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Retour sur les aventures de la Bounty, 230 ans après son accostage


PAPEETE, le 19 novembre 2018 - His Majesty’s Ship Bounty (HMS Bounty) accosta en baie de Matavai le 26 octobre 1788. Pour se rappeler l’histoire de ce navire et de son équipage qui marqua tant la Polynésie, l’historienne Corinne Raybaud, lui consacrera une soirée, celle du 23 novembre, à la maison James Norman Hall.

"Dans cette aventure, il y a différents protagonistes dont deux sont restés très connus", rappelle l’historienne Corinne Raybaud. "William Bligh qui navigua avec James Cook et Fletcher Christian. Je ne suis ni du côté de l’un, ni du côté de l’autre et surtout, je veux essayer de ne pas être caricaturale."

Pour commencer, l’historienne reviendra sur les conditions de l’armement du navire, sa mission (prendre des plans d’arbres à pain en Polynésie puis les emporter aux Caraïbes où le ‘uru devait servir à nourrir les esclaves à moindre coût dans les plantations) et son voyage, jusqu’en Polynésie. His Majesty’s Ship Bounty (HMS Bounty) était une unité de la Royal Navy. William Bligh, recommandé par Joseph Banks, en prit le commandement.

Bligh : un caractère dur et fort

"Bligh était un excellent navigateur. Il avait un caractère dur et fort et avait déjà navigué avec Fletcher", rapporte Corinne Raybaud.

L’équipage leva l’ancre le 23 décembre 1787, "un peu tard par rapport aux prévisions, et j’expliquerai pourquoi." Il rencontra une tempête qui l’obligea à relâcher à Tenerife pour réparation et ravitaillement. Un premier conflit éclate entre Bligh et l’équipage.

Le navire reprend la route, il traverse l’Atlantique avec pour objectif de passer le Cap Horn. "Mais, malgré toutes les compétences du commandant et de longues tentatives, ils ont essayé pendant trois semaines, le navire doit changer de route." Il part à l’est. "Et perd six mois de plus."

Finalement, après le Cap de Bonne espérance, l’Australie, le sud de la Nouvelle-Zélande, HSM Bounty arrive à Tahiti où il accoste le 26 octobre 1788 soit dix mois après son départ. En débarquant William Bligh constate que ce n’est pas la bonne saison pour récupérer des fruits d’arbres à pain. L’équipage s’installe et regarde (entre autre) les plants pousser.

Fin de séjour à Tahiti

"Ils ont eu la vie facile, se sont ramollis tandis que le capitaine rongeait son frein. Lui s’ennuyait, sortant peu et restant à bord." Lorsqu’il est temps de partir, en avril 1789, l’équipage remonte à contre cœur et "tout bascule après 15 jours de mer".

Sur la mutinerie, Corinne Raybaud apportera son éclairage : "je ne pense pas que Fletcher ait été le seul à l’initiative du conflit. Je crois qu’on reproduit toujours des choses de notre temps et Fletcher avait trop à perdre pour avoir tout fomenté. Il a été poussé par d’autres".

Fletcher Christian, l’époque, avait 23 ans, il était promis à un bel avenir. "Il avait commencé à construire une petite barque sur le bateau avec le charpentier car il voulait fuir, mais seul. Il savait que la mutinerie impliquerait ensuite une rupture avec sa vie d’avant, il savait qu’il ne reverrait plus sa famille."

La mutinerie a été déclenchée le 28 avril 1789. Onze des 42 membres d’équipage ont suivi Fletcher Christian, 31 sont restés fidèles au capitaine Bligh qui n’a pu embarquer sur un canot qu’avec 18 hommes. Les autres ont dû rester à bord pour aider à la manœuvre.

L’exploit de Bligh

Le capitaine Bligh a réussi, sur le canot de 7 mètres et avec les 18 personnes, à rallier le Timor, sans cartes ni instruments de navigation avec un minimum de vivre. Ensemble, ils ont parcouru 6 700 km en 41 jours, un exploit !

Les mutins se sont dirigés vers l’île de Tubuai où ils ont séjourné trois mois. Ils sont retournés à Tahiti car 16 membres d’équipage voulaient s’y installer. Fletcher Christian, huit hommes d’équipage, six Tahitiens et onze femmes dont une avec un bébé se sont arrêtés sur l’île de Pitcairn où HSM Bounty a brûlé le 23 janvier 1790. Lorsque Pitcairn est (re)découverte en 1808 par un baleinier, un seul mutin est encore en vie, il est entouré de six femmes et de leurs enfants.

Les mutins restés à Tahiti ont été retrouvés et capturés par un vaisseau britannique venu les chercher, le Pandora, mais ça, c’est une autre histoire.

À lire

Une autre histoire de la Bounty, Uchronie paru chez Mémoire du Pacifique


Pratique

Le vendredi 23 novembre à 18 heures.
Réserver au plus tard jusqu'au mercredi 21 novembre 2018 à 16 heures.
Tarif : 3 200 Fcfp suivi d'un cocktail dînatoire
À la maison James Norman Hall, pk 5 à Arue côté montage.

Contact

Tél. : 40 50 01 60
Site internet
Facebook : maison james norman hall

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 19 Novembre 2018 à 19:40 | Lu 1220 fois