Rétrospective 2016 : les temps forts de novembre


EN BREF


1er novembre
Une jeune femme de 29 ans s'est fait tabasser mardi soir par son conjoint, à Raiatea. Perdue avec son fils de 4 ans, elle ne savait plus vers qui se tourner et a contacté la rédaction de Tahiti Infos. Nous l'avons dirigée vers l'association Vahine Orama no Raromatai.

3 novembre
Le Conseil des ministres a autorisé Edouard Fritch à conclure au nom de la Polynésie française un accord de coopération internationale avec la Nouvelle-Zélande, les îles Cook, Samoa et Niue pour le cofinancement d’un câble numérique en liaison avec la Nouvelle Zélande.

9 novembre
Le comité politique de ce parti s'était réuni afin d'entériner le choix du candidat qui sera soutenu par le Tapura. Alors que la majorité a décidé de soutenir Alain Juppé, le maire de Paea, Jacquie Graffe, a décidé de faire cavalier seul, en soutenant Nicolas Sarkozy. (photo 3)

17 novembre

Une opération ciblée de lutte contre la revente de produits stupéfiants a été menée dans le quartier Vaitavatava, l'un des spots les plus connu des dealers et de leurs clients. C'était une première pour le chien Gipsy de la brigade canine, créée en juillet dernier.

22 novembre
Si aujourd'hui 98 % des Polynésiens sont couverts par la Caisse de prévoyance sociale, tous n'ont pas le même accès au personnel soignant. Avec 218 médecins généralistes, de nombreuses zones du territoire sont totalement démunies de médecins libéraux.

23 novembre
Le clip de la chanson "Le bleu lumière" a été mis en ligne ce mercredi. La chanson est interprétée par Cerise Calixte. Le clip a été tourné à Tetiaroa. (photo 2)

24 novembre
Un avion d'American Airlines a dérouté sa trajectoire, ce jeudi matin à Fa'a'a. Après avoir quitté Los Angeles pour se rendre à Auckland, une femme a eu un malaise en plein vol. Rapidement, le pilote a pris la décision de détourner son appareil et de se poser à Tahiti. Il est reparti le lendemain à 6 heures pour la Nouvelle-Zélande. (Photo 1)

30 novembre
"Mets ta capote" une campagne de prévention contre les IST : Le ministre de la Santé a lancé une campagne de communication pour lutter contre la propagation des IST qui ne cesse de gagner du terrain parmi la jeunesse polynésienne. Après trois années de très forte hausse du nombre d'infections sexuellement transmissibles (en 2015 il y a 177% de cas de syphilis positifs en plus qu'en 2014, en 2016 il y a 7 fois plus de cas de syphilis qu'en 2015), le ministère de la Santé a enfin pris conscience du problème.

"Pas facile de se faire accepter", les confidences de Miss Vahine Tane 2016

SOCIETE - Tepoea Teikiteepupuni a été élue Miss Vahine Tane 2016 samedi 12 novembre à Moorea.

D’origine marquisienne, la reine des travestis du fenua nous a raconté son parcours scolaire et son ressenti face aux critiques d'une partie de notre société à l’égard des transgenres.

Après s’être présentée à l’élection de Miss Vahine Tane aux deux dernières éditions, Tepoea a décidé de retenter sa chance cette année, et heureusement pour elle, puisqu'elle a remporté le titre du plus beau travesti du fenua.

Être un transgenre n'est pas tout le temps évident, puisqu'il faut faire face aux critiques, et surtout se faire accepter par sa propre famille. "Quand j’étais toute petite, je savais que j’allais devenir transgenre. Pour moi, c’était naturel. C’était difficile pour mon père d’accepter car cela a touché à sa réputation. Mais, je n’ai jamais reçu de coup de sa part. Quant à ma mère, elle me disait que la priorité était de décrocher le bac. Après, je pouvais faire ce que je voulais", se rappelle Tepoea.

