Elton Juventin qui a programmé le site, Are Raimbault directeur artistique, Dany Carlson présidente de l’association Rohutu Noànoà, et Jean-Claude Hauata qui a écrit la fiche sur la rivière Vaiatu de Paea.
Tahiti, le 23 novembre 2019 - Redécouvrez nos rivières grâce au site RivieresDeTahiti.com. Organisé comme un recueil de connaissance mais aussi comme un guide, ce site vous propose d’explorer les principales rivières de l’île et vous apprend tout ce que vous rêviez de savoir sur la richesse historique, culturelle et écologique de nos cours d’eau… Surtout, il nous montre l’urgence de protéger ce patrimoine.
Le site est en ligne sur rivieresdetahiti.com. Il aura également bientôt une page Facebook et un compte Instagram.
Les amoureux de la nature, des balades en vallées, des légendes et de notre histoire ont droit à un très beau cadeau à l’approche des fêtes : le site RivieresDeTahiti.com. Il rassemble une mine d’informations introuvables ailleurs sur les cours d’eau de Tahiti.
Dix rivières importantes ont déjà une fiche complète. Elles expliquent comment se promener le long de ces rivières, les endroits importants à ne pas rater en allant de l’embouchure vers la source pour découvrir la richesse culturelle et historique de cette rivière, les espèces qui y vivent, les légendes qui lui sont associées. Ce site regorge également d’informations sur la faune, la flore et les oiseaux de nos vallées, des conseils pour les randonneurs, une revue de presse, une section expression libre pour permettre aux amoureux des rivières de s’exprimer… Bref, c’est le portail de référence sur nos rivières.
A l’origine du projet, un groupe de tahitiennes mobilisées pour la protection des rivières. Les combats ne manquent pas, entre la Taharu’u, la Vaiha, Vaima, Tipaerui et même la Papeno’o. « On a pensé qu’il fallait réveiller les connaissances sur ces lieux, on ne peut protéger que ce que l’on connaît. Au final c’est par l’association Rohutu Noànoà que nous nous sommes mobilisés pour mener le projet » explique Dany Carlson, coordinatrice du projet et présidente de l’association.
2,3 millions de francs investis et deux ans de travail pour les bénévoles
L’association Rohutu Noànoà, qui existe depuis 2009, avait déjà fait parler d’elle en mobilisant la population de Faa’a pour protéger la Pointe Tata’a, site sacré d’envol des âmes pour les anciens Polynésiens. Mais elle s’est cette fois engagée dans une aventure bien plus high tech, comme l’explique Dany Carlson :
« On a cherché des techniciens, parce qu’on n’y connaît rien, et je suis vraiment contente que ce soient des jeunes de chez nous qui travaillent dessus, il y a vraiment un feeling. Il a aussi fallu mobiliser 18 contributeurs différents pour les textes, plus deux photographes, plus trois chanteurs pour enregistrer la chanson Te Muriavai partagée sur le site, avec des voix d’enfant également… Et beaucoup de personnes de connaissances que nous avons interviewés pour compléter nos informations. Presque une trentaine de personnes ont travaillé sur ce site ! »
Un important travail bénévole donc, mais aussi un gros investissement de 2,3 millions de francs pour mettre en place tout l’aspect technique, financé en grande partie par la Direction de l’Environnement et sur des fonds propres de l’association.
L’objectif final du site est de créer une fiche pour l’ensemble des 148 rivières de Tahiti. Le but de tous ces efforts : reconnecter les Polynésiens avec leurs rivières. « Jadis, les Tahitiens aimaient à présenter leur île comme étant ‘O Tahiti I Te Vai Uri Rau’, l’île aux nombreux cours d’eau et où l’eau des rivières se décline en une multitude de nuances. On préférait les bains de rivière aux bains de mer, on glissait le long des rochers-toboggans, on s’allongeait dans ses vasques, on se massait le dos dans ses remous, on plongeait dans ses piscines naturelles. Joie des bains gratuits dans l’eau pure, fraîche et vivifiante » vante le site.
