Relancer les courses de chevaux, le grand défi de l'hippodrome


Tamatoa Lotte est un vrai passionné de course, il a commencé à driver à l'âge de 11 ans
PIRAE, le 30 mai 2016 - L'hippodrome tente de relancer les courses hippique sur le fenua pour ce faire plusieurs propriétaires ont commencé depuis quelques mois à importer des chevaux de courses.

Commencer petits pour devenirs grands, c'est un peu la devise qu'a adoptée l'association hippique et d'encouragement à l'élevage de Polynésie Française. Après presque dix ans d'absence, les courses hippiques (AHEE) ont repris lentement sur le territoire depuis 2012, le nouveau président de l’association s’est lancé pour objectif de relancer l’activité en Polynésie. "Si nous voulons attirer les gens, il faut qu'il y ait des chevaux et des paris et pour qu'il y ait des chevaux nous devons apporter la garantie aux propriétaires que nous allons relancer les courses." Explique Alain Santoni, président de la société de course de Tahiti et ancien membre de l’AHEE. Ainsi plusieurs propriétaires se sont pris au jeu et ont investi dans l'importation de chevaux. Au mois de mai, onze chevaux sont arrivés sur le territoire, en juin d'autres arrivages sont prévus.

Pour l'année 2016, l'AHEE a prévu d'organiser huit courses qui se dérouleront entre le 26 juin et le 11 novembre. En plus des chevaux, pour que les courses hippiques attirent le public il faut que les paris soient intéressants. « Petit à petit nous pourrons augmenter les prix », explique Alain Santoni. L’AHEE est la seule association en Polynésie à disposer d’un agrément pour organiser des courses de chevaux, mais aussi à organiser des paris. C’est d’ailleurs la plus vieille association du fenua.

Ainsi les deux dernières courses du fenua ont remis à l’ordre du jour les paris, le nouvel objectif de l’AHEE est d’informatiser tout le système de pari afin de le rendre plus efficient et rapide. Sur 100 francs remportés, le joueur récupère 80% de la somme.

Cette volonté de l’AHEE de relancer les courses tient à plusieurs choses « en Polynésie nous faisions beaucoup de courses, nous avions un beau petit cheptel. Les gens venaient aux courses, ils venaient parier. Le record que nous avons atteint en Polynésie est d’environ 10 millions de jeux sur une journée. En ce moment on est plutôt à 500.000 francs de jeux. Après ici, il y a de vrais passionnés qui veulent relancer les courses pour le plaisir. »

Tamatoa Lotte a fait venir de nombreux chevaux sur le fenua pour relancer les courses
L’autre intérêt de relancer les courses vient du fait que le terrain de l’hippodrome de Pirae est un espace qui attire les convoitises. Si elle ne veut pas perdre le terrain, L’AHEE doit à tout prix justifier l’utilité de la concession et justifier de son utilité.

Tous ces éléments ont attiré l’attention du Pari Mutuel Urbain (PMU). Il y a déjà un an, une délégation était venue pour faire un état des lieux. La mission d’expertise s’était prononcée favorable à l’implantation du PMU à Tahiti.

Cette implantation créerait des emplois et relancerait réellement l’activité en Polynésie. Cependant le PMU a posé ses conditions indiquant la nécessité d’avoir un hippodrome répondant à un certain nombre de normes. Le ministre de l’Économie de l’époque Jean-Christophe Buissou avait évoqué la possibilité de prêter un terrain vers Mataiea à l’AHEE. Contacté par la rédaction le ministère de l’Économie indique « les négociations sont en cours, nous avons commencé les discussions, mais il est encore trop tôt pour parler du projet ». La présidence confirme « les discussions sont en cours, c’est un dossier qui requiert beaucoup d’attention ».

Toujours est-il que dans tous les cas l’AHEE rencontre d’autres problématiques comme le renouvellement du cheptel, les chevaux doivent être importés de Nouvelle-Zélande. Les chevaux de courses coûtent cher, ils doivent être choisis en fonction du terrain puis entretenus. Pour effectuer cet investissement, les propriétaires doivent être assurés que les courses seront bien relancées. « Pour l’instant tous les chevaux importés sur le territoire pour les courses l’ont été à perte, nous faisons ça par passion », explique un propriétaire de chevaux. Selon Alain Santoni, l’AHEE pense pouvoir rallier une trentaine de propriétaires et quelques personnes prêtes à prendre des parts sur des chevaux. Par ailleurs, l’autre problème est la formation de drivers et de jockey, « c’est un faux problème », coupe Tamatoa Lotte, un propriétaire, « quand il y aura des chevaux il aura des volontaires pour driver les chevaux et des jockeys pour monter les galopers. » De son côté il assure les drivers de demain, il a fait venir des poneys, shetland, pour apprendre à ses enfants à driver. La relève des drivers polynésiens est assurée.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Lundi 30 Mai 2016 à 10:41 | Lu 2139 fois