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Référendum en Australie: la campagne pour le "Non" accusée d'être dans le "style Trump"


Ed Jones / AFP
Ed Jones / AFP
Sydney, Australie | AFP | mercredi 04/07/2023 - La ministre des Aborigènes australiens a accusé mercredi les tenants de la campagne en faveur du "non" à l'occasion du prochain référendum sur les droits des indigènes de se livrer à de la désinformation et "d'importer une politique de style Trump".

Leur but est "de semer la division dans notre société en faisant de fausses déclarations", a déclaré Linda Burney devant des journalistes à Canberra.

Mme Burney, faisant allusion à la politique de l'ancien président américain Donald Trump, a exhorté les électeurs à ne pas "laissez pas cette campagne s'en tirer en utilisant une politique de style Trump en Australie – ne les laissez pas nous diviser". 

Le principal groupe de campagne soutenu par l'opposition, "Fair Australia", a répliqué aux commentaires de Burney, en les qualifiant d'"attaque arrogante contre les Australiens ordinaires".

Le Sénat australien a donné à la mi-juin son feu vert à l'organisation d'un référendum historique visant à donner une "voix" aux Aborigènes au Parlement, un projet qui divise le pays. 

Cette loi, approuvée par 52 voix contre 19, va permettre au Premier ministre travailliste Anthony Albanese de fixer prochainement une date pour le référendum visant à réviser la Constitution.

Le gouvernement de M. Albanese estime que les Australiens ont la possibilité de rattraper des siècles d'injustice à l'égard des Aborigènes et de leur donner une voix dans le processus décisionnel.

Si le projet est adopté, les Aborigènes australiens, dont les ancêtres vivent sur le continent depuis au moins 60.000 ans, seront reconnus pour la première fois dans la Constitution, et auront le droit d'être consultés par le gouvernement à propos des lois ayant un impact sur leurs communautés.

Le gouvernement de centre-gauche a soutenu ce projet mais selon des sondages la campagne en faveur du "oui" au référendum serait en train de perdre du terrain.

Les opposants au projet affirment de leur côté que le référendum est "dangereux" et source de "divisions", le chef de l'opposition conservateur Peter Dutton affirmant que ce projet pourrait "changer tout notre système de gouvernement". 

Ce point de vue est vivement contesté, mais en ligne, les affirmations des tenants du "non" se sont transformées en désinformation pure et simple. 

Les militants du "non" ont ainsi affirmé sur les réseaux sociaux que les Australiens pourraient se voir retirer leurs terres privées si le vote en faveur du "oui" venait à l'emporter, une affirmation démentie par une vérification des faits par l'AFP cette semaine.

D'autres ont affirmé qu'une victoire du "oui" pourrait signifier le paiement de réparations ou bien conduire à la création d'un "parlement noir". 

le Mercredi 5 Juillet 2023 à 06:20 | Lu 919 fois