Toutefois, assumer sa féminité et se faire accepter par les autres a été beaucoup plus difficile. "À partir de la seconde, j’avais décidé de m’assumer en portant des robes. Mes amis proches ont accepté. Malheureusement, les autres n’avaient pas compris. Plus tu t’assumes en tant que raerae, plus tu perds des amis. Ce sont surtout les garçons qui me rejetaient", explique-t-elle.

Tepoea reconnait aussi que les transgenres sont très mal acceptés en Polynésie, à cause notamment de la religion. "Dieu est amour, il aime toutes les personnes sans distinction", clame-t-elle.

Des critiques virulentes, Tepoea et amies y sont habituées. "Qu'ils balayent d'abord devant leur porte avant de regarder les autres".

Malgré cela, Tepoea ne baisse pas les bras. La belle préfère tout miser sur son avenir. Elle prévoit, notamment, de partir le mois prochain en Nouvelle-Zélande, pour suivre des études d’anglais. Tepoea souhaiterait devenir professeur d’anglais ou travailler dans le tourisme.

En attendant, Tepoea promet de porter haut les couleurs du fenua à l’élection de Miss International Queen qui se déroulera en Thaïlande, l’année prochaine.

Laurent et Meherio, sains et saufs, racontent leurs sept jours de dérive

SECOURS - Laurent et Meherio ont été retrouvés sains et saufs par un pêcheur de Paea.

Ils étaient portés disparus depuis mardi dernier. Entourés de leur famille et visiblement en bonne forme, ils ont raconté leur mésaventure. Partis avec 10 litres d'eau et des vivres, ils ont pu pêcher pour se nourrir et ont installé une voile sur leur poti marara pour naviguer avec le maramu.
Le pêcheur les a aperçus à seulement 15 nautiques de Papara vers 14 h 30 un lundi après-midi. Il a alors remorqué le bateau jusqu'à Papara où Laurent et Meherio ont pu retrouver les membres de leur famille.
Laurent et Meherio sont partis mardi 8 novembre au matin de Huahine. Alors qu'ils auraient dû arriver en milieu de journée, Laurent sent au bout de plusieurs heures qu'ils sont sur la mauvaise route. Il décide alors de couper le moteur et de laisser l'embarcation dériver. Il souhaite garder du carburant au cas où ils passeraient à proximité d'une île.

A bord de leur bateau, Laurent et Meherio ont 10 litres d'eau et des vivres. Equipés, ils pourront aussi pêcher. Mercredi, après un jour de dérive, ils prennent une bâche et s'en font une voile. Des cannes à pêche font office de mât. L'embase du moteur fait office de gouvernail, raconte Laurent, qui compte sur le maramu pour retrouver son île. Vendredi, le frère et la sœur aperçoivent le mont Orohena. Malheureusement, leur réservoir de carburant a été vidé par leur déplacement pour pêcher afin de se nourrir.Le dimanche matin, les recherches ont été officiellement arrêtées par les autorités. Les 55 heures de recherches aériennes n’ont rien donné. La famille, elle, garde encore l'espoir de les retrouver. Les proches des disparus continuaient les recherches en finançant sur fonds propres la poursuite de recherches aéroportées, avec le secours d’un avion privé et de pilotes bénévoles. Deux thoniers et plusieurs poti marara ont également participé à ces recherches vers Tikehau, au Tuamotu où ils étaient supposé avoir dérivé. Un appel aux dons avait été lancé pour participer à l’approvisionnement en carburants des moyens nautiques et à la location de l'avion.

Hawaiki Nui Va'a : des retombées économiques importantes dans les îles

CULTURE - La Hawaiki Nui rythme la vie des habitants des îles pendant plusieurs jours et avec ça, leur forme économique.

Quelques jours avant le départ de la course, la fête a déjà commencé à Huahine. Les touristes, habitants des autres îles et sportifs commencent à arriver. Dans la ville de Fare, les stands s’installent. Fruits, mono’i, poissons et produits artisanaux abondent. "Je vends des beignets de crabe, du poulet et du coco frais. J’installe mon stand ici tous les ans pour la Hawaiki Nui de vendredi à mercredi. Je fais environ 50 000 francs, c’est beaucoup pour moi", se félicite une commerçante de l’île.