Dix rivières importantes ont déjà une fiche complète. Elles expliquent comment se promener le long de ces rivières, les endroits importants à ne pas rater en allant de l’embouchure vers la source pour découvrir la richesse culturelle et historique de cette rivière, les espèces qui y vivent, les légendes qui lui sont associées. Ce site regorge également d’informations sur la faune, la flore et les oiseaux de nos vallées, des conseils pour les randonneurs, une revue de presse, une section expression libre pour permettre aux amoureux des rivières de s’exprimer… Bref, c’est le portail de référence sur nos rivières.
A l’origine du projet, un groupe de tahitiennes mobilisées pour la protection des rivières. Les combats ne manquent pas, entre la Taharu’u, la Vaiha, Vaima, Tipaerui et même la Papeno’o. « On a pensé qu’il fallait réveiller les connaissances sur ces lieux, on ne peut protéger que ce que l’on connaît. Au final c’est par l’association Rohutu Noànoà que nous nous sommes mobilisés pour mener le projet » explique Dany Carlson, coordinatrice du projet et présidente de l’association.
2,3 millions de francs investis et deux ans de travail pour les bénévoles
L’association Rohutu Noànoà, qui existe depuis 2009, avait déjà fait parler d’elle en mobilisant la population de Faa’a pour protéger la Pointe Tata’a, site sacré d’envol des âmes pour les anciens Polynésiens. Mais elle s’est cette fois engagée dans une aventure bien plus high tech, comme l’explique Dany Carlson :
« On a cherché des techniciens, parce qu’on n’y connaît rien, et je suis vraiment contente que ce soient des jeunes de chez nous qui travaillent dessus, il y a vraiment un feeling. Il a aussi fallu mobiliser 18 contributeurs différents pour les textes, plus deux photographes, plus trois chanteurs pour enregistrer la chanson Te Muriavai partagée sur le site, avec des voix d’enfant également… Et beaucoup de personnes de connaissances que nous avons interviewés pour compléter nos informations. Presque une trentaine de personnes ont travaillé sur ce site ! »
Un important travail bénévole donc, mais aussi un gros investissement de 2,3 millions de francs pour mettre en place tout l’aspect technique, financé en grande partie par la Direction de l’Environnement et sur des fonds propres de l’association.
L’objectif final du site est de créer une fiche pour l’ensemble des 148 rivières de Tahiti. Le but de tous ces efforts : reconnecter les Polynésiens avec leurs rivières. « Jadis, les Tahitiens aimaient à présenter leur île comme étant ‘O Tahiti I Te Vai Uri Rau’, l’île aux nombreux cours d’eau et où l’eau des rivières se décline en une multitude de nuances. On préférait les bains de rivière aux bains de mer, on glissait le long des rochers-toboggans, on s’allongeait dans ses vasques, on se massait le dos dans ses remous, on plongeait dans ses piscines naturelles. Joie des bains gratuits dans l’eau pure, fraîche et vivifiante » vante le site.
Dany Carlson, coordinatrice du projet
« Pour protéger, il faut d’abord connaître, l’expérimenter soi-même »
Quelle réaction espérez-vous que ce site web créera dans la population ?
D’abord qu’on ne considère plus les rivières comme étant juste un endroit où on jette nos ordures et où on prélève du sable et des cailloux, mais comme un lieu de vie. Un lieu ludique où les enfants pourront retrouver les bains de rivière. Autrefois, les Tahitiens préféraient se baigner à la rivière que d’aller à la mer ! Deuxièmement, on espère que l’on respectera davantage les rivières et leurs berges. Plus les rivières se creusent et sont aménagées, plus les plantes des berges meurent, la faune change, les oiseaux partent. Ça change tout l’écosystème. Après, quand on amène les enfants se promener dans les vallées, on ne retrouve plus rien, ni fougères, ni Māpē, aucun arbre d’autrefois.
