.Kevin Rudd et Alain Juppé après la signature d’une convention (Quai d’Orsay, 26/4/2011)
CANBERRA, mercredi 18 janvier 2012 (Flash d’Océanie) – Kevin Rudd, ministre australien des affaires étrangères, entame mercredi un déplacement en Europe et en Afrique, dans le cadre duquel figure une rencontre avec son homologue français Alain Juppé, sur l’invitation de ce dernier.
Au menu des pourparlers franco-australiens : les « intérêts croisés de longue date dans le Pacifique », a précisé M. Rudd dans un communiqué mercredi.
« La France et l’Australie entretiennent un dialogue de plus en plus large sur des questions mondiales majeures, plus récemment sur le Moyen Orient et, au travers de la coopération au sein du G20, sur l’économie mondiale », précise le chef de la diplomatie australienne.
M. Rudd, au cours de ce même déplacement, passera aussi par Londres, où il participera aux consultations régulières au niveau ministériel entre les gouvernements australien et britannique, sur des questions d’ordre « stratégique, de politique étrangère, de sécurité et de défense ».
Sur le continent européen, outre Paris, il doit aussi faire escale à Berlin et à Bruxelles pour discuter avec les instances européennes de la crise économique de la zone euro et de « ses implications pour l’Australie ».
« La dérive continue au sein de la zone euro érode les perspectives de croissance mondiale et touche les réserves mondiales de crédit, contraint l’investissement des entreprises et affecte potentiellement les taux d’intérêts de l’Australie », a-t-il précisé.
Toujours à Bruxelles, M. Rudd devrait prononcer un discours devant le Conseil de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) avec pour thème les « défis de sécurité posés par la montée en puissance de l’Asie » ainsi que les perspectives et ambitions australiennes de partenariat avec l’OTAN, en premier lieu sur le théâtre de l’Afghanistan.
Suivra une escale en Suisse, à Davos, pour le Forum Économique Mondial, qui devrait une nouvelle fois être dominé par la crise au sein de la zone euro.
En Afrique, M. Rudd doit aussi poursuivre son périple le 26 janvier 2012 avec une participation au sommet de l’Union Africaine en Éthiopie.
« Les intérêts économiques de l’Australie en Afrique sont en forte hausse, avec plus de vingt milliards de dollars (australiens) investis par des sociétés australiennes dans les secteurs minier et des ressources », a-t-il rappelé.
Récents contacts franco-australiens
Concernant les relations franco-australiennes, la dernière rencontre entre MM. Rudd et Juppé remonte à septembre 2011.
Le chef de la diplomatie française avait en effet effectué un déplacement en Australie les 10 et 11 septembre 2011.
Il avait alors, après un passage en Nouvelle-Zélande, commémoré, dimanche 11 septembre 2011, le dixième anniversaire des attentats survenus aux États-Unis.
Lors de cette étape australienne (qui constituait la première visite française à ce niveau depuis vingt huit ans), M. Juppé avait une nouvelle fois affirmé les convergences de vues et de valeurs entre Canberra et Paris et affirmé que ce déplacement venait aussi « concrétiser la volonté commune de hausser la relation bilatérale au niveau d’un partenariat stratégique entre l’Australie et la France ».
M. Rudd, pour sa part, s’était rendu à Paris les 25 et 26 avril 2011.
Parmi les sujets abordés ont figuré en bonne place les dossiers liés à la sécurité internationale (avec une participation des armées de ces deux pays en Afghanistan), la lutte contre le terrorisme, la sûreté nucléaire, ainsi que les questions liées plus spécifiquement à la région Pacifique, en mode coopération.
Lors de son déplacement de septembre 2011, en compagnie de M. Rudd, M. Juppé avait participé à une cérémonie de dépôt de gerbes au monument aux morts, dans la capitale fédérale Canberra, pour y rendre hommage aux plus de quarante mille soldats australiens membres du corps expéditionnaire ANZAC tombés sur le sol français lors de la première guerre mondiale, et notamment dans la Somme.
Sur des théâtres d’opérations contemporains, hommage a aussi été rendu aux soldats français et australiens morts en Afghanistan.
Ce fut aussi l’occasion, en ce dixième anniversaire du 11 septembre 2001, de « saluer la mémoire des trois mille victimes innocentes de ces attentats terroristes », précis-t-on de source diplomatique.
Lors de l’étape néo-zélandaise de ce même déplacement, quelques jours auparavant, M. Juppé avait aussi rencontré un éventail significatif du gouvernement local, y compris le Premier ministre John Key et Murray McCully, ministre des affaires étrangères.
