Les trois députés polynésiens sont favorables à une reconnaissance des langues régionales.
PAPEETE, mardi 21 janvier 2014. Les députés de l’Assemblée nationale examinent à partir de ce mercredi 22 janvier le texte de la proposition de loi constitutionnelle visant à ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Ce texte proposé par le président de la commission des lois de l’assemblée et tout le groupe socialiste a obtenu, très officiellement ce mardi, le soutien du groupe UDI auquel appartiennent les trois députés polynésiens. En revanche, aucun des trois députés polynésiens (Edouard Fritch, Jean-Paul Tuaiva et Jonas Tahuaitu) ne sera présent dans l’hémicycle parisien lors des six séances de discussion de ce texte prévues entre le mercredi 22 et le mardi 28 janvier 2014. Tous trois sont en effet des candidats têtes de liste du Tahoeraa aux élections municipales de mars prochain et leurs agendas sont très serrés.
La question de la reconnaissance des langues locales reste une problématique sensible en Polynésie française, comme dans d’autres territoires ultramarins. En Polynésie notamment, la volonté de faire reconnaître l’usage de la langue tahitienne dans toutes les instances délibérantes publiques du territoire a été posée clairement à l’Etat, le 5 juillet 2013, par le biais d’une résolution adressée au président de la République et adoptée par 46 voix (11 abstentions dans les rangs de l’UPLD). La résolution demandait une révision de l’article 74 de la Constitution et faisait suite à la décision du Conseil constitutionnel
du 13 juin 2013 d’annuler deux lois du Pays sur la réforme des retraites en raison de l’usage du tahitien lors des débats à l’assemblée de Polynésie. Le président de l’assemblée polynésienne, Edouard Fritch (également député) s’était alors montré fermement décidé à faire e reconnaitre l’usage des langues polynésiennes.
La reconnaissance des langues régionales et leur emploi dans la vie quotidienne est aussi au cœur de débats dans d’autres territoires. Peu en France métropolitaine mais ils sont très vifs en Corse où certains élus voudraient obtenir la co-officialité du corse et du français, ainsi que dans d’autres territoires ultramarins. Ainsi, entre la fin du mois d’octobre 2013 et mi janvier 2014, l’assemblée nationale a enregistré pas moins de cinq textes de propositions de lois au sujet de la reconnaissance de ces langues régionales, le plus souvent via une ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Une de ces propositions de loi, déposée à l’assemblée nationale le 6 janvier 2014 a d’ailleurs été cosignée par les parlementaires polynésiens mais finalement c’est le texte du président de la commission des lois qui a été retenu comme cadre de discussions. A chaque fois, l’exposé des motifs insiste sur le fait que la ratification, même partielle, de cette Charte européenne des langues régionales ou minoritaires était l’une des 60 promesses de campagne du candidat, devenu président, François Hollande.
Mireille Loubet
La question de la reconnaissance des langues locales reste une problématique sensible en Polynésie française, comme dans d’autres territoires ultramarins. En Polynésie notamment, la volonté de faire reconnaître l’usage de la langue tahitienne dans toutes les instances délibérantes publiques du territoire a été posée clairement à l’Etat, le 5 juillet 2013, par le biais d’une résolution adressée au président de la République et adoptée par 46 voix (11 abstentions dans les rangs de l’UPLD). La résolution demandait une révision de l’article 74 de la Constitution et faisait suite à la décision du Conseil constitutionnel
du 13 juin 2013 d’annuler deux lois du Pays sur la réforme des retraites en raison de l’usage du tahitien lors des débats à l’assemblée de Polynésie. Le président de l’assemblée polynésienne, Edouard Fritch (également député) s’était alors montré fermement décidé à faire e reconnaitre l’usage des langues polynésiennes.
La reconnaissance des langues régionales et leur emploi dans la vie quotidienne est aussi au cœur de débats dans d’autres territoires. Peu en France métropolitaine mais ils sont très vifs en Corse où certains élus voudraient obtenir la co-officialité du corse et du français, ainsi que dans d’autres territoires ultramarins. Ainsi, entre la fin du mois d’octobre 2013 et mi janvier 2014, l’assemblée nationale a enregistré pas moins de cinq textes de propositions de lois au sujet de la reconnaissance de ces langues régionales, le plus souvent via une ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Une de ces propositions de loi, déposée à l’assemblée nationale le 6 janvier 2014 a d’ailleurs été cosignée par les parlementaires polynésiens mais finalement c’est le texte du président de la commission des lois qui a été retenu comme cadre de discussions. A chaque fois, l’exposé des motifs insiste sur le fait que la ratification, même partielle, de cette Charte européenne des langues régionales ou minoritaires était l’une des 60 promesses de campagne du candidat, devenu président, François Hollande.
