Paris, France | AFP | mardi 13/12/2016 - Acculé à s'expliquer sur son projet de réforme de l'Assurance maladie y compris par son propre camp, François Fillon s'est livré à un exercice d'équilibriste pour tenter d'éteindre l'incendie assurant que la couverture des soins sera "comme aujourd'hui", tout en appelant à des réformes.
Attaqué sur ses propositions pour l'Assurance maladie par Alain Juppé lors du débat de l'entre-deux-tours de la primaire, François Fillon s'est résolu à évoquer, dans une tribune publiée dans le Figaro, son projet qui depuis trois semaines cristallise les critiques.
L'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy avait mis le feu aux poudres en expliquant dans son programme vouloir "focaliser" l'assurance universelle sur des affections graves ou de longue durée (ALD) et l'assurance privée sur le reste.
Une prise en charge divisée entre "gros" et "petits" risques critiquée au sein même des Républicains par le secrétaire général du parti, Bernard Accoyer, qui avait appelé à une "clarification", Eric Woerth, estimant que cette répartition n'était pas la "bonne".
Lundi matin, Jérôme Chartier, proche de M. Fillon, avait tenté de rassurer en expliquant que les "petits risques" seraient toujours pris en charge mais pas forcément tous, "ça dépend de quel rhume".
François Fillon a demandé mardi aux députés LR de "ne plus parler de +petit risque+. Il y a des principes généraux. On rentrera dans le détail plus tard au moment des concertations", selon des participants à la réunion hebdomadaire du groupe.
D'ailleurs le candidat avait bien pris soin dans sa tribune de ne pas reprendre l'expression. L'objectif de réaliser 20 milliards d'euros d'économies sur 5 ans a également disparu.
"L'assurance maladie obligatoire et universelle, pilier de la solidarité, doit rester le pivot dans le parcours de soins" et "elle continuera à couvrir les soins comme aujourd'hui et même, mieux rembourser des soins qui sont largement à la charge des assurés, comme les soins optiques et dentaires", assure-t-il dans sa tribune.
"Pas question de toucher à l'Assurance maladie et encore moins de la privatiser", insiste le candidat au programme libéral.
Le sujet est sensible. Selon un sondage publié mardi, plus de trois Français sur quatre estiment que les propositions sur la santé seront pour eux un critère de vote "déterminant" à l'élection présidentielle.
Pour autant, M. Fillon ne renonce pas à mettre en place une agence de régulation et de contrôle de la Sécu et des organismes complémentaires dans laquelle seront représentés "tous les acteurs", "usagers" compris.
Sans donner de précisions, il explique vouloir ainsi "assurer le meilleur remboursement pour les patients" et que tous les Français puissent bénéficier "d'une protection complémentaire appropriée sur la base de contrats homogènes".
- 'Dr Jekyll et Mr Hyde'-
"Soit c’est volontairement flou et ça cache en réalité une dissimulation du projet véritable qui est bien de privatiser la sécurité sociale", a commenté le vice-président du Front national, Florian Philippot.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'interroge pour sa part sur le "but" de faire rentrer "les assureurs privés dans le pilotage de la Sécu" avec cette agence, "sinon de leur confier des remboursements que vous retirez à l'assurance maladie?".
Le pompier Jérôme Chartier a tenté de clore une nouvelle fois le sujet, alors qu'une pétition signée par plus de 200 personnes, essentiellement des médecins, a appelé les candidats à préserver le "niveau actuel de remboursement des soins".
"La protection des Français, c’est un ensemble sécurité sociale + complémentaires santé. Cet ensemble-là doit continuer à protéger 100% des Français et 100% des maladies, François Fillon n’a pas varié d’un cil s’agissant de cette position", a-t-il expliqué sur BFMTV/RMC.
"Les réformes sont nécessaires" pour "sauver le système de santé", affirme François Fillon mais, s'empresse-t-il d'ajouter, là n'est pas "la priorité". "L'urgence" du début de quinquennat, c'est la "bataille pour l'emploi et la croissance".