Ce fut l’occasion pour le chef de la diplomatie française de souligner à nouveau que la page des tensions entre Paris, Canberra et Wellington (sur fonds d’affaire du Rainbow Warrior, navire-étendard de Greenpeace coulé en juillet 1985 dans le port d’Auckland par les services français) était tournée depuis une bonne quinzaine d’années.
Désormais, du côté de Canberra aussi bien que de celui de Wellington, le discours officiel le plus souvent mis en avant est que la France, via ses trois collectivités d’Océanie (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna), est perçue comme un « facteur de stabilité » dans une région souvent par ailleurs turbulente.
Quelques jours auparavant, à Auckland, à l’occasion de la tenue du 40ème sommet annuel des dirigeants du Forum des îles du Pacifique (FIP), auquel M. Juppé a participé dans sa phase « dialogue post-Forum », cette organisation régionale, qui a accordé à la Nouvelle-Calédonie et à la Polynésie française, en 2005, le statut novateur de « membres associés », a été saisie de deux dossiers « français du Pacifique » : l’un concernant une demande (appuyée par Paris) pour que la Nouvelle-Calédonie voit évoluer son statut actuel vers celui d’un membre plein, l’autre émanant du Président indépendantiste de la Polynésie française, Oscar Temaru, qui voulait que cette collectivité soit réinscrite sur la liste de l’ONU des pays à décoloniser.
Concernant la Nouvelle-Calédonie, le FIP, qui considère que le statut de membre associé est le mieux adapté à la situation actuelle, en attendant une évolution institutionnelle ultérieure, n’a pas jugé de répondre ni même de mentionner le sujet dans son communiqué final.
Concernant la Polynésie française, le communiqué final des dirigeants du FIP encourage en substance le gouvernement autonome de Papette à poursuivre ses consultations avec Paris, réaffirmant ainsi une position adoptée dès 2004.
pad
Documents ressource – déplacement de M. Juppé en Australie :
• La déclaration conjointe franco-australienne (en Anglais) à l’adresse suivante
http://www.foreignminister.gov.au/releases/2011/kr_mr_110911.html
• La déclaration conjointe franco-australienne (en Anglais) plus spécifiquement consacrée à la sûreté civile nucléaire à l’adresse suivante
http://www.foreignminister.gov.au/releases/2011/kr_mr_110911a.html
Au menu des pourparlers franco-australiens : les « intérêts croisés de longue date dans le Pacifique », a précisé M. Rudd dans un communiqué mercredi.
« La France et l’Australie entretiennent un dialogue de plus en plus large sur des questions mondiales majeures, plus récemment sur le Moyen Orient et, au travers de la coopération au sein du G20, sur l’économie mondiale », précise le chef de la diplomatie australienne.
M. Rudd, au cours de ce même déplacement, passera aussi par Londres, où il participera aux consultations régulières au niveau ministériel entre les gouvernements australien et britannique, sur des questions d’ordre « stratégique, de politique étrangère, de sécurité et de défense ».
Sur le continent européen, outre Paris, il doit aussi faire escale à Berlin et à Bruxelles pour discuter avec les instances européennes de la crise économique de la zone euro et de « ses implications pour l’Australie ».
« La dérive continue au sein de la zone euro érode les perspectives de croissance mondiale et touche les réserves mondiales de crédit, contraint l’investissement des entreprises et affecte potentiellement les taux d’intérêts de l’Australie », a-t-il précisé.
Toujours à Bruxelles, M. Rudd devrait prononcer un discours devant le Conseil de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) avec pour thème les « défis de sécurité posés par la montée en puissance de l’Asie » ainsi que les perspectives et ambitions australiennes de partenariat avec l’OTAN, en premier lieu sur le théâtre de l’Afghanistan.
Suivra une escale en Suisse, à Davos, pour le Forum Économique Mondial, qui devrait une nouvelle fois être dominé par la crise au sein de la zone euro.
En Afrique, M. Rudd doit aussi poursuivre son périple le 26 janvier 2012 avec une participation au sommet de l’Union Africaine en Éthiopie.
« Les intérêts économiques de l’Australie en Afrique sont en forte hausse, avec plus de vingt milliards de dollars (australiens) investis par des sociétés australiennes dans les secteurs minier et des ressources », a-t-il rappelé.