Mireille Loubet
Les langues régionales en France, un état des lieux
RENNES, 20 janvier 2014 (AFP) - Encore largement utilisées outre-mer, les langues régionales sont en revanche globalement en déclin en France métropolitaine, notamment en raison du faible taux de transmission familiale, mais résistent grâce aux réseaux d'enseignement bilingue, à leur dimension culturelle et aux médias.
- Alsacien: on dénombre quelque 600.000 locuteurs du dialecte alsacien sur 1,8 million d'habitants, selon l'Association pour le bilinguisme et l'Office pour la langue et culture d'Alsace (OLCA). La proportion de dialectophones concerne 74% des plus de 60 ans mais 12% seulement des 18-29 ans. Il existe un réseau d'écoles bilingues privées (une dizaine) et plusieurs centaines d'écoles bilingues publiques paritaires.
- Basque: Avec 30,5% de personnes le parlant et/ou le comprenant en 2011 (contre 37% en 1991), l'euskara est en régression au pays basque français. Il est enseigné dans le réseau ikastola (système immersif) et des filières bilingues de l'enseignement privé et public. Il reste vivace notamment dans la musique et le théâtre, dans des festivals.
- Breton: Le nombre de bretonnant actifs dans les quatre départements bretons et la Loire-Atlantique (4,5 millions d'habitants) est estimé à 200.000, un chiffre en baisse car le breton est majoritairement parlé par des personnes âgées. Toutefois, quelque 15.338 enfants étaient scolarisés à la rentrée 2013 dans les filières bilingues. France 3 et des télévisions locales proposent des émissions en breton.
- Catalan: Parlé essentiellement dans les Pyrénées-Orientales et en milieu rural, il est également en déclin.
- Corse: Quelque 90.000 personnes, soit 45% de la population adulte de l'île, déclarent s'exprimer en corse avec des proches, selon une étude de l'Insee (2004). Mais selon le collectif Parlemu corsu, "s'il y a 50.000 personnes qui parlent bien le corse, au quotidien, cela serait déjà bien". A l'école primaire, trois heures d'enseignement sur la langue et la culture corse sont obligatoires. Dans le secondaire, le corse devient facultatif, après un mois d'essai imposé.
- Flamand: Après une chute accélérée de l'usage du flamand depuis les années 1980, il resterait en Flandre française, selon des statistiques d'associations culturelles, au maximum 20.000 locuteurs réguliers de cette langue et 50.000 occasionnels, surtout des personnes âgées. Depuis 2010, une nette progression de l'apprentissage du néerlandais s'observe à Dunkerque, Bailleul, Lille et Halluin.
- Occitan ou langue d'oc. La zone de diffusion de cette langue romane est le sud de la France. Selon une étude de 2010, 14% des Midi-Pyrénéens parlent l'occitan suffisamment bien pour avoir une conversation simple et 4% en ont une très bonne maîtrise. Le nombre de locuteurs serait en déclin. Durant l'année scolaire 2011-2012 cependant, le nombre d'élèves bénéficiant de l'enseignement de l'occitan était de 55.318, soit +9,4 % par rapport à la rentrée 2009.
- Polynésie: Bien que la plupart des Polynésiens parlent français, certaines personnes âgées s'expriment uniquement en langues polynésiennes. La plus parlée est le tahitien, à Tahiti mais aussi dans les îles proches. Les langues polynésiennes (reo maohi) sont enseignées en maternelle et en primaire. Dans le secondaire, elles sont proposées en option.
- Créole antillais: cette langue est largement utilisée au quotidien dans les rapports de travail comme dans les relations amicales. Le créole est enseigné à l'école (du collège au lycée), depuis les années 1980, sous la forme d'une option, ainsi qu'à l'Université.
- Créole réunionnais: Selon l'Insee, 53% des 800.000 Réunionnais déclarent ne parler que créole dans leur vie quotidienne. C'est la langue régionale la plus utilisée dans les départements d'outre-mer, selon une étude Insee de 2010. Huit Réunionnais sur 10 (âgés aujourd'hui de 16 à 64 ans) ne parlaient que créole dans leur enfance, selon l'enquête. Depuis le début des années 2000, le créole est enseigné à l'école.