A l’arrivée de la deuxième étape, à Uturoa sur l’île de Raiatea, l’ambiance est sensiblement la même. Près du grand chapiteau monté pour l’occasion, les locaux ont aussi installé différents stands. "La Hawaiki Nui nous amène du monde. Cela a un impact économique dans chaque île. Tout le monde est content. Tout le monde en profite", s’exclame Mirella, qui tient un snack dans la petite commune de Fetuna le reste de l’année, à plusieurs kilomètres de Uturoa.
En face de Raiatea, Taha’a, arrivée de la deuxième étape, bénéficie à son tour du passage des rameurs, de leurs familles et supporters sur l’île. Sous le grand chapiteau où se déroule la remise des prix, plusieurs artisans vendent leurs produits. Ils profitent de cette arrivée de population en masse pour faire gonfler leurs chiffres d’affaires.
Les pensions de famille et les hôtels ne sont pas en reste non plus. A l’occasion de la Hawaiki Nui, chaque établissement fait le plein. A Bora Bora, par exemple, impossible de trouver de la place pour se loger quelques semaines avant la course.
Tous les secteurs et toutes les îles profitent du passage des pirogues de la Hawaiki Nui et ce, depuis le premier jour. L’événement offre un rebond exceptionnel à la vie économique des Raromatai.

La Polynésie accueillera-t-elle la première cité-Etat flottante ?

SOCIETE - Le président Edouard Fritch est mandaté par le gouvernement pour la signature d'un protocole d’entente avec le Seasteading Institute en vue de l’installation en Polynésie d’un prototype de cité flottante imaginée par le think tank californien.

Des villes-nations flottantes et modulaires, autonomes, un peu partout sur la planète ? Pour ce think tank californien, créé en 2008 par Patri Friedman, petit-fils du célèbre économiste libéral Milton Friedman, l’avenir de l’humanité se jouera sur ces myriades d’îles artificielles, peuplées de communautés offshore, bardées de technologies et affranchies de la souveraineté des Etats. Un paradis pour geek fortuné.

Après plusieurs années d’études et de nombreux choix de sites potentiels, dont un projet avorté au Honduras, le Seasteading institute aurait jeté son dévolu sur la Polynésie française, pour initier la réalisation de son concept. Le premier embryon de cité-état flottante pourrait voir dans les eaux du fenua. C’est en tout cas ce qu’envisage sérieusement le Seasteading institute sur sa page officielle : "Notre ambition est de développer le prototype de la première plate-forme flottante dans les eaux calmes de la Polynésie française", expose l’organisation, après une première rencontre prometteuse avec les autorités polynésiennes, en septembre dernier. La prochaine étape pourrait être la construction d'un prototype imaginé autour de “deux ou trois plate-formes flottantes, reliées entre elles" pour un coût de 30 à 50 millions de dollars américains (entre 4 et 6 milliards Fcfp) : le “Floating Island Project”.

Les chiffres clés du mois

122
Le volume en mètres cubes des graviers débarqués à Rikitea, aux Gambier en provenance de Hao.

6
Le nombre de jours passés en mer au large de Tahiti pour un frère et une sœur de Papara.

Les phrases du mois

"Désirant mettre ma famille et mes proches à l’abri des insultes et de la calomnie gratuites, j’ai décidé de demander au gouvernement de ne plus utiliser les gravats et donc de suspendre le chantier de bétonnage de la roue de ceinture de Rikitea.", le maire de Rikitea, à propos de l'affaire des graviers de Hao qui devaient être livrés dans sa commune.

"Ils sont là en forme ! Ils n'ont pas maigri", souligne Robert Para, le papa des rescapés.

"Je ne veux pas que vous le jugiez comme une victime", a averti d'emblée le représentant du ministère public, visiblement hermétique à la ligne de défense de l'accusé, qui comparaissait devant la cour d'assises pour avoir tué à coups de couteau de boucher un jeune de 28 ans lors d'une rixe qui a mal tourné en juillet 2014 à Tautira.

Le Munoz du mois


Rédigé par . le Jeudi 5 Janvier 2017 à 05:00 | Lu 1740 fois