"On a compris @FRancoisFillon c'est docteur Jekyll et Mr. Hyde. OK! Mais qui croire?", a tweeté le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.
Attaqué sur ses propositions pour l'Assurance maladie par Alain Juppé lors du débat de l'entre-deux-tours de la primaire, François Fillon s'est résolu à évoquer, dans une tribune publiée dans le Figaro, son projet qui depuis trois semaines cristallise les critiques.
L'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy avait mis le feu aux poudres en expliquant dans son programme vouloir "focaliser" l'assurance universelle sur des affections graves ou de longue durée (ALD) et l'assurance privée sur le reste.
Une prise en charge divisée entre "gros" et "petits" risques critiquée au sein même des Républicains par le secrétaire général du parti, Bernard Accoyer, qui avait appelé à une "clarification", Eric Woerth, estimant que cette répartition n'était pas la "bonne".
Lundi matin, Jérôme Chartier, proche de M. Fillon, avait tenté de rassurer en expliquant que les "petits risques" seraient toujours pris en charge mais pas forcément tous, "ça dépend de quel rhume".
François Fillon a demandé mardi aux députés LR de "ne plus parler de +petit risque+. Il y a des principes généraux. On rentrera dans le détail plus tard au moment des concertations", selon des participants à la réunion hebdomadaire du groupe.
D'ailleurs le candidat avait bien pris soin dans sa tribune de ne pas reprendre l'expression. L'objectif de réaliser 20 milliards d'euros d'économies sur 5 ans a également disparu.
"L'assurance maladie obligatoire et universelle, pilier de la solidarité, doit rester le pivot dans le parcours de soins" et "elle continuera à couvrir les soins comme aujourd'hui et même, mieux rembourser des soins qui sont largement à la charge des assurés, comme les soins optiques et dentaires", assure-t-il dans sa tribune.
"Pas question de toucher à l'Assurance maladie et encore moins de la privatiser", insiste le candidat au programme libéral.
Le sujet est sensible. Selon un sondage publié mardi, plus de trois Français sur quatre estiment que les propositions sur la santé seront pour eux un critère de vote "déterminant" à l'élection présidentielle.
Pour autant, M. Fillon ne renonce pas à mettre en place une agence de régulation et de contrôle de la Sécu et des organismes complémentaires dans laquelle seront représentés "tous les acteurs", "usagers" compris.
Sans donner de précisions, il explique vouloir ainsi "assurer le meilleur remboursement pour les patients" et que tous les Français puissent bénéficier "d'une protection complémentaire appropriée sur la base de contrats homogènes".
- 'Dr Jekyll et Mr Hyde'-
"Soit c’est volontairement flou et ça cache en réalité une dissimulation du projet véritable qui est bien de privatiser la sécurité sociale", a commenté le vice-président du Front national, Florian Philippot.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'interroge pour sa part sur le "but" de faire rentrer "les assureurs privés dans le pilotage de la Sécu" avec cette agence, "sinon de leur confier des remboursements que vous retirez à l'assurance maladie?".
Le pompier Jérôme Chartier a tenté de clore une nouvelle fois le sujet, alors qu'une pétition signée par plus de 200 personnes, essentiellement des médecins, a appelé les candidats à préserver le "niveau actuel de remboursement des soins".
"La protection des Français, c’est un ensemble sécurité sociale + complémentaires santé. Cet ensemble-là doit continuer à protéger 100% des Français et 100% des maladies, François Fillon n’a pas varié d’un cil s’agissant de cette position", a-t-il expliqué sur BFMTV/RMC.
"Les réformes sont nécessaires" pour "sauver le système de santé", affirme François Fillon mais, s'empresse-t-il d'ajouter, là n'est pas "la priorité". "L'urgence" du début de quinquennat, c'est la "bataille pour l'emploi et la croissance".
"On a compris @FRancoisFillon c'est docteur Jekyll et Mr. Hyde. OK! Mais qui croire?", a tweeté le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.