Référendum d’autodétermination : Ingérence inacceptable de l’ONU, violation du droit du Peuple Polynésien et critères racistes dangereux selon le gouvernement


Dans un communiqué, le Président du pays dénonce la position du comité des 24 à l'ONU qu'il qualifie "d'ingérence inacceptable" ainsi que celle d'Oscar Temaru dont il qualifie les propos de "racistes" et "dangereux":

"L’ensemble des élus du groupe majoritaire Tahoera’a Huiraatira, auxquels se sont ajoutés ceux de la formation autonomiste A Tia Porinetia, soit 46 représentants sur 57 ont voté vendredi 24 mai 2013 une résolution demandant au président de la République à ce que le scrutin d’autodétermination prévu à l’article 53 de la Constitution française soit rapidement mis en œuvre. Cette décision est du seul ressort du président de la République, conformément à l’article 72-4 de la Constitution. Au lieu de se joindre à cette demande, le groupe UPLD n’a pas participé au vote, simplement parce qu’il veut pouvoir en tripatouiller les conditions et en sortir le déroulement du cadre républicain.

Pour le président et le gouvernement de la Polynésie française, la décision prise unilatéralement aux Nations Unies sans la moindre consultation du Peuple Polynésien constitue une ingérence inacceptable de l’ONU dans les affaires françaises et polynésiennes. En votant une résolution appelant la Polynésie française à accéder à l’indépendance, fruit d’un lobbying indécent porté par un parti politique minoritaire relégué dans l’opposition, l’ONU viole le droit fondamental et inaliénable des Polynésiens. Il n’appartient pas à des Etats étrangers, parmi les plus pauvres du monde, pas plus qu’à des instances internationales, fussent-elle l’ONU ou le Comité des 24, de décider en lieu et place du Peuple Polynésien.

Qu’on ne s’y trompe pas, à l’heure où les énergies et les bonnes volontés se mobilisent pour redresser un pays tombé à genoux à cause de l’incurie d’Oscar Temaru, il apparaît clairement que le référendum demandé par la majorité autonomiste n’est pas celui voulu par l’UPLD. Oscar Temaru et ses alliés du Comité des 24 (dont le rapporteur est Syrien et le vice-président Cubain, et dont la composition laisse perplexe en terme de garanties démocratiques), veulent se substituer à la décision souveraine du Peuple Polynésien entendu dans sa globalité et sa diversité. La Polynésie est française et ses habitants sont les citoyens à part entière de la République française, une grande Nation, libre et démocratique. En son sein, la Polynésie française se gouverne librement et démocratiquement. Les critères du référendum seront ceux de la République, ainsi que le chef de l’Etat l’a rappelé. Il ne saurait être question d’accepter la réduction d’un corps électoral sur des critères racistes comme le préconise l’UPLD qui accuse le président de vouloir « blanchir » la population. Qui est Maohi et qui ne l’est pas ? Selon quels critères de filiation et de pureté, à quel degré et à partir de quand ?

Vouloir fonder l’avenir d’un pays sur des critères d’exclusion aussi dangereux est proprement insensé. Ces critères qui ont prévalu sous des régimes de sinistre mémoire n’auront pas cours en Polynésie française. Il n’est pas question d’exclure la nouvelle génération issue pour l’essentiel du métissage et qui incarne l’avenir de la Polynésie française, son dynamisme et sa liberté, des choix fondamentaux qui détermineront notre destin commun. Comment concevoir qu’on puisse lui imposer un avenir sans solliciter son avis, sur la seule base des critères douteux et obscurantistes défendus par Oscar Temaru, dont au passage le père est chinois. A écouter Oscar Temaru, une bonne partie de l‘UPLD ne pourrait pas participer à son référendum. Quant à aligner l’organisation de ce dernier sur les dates et les critères de celui qui doit être organisé en Nouvelle Calédonie, il n’en est pas d’avantage question, tant l’histoire, et le contexte de nos deux collectivités diffèrent. Sur un sujet aussi fondamental, il n’y aura pas de copier-coller.



Rédigé par Communiqué de la Présidence le Mardi 25 Juin 2013 à 12:35 | Lu 1609 fois