Restauration scolaire : inquiétudes à Moorea avant la rentrée des classes


Les parents d’élèves de la fédération Ta’u Tama Here de Moorea et la fédération polynésienne des associations de parents d’élèves ont dénoncé, jeudi matin, le flou qui règne autour du service de restauration scolaire, à une semaine de la rentrée.
PAPEETE, 10 août 2017 - La fédération polynésienne des associations de parents d’élèves de l’enseignement public a organisé une conférence, jeudi, pour faire part de l’inquiétude qui règne à Moorea sur la question de la restauration scolaire, à quelques jours de la rentrée des classes.

"Depuis deux mois, tout le monde parle des conditions de reprise des 42 membres du personnel de la fédération Ta’u Tama Here, et de leur reclassement. Aujourd’hui, ce n’est pas l’objet. On souhaite parler des parents d’élèves et des enfants", a insisté Tepuanui Snow, jeudi matin lors d’une conférence de presse organisée par la Fédération des associations de parents d’élèves de l’enseignement public (FAPEEP) en présence des associations de Moorea, réunies dans la fédération Ta’u Tama Here.

Tous dénoncent un déficit de communication de la part de la municipalité de Moorea. Ils s’interrogent sur les conditions dans lesquelles seront servis les 2233 repas quotidiens des cantines scolaires dans les 10 écoles de l’île, dès jeudi prochain.

La commune de Moorea a décidé de gérer en régie directe le service de restauration scolaire dans les écoles primaires de l’île sœur, à compter du 1er juillet dernier et concrètement dès la prochaine rentrée des classes. Problème : depuis plusieurs années cette mission était assurée par la fédération Ta’u Tama Here, via une délégation de service public. Pour ce faire, la fédération des associations de parents d’élèves de Moorea employait 42 personnes, gérait 6 cuisines et un chiffre d’affaires annuel de 180 à 200 millions Fcfp entièrement redistribué, sur la base d’un tarif forfaitaire de 3500 Fcfp par mois et par enfant demi-pensionnaire.

A Moorea, "on est prêt"

Et les changements voulus par la mairie de Moorea inquiètent beaucoup. "Il ne s’agit pas de prétendre que ce sera mal fait", explique Tepuanui Snow. "On veut juste être rassuré sur la manière dont ça va être fait. De quelle manière nos enfants vont-ils être nourris, à partir de la semaine prochaine ? Qui va faire les repas ? Comment seront-ils servis ? La municipalité aura-t-elle recours aux services d’une cuisine centrale ? Sous-traitera-t-elle avec la société Newrest ? Trois des six cuisines de Moorea vont être fermées. Combien les repas seront-ils facturés ? On craint qu’il y ait un impact, lorsque les parents ont pris l’habitude de payer 3 500 Fcfp par mois et par enfant pour la cantine. Devront-ils payer 5 000 Fcfp maintenant ? Seront-ils mis devant le fait accompli ? – C’est généralement comme ça que ça se passe. On se réuni ce matin pour interpeller les autorités".

"Les parents attendent une information détaillée sur les conditions d’accueil de leurs enfants, à partir de jeudi prochain", martèle de son côté Marie Curieux, vice-présidente de la FAPEEP. "A un moment, la mairie a le devoir de clarifier les choses. Ils ont à leur disposition une page Facebook, un site internet : qu’est-ce que ça leur coûte de communiquer et de rassurer tout le monde ?"

Du côté de la municipalité de Moorea, on s’insurge : "Nous avons communiqué. Les présidents des associations de parents d’élèves de Moorea sont au courant", explique Tania Pani, directrice de la restauration scolaire de Moorea, en évoquant des rencontres depuis courant juin et dont la dernière daterait d’à peine 10 jours. Elle assure que tout est en place pour prendre le relais du service de restauration scolaire à Moorea. Le service municipal de restauration scolaire emploie 27 agents dans trois cuisines autour de l’île, à Paopao, Papetoai et Teavaro. "Par ailleurs, nous avons informé les directeurs d’écoles. Ils sont au courant du programme des semaines à venir et des menus", assure-t-elle. "On est prêt à servir les 2300 repas dès jeudi". Tania Pani confirme en outre que "pour les mois à venir, le tarif des repas ne devrait pas évoluer : s’il augmente, ce ne sera pas avant plusieurs mois". Elle assure qu’un projet de communication sur le site internet et la page Facebook de la commune est en cours, mais elle relativise : "Ça n’a jamais été notre priorité".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 10 Aout 2017 à 15:45 | Lu 2008 fois