Reçues à Matignon, les ONG sont satisfaites sauf sur les gaz de schiste


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PARIS, 24 juil 2012 (AFP) - Les ONG environnementales sont sorties plutôt satisfaites mardi de leur entretien avec le Premier ministre visant à préparer la conférence environnementale des 14-15 septembre, même si plusieurs ont regretté une "position attentiste" du gouvernement sur les gaz de schiste.

Jean-Marc Ayrault et la ministre de l'Ecologie Delphine Batho ont reçu à Matignon, durant environ une heure trente, huit organisations qui avaient participé au Grenelle de l'environnement lors du dernier quinquennat.

Devant les défenseurs de l'environnement, le Premier ministre a confirmé que la fracturation hydraulique, la seule technique permettant à ce jour de rechercher et exploiter des gaz de schiste, "resterait interdite", a indiqué à la presse le directeur général de Greenpeace Jean-François Julliard.

"Mais il n'a en revanche pas voulu se prononcer sur l'exploration des gaz de schiste" en elle-même, soulignant simplement que ce serait "un des sujets débattus lors de la conférence environnementale", a-t-il ajouté.

D'autres ONG, comme les Amis de la Terre, ont également regretté un manque de clarté du gouvernement, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg ayant indiqué récemment qu'il entendait "regarder" ce dossier sensible.

A l'issue de la réunion, Mme Batho a rappelé que le gouvernement restait "totalement opposé à la fracturation hydraulique". Et si une nouvelle technique apparaissait, "nous aurions un vrai débat démocratique", a-t-elle promis.

Dans l'après-midi à l'Assemblée nationale, en réponse à une question de la députée (UMP) du Var Josette Pons, la ministre a martelé que "l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste (était) indiscutable". En l'état actuel, "les risques pour l'environnement et pour la santé sont avérés", a-t-elle insisté.

La fracturation hydraulique, qui consiste à injecter de l'eau et des produits chimiques en grande profondeur, est accusée de nuire notamment aux nappes phréatiques. Une loi votée en 2011 l'a interdite en France.

Mis à part ce dossier, les associations sont apparues globalement satisfaites, notamment sur la place faite à la biodiversité, à la fiscalité écologique ou la santé environnementale, dans cette conférence censée relancer une concertation essoufflée depuis le Grenelle de l'environnement.

"Le fait d'être reçus par le Premier ministre, c'est un symbole intéressant de la volonté de dialogue", a estimé le président de France Nature Environnement (FNE, fédération de 3.000 associations), Bruno Genty.

L'annonce par le gouvernement d'une "lettre de cadrage" environnemental fixant les objectifs en matière de développement durable, que chacun de ses membres recevra désormais, a également été saluée par les associations.

"De la même façon qu'il existe une lettre de cadrage budgétaire, chaque ministre va recevoir une lettre de cadrage qui va se traduire dans la politique du secteur dont il a la charge", a souligné Mme Batho.

"On a le sentiment qu'il y a des engagements plutôt positifs", a glissé Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).

Ecologie sans frontières, pour sa part, s'est félicitée de voir la santé environnementale (avec des questions comme la pollution de l'air, les antennes-relais) devenir l'un des "enjeux de cette conférence".

La conférence, officiellement baptisée "Conférence environnementale pour la transition écologique" selon FNE, pourrait se tenir au Conseil économique, social et environnemental (Cese).

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Rédigé par AFP le Mardi 24 Juillet 2012 à 04:53 | Lu 390 fois