Récents contacts franco-australiens
Concernant les relations franco-australiennes, la dernière rencontre entre MM. Rudd et Juppé remonte à septembre 2011.
Le chef de la diplomatie française avait en effet effectué un déplacement en Australie les 10 et 11 septembre 2011.
Il avait alors, après un passage en Nouvelle-Zélande, commémoré, dimanche 11 septembre 2011, le dixième anniversaire des attentats survenus aux États-Unis.
Lors de cette étape australienne (qui constituait la première visite française à ce niveau depuis vingt huit ans), M. Juppé avait une nouvelle fois affirmé les convergences de vues et de valeurs entre Canberra et Paris et affirmé que ce déplacement venait aussi « concrétiser la volonté commune de hausser la relation bilatérale au niveau d’un partenariat stratégique entre l’Australie et la France ».
M. Rudd, pour sa part, s’était rendu à Paris les 25 et 26 avril 2011.
Parmi les sujets abordés ont figuré en bonne place les dossiers liés à la sécurité internationale (avec une participation des armées de ces deux pays en Afghanistan), la lutte contre le terrorisme, la sûreté nucléaire, ainsi que les questions liées plus spécifiquement à la région Pacifique, en mode coopération.
Lors de son déplacement de septembre 2011, en compagnie de M. Rudd, M. Juppé avait participé à une cérémonie de dépôt de gerbes au monument aux morts, dans la capitale fédérale Canberra, pour y rendre hommage aux plus de quarante mille soldats australiens membres du corps expéditionnaire ANZAC tombés sur le sol français lors de la première guerre mondiale, et notamment dans la Somme.
Sur des théâtres d’opérations contemporains, hommage a aussi été rendu aux soldats français et australiens morts en Afghanistan.
Ce fut aussi l’occasion, en ce dixième anniversaire du 11 septembre 2001, de « saluer la mémoire des trois mille victimes innocentes de ces attentats terroristes », précis-t-on de source diplomatique.
Lors de l’étape néo-zélandaise de ce même déplacement, quelques jours auparavant, M. Juppé avait aussi rencontré un éventail significatif du gouvernement local, y compris le Premier ministre John Key et Murray McCully, ministre des affaires étrangères.
Ce fut l’occasion pour le chef de la diplomatie française de souligner à nouveau que la page des tensions entre Paris, Canberra et Wellington (sur fonds d’affaire du Rainbow Warrior, navire-étendard de Greenpeace coulé en juillet 1985 dans le port d’Auckland par les services français) était tournée depuis une bonne quinzaine d’années.
Désormais, du côté de Canberra aussi bien que de celui de Wellington, le discours officiel le plus souvent mis en avant est que la France, via ses trois collectivités d’Océanie (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna), est perçue comme un « facteur de stabilité » dans une région souvent par ailleurs turbulente.
Quelques jours auparavant, à Auckland, à l’occasion de la tenue du 40ème sommet annuel des dirigeants du Forum des îles du Pacifique (FIP), auquel M. Juppé a participé dans sa phase « dialogue post-Forum », cette organisation régionale, qui a accordé à la Nouvelle-Calédonie et à la Polynésie française, en 2005, le statut novateur de « membres associés », a été saisie de deux dossiers « français du Pacifique » : l’un concernant une demande (appuyée par Paris) pour que la Nouvelle-Calédonie voit évoluer son statut actuel vers celui d’un membre plein, l’autre émanant du Président indépendantiste de la Polynésie française, Oscar Temaru, qui voulait que cette collectivité soit réinscrite sur la liste de l’ONU des pays à décoloniser.
Concernant la Nouvelle-Calédonie, le FIP, qui considère que le statut de membre associé est le mieux adapté à la situation actuelle, en attendant une évolution institutionnelle ultérieure, n’a pas jugé de répondre ni même de mentionner le sujet dans son communiqué final.
Concernant la Polynésie française, le communiqué final des dirigeants du FIP encourage en substance le gouvernement autonome de Papette à poursuivre ses consultations avec Paris, réaffirmant ainsi une position adoptée dès 2004.
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Documents ressource – déplacement de M. Juppé en Australie :
• La déclaration conjointe franco-australienne (en Anglais) à l’adresse suivante
http://www.foreignminister.gov.au/releases/2011/kr_mr_110911.html
• La déclaration conjointe franco-australienne (en Anglais) plus spécifiquement consacrée à la sûreté civile nucléaire à l’adresse suivante
http://www.foreignminister.gov.au/releases/2011/kr_mr_110911a.html