Rencontre avec le staff de "Te Fare Tauhiti Nui"


L'ensemble des équipes de Te Fare Tauhiti Nui.
PAPEETE, le 16 juillet 2018 - Ce sont les personnes de l'ombre du Heiva i Tahiti. Tous les ans, ce personnel technique et logistique fait de son mieux pour que ce grand événement culturel se passe bien. Micros, son ou encore lumières, tout est sous contrôle chaque année. Rencontre avec ces équipes hors du commun.

Chaque année, le Heiva i Tahiti rassemble du monde que ce soit dans les gradins que sur les deux scènes de To'atā. Mais il y a bien des personnes qui travaillent dans l'ombre, et dans la plus grande discrétion, il s'agit des techniciens de son, de lumière ou encore de logistique.

Tous les soirs, ils portent des tee-shirts noirs pour être les plus discrets possibles. "Si on nous voit c'est qu'il y a un souci", explique Rwan Lequerre, responsable de la régie technique à Te Fare Tauhiti Nui.

Ils sont plus d'une vingtaine dans la partie technique et autant en ce qui concerne l'aspect logistique.

ÉLÉMENTS ESSENTIELS DU HEIVA

Pour que le Heiva i Tahiti puisse se dérouler dans de bonnes conditions, eh bien, ces hommes et ces femmes donnent le meilleur d'eux-mêmes.

En ce qui concerne la partie technique, on retrouve quatre corps de métiers : l'électricité, la structure, le son et la lumière. "Dans l'ensemble, il y a l'ingénieur façade, Coco qui chapeaute tout ce qui est partie diffusion public. Après, il y a l'ingénieur du son retour qui s'occupe de tout ce qu'il y a sur la scène Te Mana, là où se situent les orchestres. Après, il y a tout ce qui concerne les casques des 'ōrero, il y a deux personnes qui se chargent de ça, dont moi. Ensuite, il y a la partie A2S, c'est Yann Pihaatae qui s'en occupe. L'équipe A2S se charge de tout ce qui est pā'ō'ā hivināu, ils ont la gestion des micros HF sans fil, qui sont disposés en fonction du groupe de danse, c'est la même équipe qui s'occupe aussi des pupu hīmene", précise Rwan Lequerre.

"Il faut savoir qu'il y a deux façons de sonoriser. Nous, nous avons la façade, qui part à hauteur de la "Te Mana", ce qui correspond aux 'aparima et aux 'ōte'a. Dès qu'on passe au pā'ō'ā hivināu, c'est une autre diffusion qui est mise en route, que l'on appelle la couronne. C'est un petit système qui est placé tout autour de l'A2S et qui est diffusé pour le public, c'est-à-dire les tribunes latérales et centrales. D'ailleurs, cette année, on a utilisé un nouveau système qui nous a permis de nous améliorer au niveau du chant. Avant, on avait un peu de mal à percevoir, par exemple, les hā'ū", rajoute-t-il.

Pour la lumière, les équipes sont sous la tutelle de Heiarii. "Il y a deux poursuites à l'arrière et trois à l'avant", indique Rwan Lequerre.

TRAVAILLER EN HARMONIE AVEC LES GROUPES

Pour préparer un beau spectacle, techniciens et groupes de danse doivent travailler ensemble. "On demande aux groupes de nous fournir un régisseur, quelqu'un qui connait bien le spectacle. Il faut scénariser le spectacle, il faut anticiper à chaque fois. Par exemple, il y a un 'ōrero qui entre par l'escalier central de la "Te Mana", eh bien, il faut que la personne en haut le sache… Tout est scénarisé. Et tout ce travail se fait pendant les répétitions. On prend des notes et on fait un genre de filage", indique le responsable de la régie technique.

Vu l'étendue de la place, chaque secteur "a son propre système intercom, ça veut dire qu'ils sont interconnectés entre eux."

Chaque année, les équipes techniques se préparent deux mois avant le Heiva i Tahiti. Des hommes et des femmes, qui, malgré la lourdeur du travail, s'investissent à fond pour que le public garde un bon souvenir de ce grand événement culturel au fenua.


LA PAROLE À

Rwan Lequerre
Responsable régie technique

"Chacun sait ce qu'il a à faire"


"On est 24 personnes sur le Heiva. Des fois, on fait appel à des temporaires pour gonfler un peu les équipes. Chacun sait ce qu'il a à faire. Il y a l'équipe qui s'occupe de la scène Te Mana, il y a la petite équipe qui s'occupe des casques, et l'équipe A2S qui se charge de la scène, où se produisent les groupes.

Le souci que l'on peut avoir, peut être technique, avec du matériel qui lâche. Par exemple, dernièrement, il y a eu un micro qui a lâché durant la prestation d'un pupu hīmene. Ce sont les aléas du métier, alors qu'il y avait quelques secondes, le micro fonctionnait. Donc, on est obligé de compenser et de vite mettre un micro HF sur pied. Chaque micro correspond à un instrument. Il y a une console qui gère que les pupu hīmene, et il y a pratiquement 32 micros. Et pour les micros sans fil, on prévoit un stock assez important de batteries.

Pour les lumières, on demande aux groupes de nous donner des régisseurs pour que l'on puisse mettre en place l'ambiance sur la scène qui doit être en harmonie avec le thème, les costumes… Il y a un échange entre les techniciens et le régisseur du groupe.
"


Joseph Tchong
Responsable partie logistique

"Ce sont des personnes qui ont l'habitude"


"Je me charge du bon déroulement du Heiva, que ce soit au niveau de la logistique… Plus d'une vingtaine de personnes travaillent avec moi. Ce sont des personnes qui ont l'habitude de travailler pour ce grand événement."



FOCUS

D'autres petites mains du Heiva i Tahiti

Une trentaine de personnes issues des quartiers de Papeete et demandeurs d'emploi ont également donné de leur temps pour ce grand événement culturel de l'année.

Ils avaient pour mission d'accueillir le public. Ce personnel temporaire était sous la houlette de "Police 2000".



Rédigé par Corinne Tehetia le Lundi 16 Juillet 2018 à 14:57 | Lu 1216 fois