur le territoire 38% des élèves souffrent d’illettrisme. Ce taux est à comparer avec les 7% que l’on constate en métropole. En mathématiques un jeune Polynésien sur trois n’a pas le niveau, contre 1/10 dans l’Hexagone. A moyens constants, ces résultats se sont dégradés depuis 2012 et placent dorénavant la Polynésie française parmi les trois derniers rangs nationaux, devant la Guyane et Mayotte.

Pourtant, comme l’a rappelé Le secrétaire général du vice-rectorat, dans sa brève présentation des particularités polynésiennes : avec un peu moins de 70 000 élèves, l’académie de Polynésie française est comparable en termes d’effectifs à celle de Limoges. Mais son budget de fonctionnement est près du double. L’Etat a consacré un budget de 62,22 milliards Fcfp à la rémunération des enseignants en 2014.

Plus de 23 000 élèves sont attendus à partir du 10 août dans les collèges et lycées de la Polynésie française, et près de 30 000 dans les écoles et les centres de jeunes adolescents (CJA).

Autant de jeunes dont la qualité de l’éducation sera en partie le reflet de l’engagement des enseignants à qui elle est confiée. Tout aura été mis en œuvre, jeudi matin, pour le rappeler aux fonctionnaires de l'éducation nouvellement affectés en Polynésie.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 6 Aout 2015 à 11:15 | Lu 1374 fois