Rentrée scolaire : 70 000 élèves sur les bancs des écoles, collèges et lycées


PAPEETE, le 16 août 2017 - La rentrée des élèves polynésiens démarre ce mercredi avec le second degré, c'est-à-dire le collège et le lycée. Le premier degré, écoles maternelles, élémentaires et CJA, fera sa rentrée jeudi. Mais combien d'élèves et de professeurs sont concernés au total?
La fin des vacances vient bien de sonner. Attendue pour certains, difficile pour d'autres, la rentrée reste en tout cas un moment crucial dans la vie des élèves et de leurs parents, mais aussi de leurs professeurs.


Pour cette rentrée 2017, près de 40 000 élèves rejoindront les bancs des écoles primaires et des Centres de jeunes adolescentes (CJA) contre un peu plus de 30 000 au collège et au lycée. Le nombre de professeurs, tous niveaux confondus, s'élève à près de 4 000.

Lors de la conférence de presse commune entre le vice-recteur, Phillippe Couturaud, et la ministre de l'Education, Tea Frogier, une statistique est ressortie. Environ 96 % des professeurs du 1er degré sont polynésiens. 50 % des enseignants du secondaire sont des personnes originaires de Polynésie. En ce qui concerne les personnels de direction, 30 % sont des locaux ou originaires de Polynésie. "C'est à nous de s'impliquer dans ces formations pour devenir enseignant, a insisté Tea Frogier. Il faut arrêter de dire que l'on nous empêche de travailler."

Nombre d'élèves (source : ministère de l'Education)


Nombre d'enseignants (source : ministère de l'Education)


Lexique

• CJA : Centre jeunes adolescents
• SEGPA : Section d'enseignement général et professionnel adapté
• CETAD : Centre d'éducation aux technologies appropriées au développement
• ULIS : Unités localisées pour l'inclusion scolaire
• ASH : Adaptation scolaire et scolarisation des enfants handicapés
• CED : Centre d'éducation au développement
• STS : Section de technicien supérieur
• CPGE : Classes préparatoires aux grandes écoles
• GOD : groupements d'observation dispersés

Entre le Pays et l'État, qui fait quoi pour l'éducation?

La convention du 22 octobre 2016 fixe les modalités de collaboration entre l’État et la Polynésie française. Les domaines de compétence de la Polynésie se répartissent entre l'enseignement des premier et second degrés, l'enseignement supérieur non universitaire, la formation continue des personnels de la fonction publique du Pays, celle des personnels de l'Etat (confiée en partie à l'école supérieure du professorat et de l'éducation), la création et la délivrance de diplômes territoriaux, l'organisation matérielle des examens conduisant à la délivrance des titres et diplômes nationaux.

L'Etat, assume plus de 94 % des dépenses en matière d’éducation. Plus de 6 200 fonctionnaires et agents publics relevant du ministère de l’éducation nationale concourent, chaque jour, à l’instruction et à l’éducation des élèves de Polynésie Française. Chaque année, le gouvernement central investit 60 milliards de francs dans l'éducation au fenua.

En outre, l'Etat apporte son aide au Pays pour l'exercice de ses compétences par son expertise technique et l'allocation de moyens. Il est aussi compétent pour la délivrance des titres et diplômes nationaux, l'enseignement universitaire et la recherche, ainsi que la gestion des personnels de la fonction publique de l’Etat et le contrôle des enseignements dans le 2nd degré.

Transport scolaire : comment et pour qui?

La direction générale de l'éducation et des enseignements (DGEE) est en charge de l'organisation du transport scolaire, qui est un service gratuit. Une gratuité qui est rendue possible grâce à un financement sur le budget de la collectivité complété par une participation de l'État. L'enveloppe pour le transport scolaire est de 1,450 milliards de francs. L'État participe à l'effort financier à hauteur de 322 millions de francs.

En Polynésie française 26 566 élèves bénéficient du transport scolaire:
- 23 096 élèves par voie terrestre ;
- 2 055 élèves par voie maritime ;
- 1 415 élèves par voie aérienne.

Pour bénéficier du transport scolaire, l’élève doit obligatoirement :
- être domicilié à plus d’un kilomètre de l’établissement scolaire ;
- être scolarisé dans un établissement d’enseignement conformément à la carte de formation et son secteur de recrutement.

"Concernant le transport scolaire par voie terrestre, il est à préciser un service d’exploitation qui manque de régularité d’horaires et une prise en charge de l’élève peu satisfaisante", note le ministère de l'Éducation.

"C'est un ensemble d'actions qui vont concourir à lutter contre le décrochage scolaire"

Tea Frogier a récemment récupéré le portefeuille de l'éducation et entend poursuivre les chantiers initiés par Nicole Sanquer. L'un des principaux chevaux de bataille de la ministre sera la lutte contre le décrochage scolaire. Une cellule mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS) a été mise en place et propose des solutions aux jeunes en difficulté.

"C'est vrai que j'ai voulu faire un point sur cette action parce que c'est le fait de mon prédécesseur Nicole Sanquer et je trouvais que vu les résultats, 90 élèves par an, c'est intéressant de voir que trois élèves sur quatre ont raccroché quelque part. On a véritablement, en termes de résultat, quelque chose de très intéressant. Il n'y a pas de solution miracle. Ce n'est pas en mettant en place une simple action qu'on va réussir à enrayer le décrochage scolaire. Je voyais au niveau du collège Henri Hiro, au niveau des collégiens certains ne reviennent pas à la rentrée de janvier. Car la difficulté, c'est qu'en l'occurrence il y a un souci d'hébergement. Il y a un projet de partenariat avec le lycée professionnel où il réserverait un étage de l'internat pour les collégiens. C'est un ensemble d'actions qui vont concourir à lutter contre le décrochage scolaire."


Rédigé par Amelie David le Mardi 15 Aout 2017 à 12:00 | Lu 2533 fois