Le thème de la balade dans les rivières est central. Peut-on utiliser ce site comme guide pour aller visiter ces rivières ?
Si on respecte les recommandations qui sont données sur le site, sur la sécurité, demander l’autorisation des propriétaires des vallées privées, ne pas cueillir les fruits, etc, alors oui bien sûr on peut y aller. Et je l’encourage même, parce que je pense que pour protéger, il faut d’abord connaître, l’expérimenter soi-même. Il faut y aller en famille, en groupes, que les classes y aillent.
Quelle réaction espérez-vous que ce site web créera dans la population ?
D’abord qu’on ne considère plus les rivières comme étant juste un endroit où on jette nos ordures et où on prélève du sable et des cailloux, mais comme un lieu de vie. Un lieu ludique où les enfants pourront retrouver les bains de rivière. Autrefois, les Tahitiens préféraient se baigner à la rivière que d’aller à la mer ! Deuxièmement, on espère que l’on respectera davantage les rivières et leurs berges. Plus les rivières se creusent et sont aménagées, plus les plantes des berges meurent, la faune change, les oiseaux partent. Ça change tout l’écosystème. Après, quand on amène les enfants se promener dans les vallées, on ne retrouve plus rien, ni fougères, ni Māpē, aucun arbre d’autrefois.
Le thème de la balade dans les rivières est central. Peut-on utiliser ce site comme guide pour aller visiter ces rivières ?
Si on respecte les recommandations qui sont données sur le site, sur la sécurité, demander l’autorisation des propriétaires des vallées privées, ne pas cueillir les fruits, etc, alors oui bien sûr on peut y aller. Et je l’encourage même, parce que je pense que pour protéger, il faut d’abord connaître, l’expérimenter soi-même. Il faut y aller en famille, en groupes, que les classes y aillent.
Jean-Claude Hauata qui a écrit la fiche sur la rivière Vaiatu de Paea
« Ce qu’ils ont fait est extraordinaire »
Qu’est-ce qui t’as intéressé dans ce projet ?
L’eau c’est le plus important, elle donne la vie. Donc quand Rohutu Noànoà, à travers Dany, m’a demandé de participer, j’étais très heureux de voir que des gens se mobilisent enfin sur ce thème et de pouvoir les aider. Ce qu’ils ont fait est extraordinaire, c’est un bon travail. Popo’i na rātou, félicitations !
D’où vient toute la connaissance que tu partages sur Vaiatu ?
Mes ancêtres étaient de Paea, donc des connaissances ont été transmises. Je suis aussi allé voir les anciens, ceux qui savent encore, il y a eu beaucoup de travail. Il faut savoir que Vaiatu est la rivière la plus grande et la plus sacrée de Paea. On a un peu oublié aujourd’hui que la rivière de Vaiatu est en fait la grande déesse Pereaitu. Tout tourne autour de cette déesse à Paea.
Qu’est-ce qui t’as intéressé dans ce projet ?
L’eau c’est le plus important, elle donne la vie. Donc quand Rohutu Noànoà, à travers Dany, m’a demandé de participer, j’étais très heureux de voir que des gens se mobilisent enfin sur ce thème et de pouvoir les aider. Ce qu’ils ont fait est extraordinaire, c’est un bon travail. Popo’i na rātou, félicitations !
D’où vient toute la connaissance que tu partages sur Vaiatu ?
Mes ancêtres étaient de Paea, donc des connaissances ont été transmises. Je suis aussi allé voir les anciens, ceux qui savent encore, il y a eu beaucoup de travail. Il faut savoir que Vaiatu est la rivière la plus grande et la plus sacrée de Paea. On a un peu oublié aujourd’hui que la rivière de Vaiatu est en fait la grande déesse Pereaitu. Tout tourne autour de cette déesse à Paea.