Rencontre avec les artistes de l'exposition Rahui et esprit du lagon


Une centaine d’œuvres est à découvrir… Et à acheter !
PAPEETE, le 9 juin 2019 - L'exposition-vente caritative "Rāhui et esprit du lagon" a ouvert vendredi dernier. Vous pouvez la visiter jusqu'à jeudi et acheter les œuvres exposées. Tous les bénéfices de l'opération iront à nos associations de protection de l'environnement. Nous avons profité du vernissage pour discuter avec quelques artistes vendant leurs œuvres pour la bonne cause.

Une cinquantaine d'artistes de tous les horizons ont répondu à l'appel de l'organisation pour proposer des œuvres à la vente pour cette exposition caritative. En tout, une centaine de tableaux, sculptures, photographies, artisanat et plus encore sont exposés et mis en vente, à tous les prix (entre 5000 et 600 000 francs!). Et la qualité est là, pour le plus grand plaisir du nombreux public qui a assisté au vernissage de l'exposition vendredi 7 juin au soir.

Julie Doumic, co-organisatrice de l'exposition avec Manua Vecker-Sue. Ils sont également les deux fondateurs de la petite entreprise audio-visuelle Barefoot Studios.
Si toutes les œuvres sont vendues, l'opération créée bénévolement par Julie Doumic et Manu'a Vecker-Sue pourra rapporter jusqu'à 3 millions de francs pour les associations Raumatariki Rapa, Tīa'i Fenua et Oceania. Mais les organisateurs seront déjà satisfaits si 500 000 francs sont récoltés. Au moins 60 % des fonds collectés iront aux associations, le reste étant réservé aux artistes qui en font la demande pour rembourser leurs frais.

L'exposition restera ouverte jusqu'au jeudi 13 juin, à la mairie de Pirae. Vous pouvez donc encore la visiter mardi, mercredi et jeudi prochains de 8h à 18h. Les œuvres achetées seront à récupérer le 14 juin.

Hoanui, créateur du tableau numérique "Te Hei O Temiti"

Comment est venue l'idée de participer à cette exposition ?
Alors c'est ma toute première exposition. Quand Julie, qui organise cette exposition caritative, est venue de voir, ça m'a plu. J'avais le temps, donc je me suis dit pourquoi pas. J'ai facilement passé deux semaines pour faire ce tableau, mais je suis vraiment content de participer. Je voulais avoir le retour des gens, l'expérience de participer à une exposition, et ça fait également plaisir de voir les œuvres que les autres artistes ont fait sur ce thème. Et ça fait chaud au cœur que ce travail serve une bonne cause.

Te considères-tu comme un artiste professionnel ?
En tous cas j'essaie d'en vivre ! J'ai ouvert ma patente en juillet et j'essaie de me faire connaître.

Quelle était ton intention avec ce tableau ?
Je voulais créer une sensation de paix, de sérénité. J'ai vraiment voulu personnifier la beauté de la nature dans cette couronne que porte cette femme, qui représente la mère, l'esprit du lagon.

Moetu, artiste plasticienne

Qu'est-ce qui t'as convaincu de consacrer ton temps à créer cette œuvre ?
Je confirme avoir passé bien une semaine avec de grosses journée sur cette œuvre. Il y a beaucoup d'étapes, il a fallu brouiller des huîtres pour faire le blanc sur le tableau, le violet ce sont des aiguilles d'oursins, il y a du sable… J'ai vraiment recherché les matières et les couleurs.
Ce qui m'a convaincu de participer, c'est le thème de la protection de la nature. Le rāhui, la protection de l'océan et de tout ce qui nous entoure, c'est une évidence. Et je suis vraiment très heureuse de voir ce que les autres artistes ont apporté. On voit qu'il n'y a pas assez d'expositions de ce genre au fenua, parce qu'il y a beaucoup de personnes avec du talent et des messages à faire passer, qui sont exposées pour la première fois. Je suis professionnelle, mais là on voit des amateurs qui ont vraiment énormément de talent et qui méritent d'être reconnus.

Taina Calissi, créatrice de l'installation "Hāia Moana, Hāia Nūna'a"

Qu'est- ce qui t'a séduit dans ce concept ?
C'est le message à donner concernant la protection des océans. Je n'avais pas cette œuvre, je l'ai créée exprès pour l'exposition. C'est vrai que c'est un peu différent, c'est contemporain. Ma crainte c'est que je ne sais pas si ça sera compris ou non… C'est une installation, c'est vrai qu'on en n'a pas trop l'habitude ici.
Le concept est assez simple, ce sont trois bustes qui suggèrent le corps humain. Ils sont dans des filets, ce qui représente la surpêche. Un des bustes est décoré avec les espèces protégées par la réglementation et le rāhui. Un deuxième buste représente l'habitat marin, le corail. Le dernier buste représente le corps d'un perroquet, plus pour le côté esthétique. Et sur leurs cous ils ont des panneaux interdits, qui représentent les restrictions du rāhui pour leur protection. Le nom de l’œuvre c'est Hāia Moana, Hāia Nūna'a, le sacrifice de l'océan est le sacrifice du peuple. Il y a des notions de développement durable, le message c'est que si on sacrifie l'océan, on sacrifie les générations futures.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Dimanche 9 Juin 2019 à 16:59 | Lu 2854 fois