René Hoffer en croisade contre la taxation de sa Rolls Royce de collection


René Hoffer et la Rolls Royce de collection (ou d'occasion ?) qu'il essaie d'importer.
PAPEETE, le 20 aout 2019 - Le trublion politique local René Hoffer, bien connu pour ses nombreuses actions en justice contre l'administration ou nos élus, revient à un très ancien cheval (vapeur) de bataille : les taxes à l'importation des voitures de collection.

On dit que celui qui crie le plus fort est généralement celui qui obtient gain de cause. Cet adage ne s'est jamais vérifié pour René Hoffer, auto-proclamé président de la Polynésie française, ancien chauffeur de taxi, collectionneur de vieilles Rolls Royce et résident permanent au tribunal de Papeete. Cet habitué de la justice passe son temps à la cour pour les innombrables procédures qu'il intente contre nos hommes politiques et administrations, mais aussi pour se défendre d'avoir touché illégalement le RSA pendant deux ans (il assure que c'était un acte militant, puisqu'il veut que cette aide sociale soit étendue à la Polynésie), ou pour exercice illégal du métier de taxi. Mais cette fois il espère bien crier assez fort pour économiser les taxes sur sa nouvelle voiture de collection.

À partir de quel âge un vieux tacot est-il considéré comme une voiture de collection en Polynésie ? Voilà la question existentielle qui agite René Hoffer ces dernières semaines. Selon les lettres échangées entre M. Hoffer, les douanes et le président de la Polynésie Édouard Fritch, qu'il a bien sûr transmises aux médias ce mardi, il y a "discordance entre le droit fiscal douanier et (...) le code de la route insulaire". Le problème : les douanes considèrent qu'une voiture doit avoir au moins 30 ans pour être considérée comme une voiture de collection, alors que pour le code de la route local, 25 ans suffisent... Or la taxation d'une voiture de collection est très inférieure à la taxation d'une voiture d'occasion.

Pour obtenir que sa voiture arrivée sous douane le 5 aout, une Rolls-Royce Silver Spirit Limousine six portes âgée de 25 ans, soit bien taxée comme une voiture de collection, René Hoffer donc a usé de son légendaire pouvoir de déceler les moindres contradictions dans les lois locales. Il a ainsi saisi les douanes en pointant les différents articles en contradiction. Les douanes, qui connaissent bien le personnage puisque sa croisade contre les taxes sur les voitures a commencé dans les années 90, l'ont renvoyé vers le secrétaire général du gouvernement Philippe Machenaud-Jacquier. Sans réponse, il saisit maintenant Édouard Fritch, président du Pays et ordonnateur du budget, pointant que ces errements pourraient "vicier la comptabilité territoriale" et provoquer même un "motif d'insincérité du budget".

Le président lui a aimablement répondu par un courrier officiel, lui assurant que "votre réclamation a été transmise pour examen à Monsieur le ministre en charge des finances"...

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 20 Aout 2019 à 18:48 | Lu 6145 fois