“Rendre la région plus stable”


Tahiti le 21 février 2022 - Le bâtiment de la marine nationale, le Prairial, a mis le cap pour trois mois en direction de l’Asie. L’occasion pour ces hommes de la mer de lutter contre les différents trafics illicites et faire de la surveillance des pêches. Particularité cette fois-ci : deux contrôleurs de l’état-major sont à bord pour une durée de trois jours.

Le Prairial a lâché les amarres lundi matin, pour une mission de trois mois, avec un premier arrêt à Fakarava, pour une surveillance de la zone tant au niveau du trafic illicite, de la pêche illégale, mais aussi pour “se ressourcer avant de partir pour une mission qui va être longue vers l'Asie”, affirme François Maignant, le commandant de la frégate de surveillance.

Cette mission de longue haleine est planifiée depuis quelques temps, même si “le trait de mission n’est pas complètement défini parce que cela dépendra des événements, du contexte sur zone”. C'est une “zone d'opération sensible” assure le commandant de vaisseau François Maignant mais il est confiant : “L'équipage est paré, il sait opérer dans toutes ces zones. Il sait faire face à tous les événements qui peuvent survenir.”. Une mission qui “n'a rien d'exceptionnel”, au demeurant bien qu’en direction de l’Asie. Le commandant du Prairial explique en effet que l'Asie est une zone de déploiement “assez régulière” pour les forces armées françaises de métropole. “On doit être présente en Asie pour mieux comprendre ce qui s’y passe et pour continuer à entretenir nos relations, notre interopérabilité avec les partenaires de la zone.” En outre, “toutes les nations de l’Asie sont nos partenaires”, détaille-t-il, alors que des exercices en commun devraient avoir lieu : “On va travailler certainement aussi avec des gardes côte de la zone. Tout cela pour mieux se connaître et pour être plus efficace ensemble pour lutter contre les différents trafics, pour rendre la région plus stable. Tout cela est toujours dans le même état d’esprit de sécuriser la zone au maximum.”
 

Des contrôleurs de l'état-major à bord du Prairial

Cette mission de surveillance a aussi été l'occasion pour deux contrôleurs de l'état-major, venus expressément de France, pour faire un contrôle aéronautique et notamment “vérifier qu'on est capable de bien mettre en œuvre notre hélicoptère”, précise le commandant du bâtiment. Le responsable des pompiers lors de cette simulation, Jimmy, explique que ces contrôles “surprises” sont aussi “le but du jeu […]. Si on était informés, on aurait pu tricher un petit peu. Cela nous a permis de montrer ce que l’on vaut réellement”. Selon lui, ces contrôles inopinés permettent d'améliorer les interventions : “ils ne sont pas là pour nous embêter, nous punir. Ils sont là pour corriger les erreurs.”

Jimmy précise d'ailleurs que deux simulations d'incendie, de voie d'eau, et tout type de sinistre, ont lieu tous les trois jours à bord de la frégate de surveillance, “pour pouvoir rester opérationnel et garder notre niveau à la perfection […]. On n’a pas les renforts extérieurs. C’est pour cela qu’on a une brigade de sécurité à bord du bâtiment”. Il ajoute que tous les marins sont adjoints de la sécurité et formés dans la lutte contre l’incendie. Un des contrôleurs, Dany, qui a assisté à cet exercice précise d’ailleurs que “cela s’est bien passé” : “Nous, notre rôle c’est de dire tout ce qu’ils font et de noter si c’est bien ou pas. Cela nous permis d’améliorer les petites erreurs pour qu’au prochain exercice on soit meilleur.”

Geoffrey, un autre contrôleur de l’état-major admet qu’un contrôle inopiné puisse être source de stress pour l’équipage. Mais, selon lui, c’est normal puisqu’on vient pour évaluer leur niveau donc il y a toujours un stress. Mais on le prend en compte dans l’évaluation. Et si on voit que quelque chose n’est pas bien, on a l’occasion de le refaire, de se réentraîner et de recontrôler l’exercice”. Le commandant de vaisseau, lui, essaie de rassurer au maximum ces équipes : “Comme je dis à tout le monde ‘Puisque vous savez faire votre métier faîtes comme d'habitude, remettez-vous toujours en question […]. On reste humble, on se remet dans la documentation si on a des doutes et puis on fait comme on a toujours fait et généralement cela se passe bien.”

Geoffrey contrôleur de l’état-major, arrivé de métropole : “Vérifier que tout est fait correctement”

Quelle est votre mission sur le Prairial ?

“Je viens de métropole pour contrôler le bâtiment dans le domaine hélicoptère, pour vérifier que ce qui est mis en œuvre soit fait conformément à la doctrine et que tout est fait correctement. On doit vérifier les bâtiments tous les deux ans. Dix-huit mois pour ceux qui sont outre-mer […]. Je ne vais pas donner la conclusion maintenant car le contrôle n’est pas terminé, mais pour le moment c’est plutôt bien. Les équipes sont rodées et arrivent à bien discuter entre elles et les mises en œuvre d’hélicoptère sont faite en sécurité. Donc pour le moment c’est plutôt bien.”

Trois jours c’est suffisant pour ces contrôles ?

“En une petite semaine, on doit réussir à vérifier tout ce qu’on est capable de faire en hélicoptère à bord d’une frégate de la Marine française. Donc on programme pas mal de vols. Cela va de l’exercice de vol à l’appontage simple et classique jusqu’à des treuillages, du ravitaillement sous élingue, de jour, de nuit... Trois jours, c’est un peu court. Après on n’a pas spécialement le temps puisque là le bâtiment part en mission donc forcément le contrôle est plus resserré. C’est plus dense pour l’équipage parce que comme on l’a vu hier il y a eu trois, quatre vols dans la journée mais c’est nécessaire pour pouvoir balayer tout le panel de vols que l’hélicoptère est capable de faire. Donc effectivement au bout des trois jours ils feront certainement moins de vols. Mais là, pour voir tout ce que je dois inspecter, c’est nécessaire.”

Quand les équipes vous voient arriver cela ne les stresse-t-il pas ? 

“Si toujours un petit peu. Après c’est normal puisqu’on vient pour évaluer leur niveau : il y a toujours un stress. Mais, bon, on le prend en compte dans l’évaluation, ou si on voit que quelque chose n’est pas bien on a l’occasion si on a le temps de le refaire, de se réentraîner et ensuite de recontrôler l’exercice.”
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 21 Février 2023 à 19:41 | Lu 935 fois