Remettre à jour les données de santé


Tahiti, le 30 novembre 2023 – Initiée en 2019, l'étude épidémiologique Mataea Project, menée par l'Institut Louis Malardé, parcourt la Polynésie pour collecter des données statistiques auprès d'un maximum de Polynésiens. Cette enquête vise à faire le point sur l'état de santé global de la population, tout en actualisant de nombreuses données telles que le taux de diabète et d'obésité.
 
Publiés ce lundi, les détails de l'étude épidémiologique Mataea Project, menée par l'Institut Louis Malardé, se penchent sur les causes qui déterminent la santé globale en Polynésie. En effet, l'objectif de cette recherche, débutée en 2019, était de collecter un large éventail de données auprès d'un grand nombre d'habitants afin d'évaluer l'état de santé de la population adulte sur les cinq archipels. Il s'agit d'ailleurs de la première fois qu'une étude d'une telle envergure est menée au Fenua. Dans l'optique d'identifier les facteurs de risque de maladies non transmissibles et contagieuses liées aux conditions de vie et aux caractéristiques intrinsèques de la population, l'étude souhaite également, grâce à ces résultats et aux données génomiques récoltées, développer le panel de connaissances générales sur l'histoire des peuplements des îles polynésiennes. Il est également à noter que l'étude sera entièrement mise à disposition de la Direction de la santé. L'enquête et les prélèvements ont été réalisés sur place par les équipes de l'Institut Louis Malardé, chaque participant à l'étude ayant répondu à un questionnaire sur lui-même (mensurations, poids, antécédents médicaux, habitudes de vie, etc.) avant de fournir des échantillons biologiques (sang, salive et selles).
 
Les enjeux majeurs de la santé publique
 
Grâce à cette étude, de nombreuses données et statistiques, souvent vieilles d'une dizaine d'années, ont été actualisées. En première ligne, celles concernant les maladies métaboliques, telles que l'obésité et le diabète. Viennent ensuite les chiffres sur le nombre de personnes exposées aux maladies transmises par les moustiques, telles que la dengue, le zika ou encore le chikungunya, ainsi que celles transmises par les rongeurs, comme la leptospirose. Les scientifiques se pencheront également sur la recherche d'anticorps pour un éventail de maladies telles que les hépatites B et C, ainsi que sur la concentration de plusieurs métaux lourds et de pesticides dans le sang.
 
Pour rappel, les principales causes de décès au Fenua sont les maladies cardiovasculaires (26,1%), principalement dues au mode de vie et à une alimentation peu saine. Parmi les pays et territoires insulaires du Pacifique, la Polynésie présente les taux d'incidence standardisés selon l'âge les plus élevés de cancers, ainsi que le taux de mortalité le plus élevé lié aux cancers. Il est également à noter que, selon les données les plus récentes, les risques d'obésité et d'hypertension chez les adultes s'élèvent respectivement à 40% et 26%.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Jeudi 30 Novembre 2023 à 17:39 | Lu 1289 fois