Résolution onusienne : «un détournement des objectifs des Nations Unies» selon le ministère des affaires étrangères


PARIS, mardi 2 juillet 2013. Depuis le 17 mai dernier et la réinscription de la Polynésie sur la liste des territoires à décoloniser, la position officielle de la France à l’égard de la résolution onusienne n’a pas été clairement exprimée. Seul un communiqué du ministère des affaires étrangères est venu au lendemain de cette réinscription exprimer le courroux de la France, estimant que cette adoption «méconnaît les choix démocratiques faits par les Polynésiens et va à l’encontre des objectifs poursuivis par l’ONU». La réponse adressée il y a quelques jours à la question écrite d’un député des Landes, Jean-Pierre Dufau appartenant au groupe socialiste, au ministre des affaires étrangères confirme cette attitude. Ce député landais s’interrogeait dès le 28 mai de la souveraineté de la France en Polynésie et présentait la résolution onusienne comme une ingérence. «La France a refusé de cautionner le projet adopté le 17 mai par l'Assemblée générale des Nations unies sur la Polynésie française. Elle n'a d'ailleurs pas pris part au vote, pour manifester de la manière la plus claire son opposition à cette initiative, qui méconnaît les choix démocratiques des Polynésiens. Ceux-ci se sont exprimés le 21 avril et le 5 mai, à l'occasion du renouvellement de l'Assemblée territoriale. Cette Assemblée territoriale a marqué dès le début de la session son désaccord avec cette résolution. La France a fait savoir qu'elle considérait cette initiative comme une ingérence et un détournement des objectifs des Nations unies en matière de décolonisation» détaille la réponse en provenance du Quai d’Orsay.

Ce député des Landes a été plus rapide que les trois députés polynésiens pour interroger l’Etat sur ces questions de souveraineté. Les demandes locales sont arrivées auprès des différents ministères concernées beaucoup plus tard. Effectivement, ce n’est que le 25 juin que le député Edouard Fritch, président de l’assemblée de Polynésie française a formulé deux questions écrites au gouvernement. L’une a été adressée au ministre des outre-mer Victorin Lurel au sujet de l’organisation d’un scrutin sur l’autodétermination. Le même jour une deuxième question écrite alertait le ministre des affaires étrangères que le 30 mai dernier, les représentants polynésiens ont adopté une résolution appelant les Nations Unies à reconnaître que la Polynésie française «demeure un territoire autonome». Ces deux questions écrites restent en attente d’une réponse. Selon le règlement intérieur en vigueur à l’assemblée nationale, les ministères interrogés disposent d’un délai de deux mois pour y répondre.

Une autre question écrite d’un parlementaire polynésien est en attente de réponse sur ce sujet. Il s’agit de celle du sénateur Richard Tuheiava. Elle a été adressée le 30 mai dernier au premier ministre et concerne les modalités d’exercice du droit à l’autodétermination par le peuple polynésien. Elle réclame le gel du corps électoral au reflet de ce qui a été accordé pour la Nouvelle Calédonie. Une question qui reste en attente de réponse. Là aussi le gouvernement dispose d’un délai maximum de deux mois pour adresser sa réponse. Soulignons que de précédentes questions rédigées par le sénateur Tuheiava au gouvernement français sont restées néanmoins sans réponse. C’est le cas d’une demande d’audit indépendant des conséquences économiques, sociales, culturelles et environnementales des essais nucléaires en Polynésie française. Cette question adressée le 9 août 2012 au ministre de la Défense reste une affaire pendante.

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Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 2 Juillet 2013 à 14:36 | Lu 2225 fois