- Langues kanak: En Nouvelle-Calédonie, une trentaine de langues sont parlées par quelque 70.000 personnes (chiffres 2009), sur une population de 245.600 habitants. Les langues kanak sont intégrées dans les programmes scolaires du premier degré. Certaines sont également enseignées à l'université de Nouvelle-Calédonie.
- Alsacien: on dénombre quelque 600.000 locuteurs du dialecte alsacien sur 1,8 million d'habitants, selon l'Association pour le bilinguisme et l'Office pour la langue et culture d'Alsace (OLCA). La proportion de dialectophones concerne 74% des plus de 60 ans mais 12% seulement des 18-29 ans. Il existe un réseau d'écoles bilingues privées (une dizaine) et plusieurs centaines d'écoles bilingues publiques paritaires.
- Basque: Avec 30,5% de personnes le parlant et/ou le comprenant en 2011 (contre 37% en 1991), l'euskara est en régression au pays basque français. Il est enseigné dans le réseau ikastola (système immersif) et des filières bilingues de l'enseignement privé et public. Il reste vivace notamment dans la musique et le théâtre, dans des festivals.
- Breton: Le nombre de bretonnant actifs dans les quatre départements bretons et la Loire-Atlantique (4,5 millions d'habitants) est estimé à 200.000, un chiffre en baisse car le breton est majoritairement parlé par des personnes âgées. Toutefois, quelque 15.338 enfants étaient scolarisés à la rentrée 2013 dans les filières bilingues. France 3 et des télévisions locales proposent des émissions en breton.
- Catalan: Parlé essentiellement dans les Pyrénées-Orientales et en milieu rural, il est également en déclin.
- Corse: Quelque 90.000 personnes, soit 45% de la population adulte de l'île, déclarent s'exprimer en corse avec des proches, selon une étude de l'Insee (2004). Mais selon le collectif Parlemu corsu, "s'il y a 50.000 personnes qui parlent bien le corse, au quotidien, cela serait déjà bien". A l'école primaire, trois heures d'enseignement sur la langue et la culture corse sont obligatoires. Dans le secondaire, le corse devient facultatif, après un mois d'essai imposé.
- Flamand: Après une chute accélérée de l'usage du flamand depuis les années 1980, il resterait en Flandre française, selon des statistiques d'associations culturelles, au maximum 20.000 locuteurs réguliers de cette langue et 50.000 occasionnels, surtout des personnes âgées. Depuis 2010, une nette progression de l'apprentissage du néerlandais s'observe à Dunkerque, Bailleul, Lille et Halluin.
- Occitan ou langue d'oc. La zone de diffusion de cette langue romane est le sud de la France. Selon une étude de 2010, 14% des Midi-Pyrénéens parlent l'occitan suffisamment bien pour avoir une conversation simple et 4% en ont une très bonne maîtrise. Le nombre de locuteurs serait en déclin. Durant l'année scolaire 2011-2012 cependant, le nombre d'élèves bénéficiant de l'enseignement de l'occitan était de 55.318, soit +9,4 % par rapport à la rentrée 2009.
- Polynésie: Bien que la plupart des Polynésiens parlent français, certaines personnes âgées s'expriment uniquement en langues polynésiennes. La plus parlée est le tahitien, à Tahiti mais aussi dans les îles proches. Les langues polynésiennes (reo maohi) sont enseignées en maternelle et en primaire. Dans le secondaire, elles sont proposées en option.
- Créole antillais: cette langue est largement utilisée au quotidien dans les rapports de travail comme dans les relations amicales. Le créole est enseigné à l'école (du collège au lycée), depuis les années 1980, sous la forme d'une option, ainsi qu'à l'Université.
- Créole réunionnais: Selon l'Insee, 53% des 800.000 Réunionnais déclarent ne parler que créole dans leur vie quotidienne. C'est la langue régionale la plus utilisée dans les départements d'outre-mer, selon une étude Insee de 2010. Huit Réunionnais sur 10 (âgés aujourd'hui de 16 à 64 ans) ne parlaient que créole dans leur enfance, selon l'enquête. Depuis le début des années 2000, le créole est enseigné à l'école.
- Langues kanak: En Nouvelle-Calédonie, une trentaine de langues sont parlées par quelque 70.000 personnes (chiffres 2009), sur une population de 245.600 habitants. Les langues kanak sont intégrées dans les programmes scolaires du premier degré. Certaines sont également enseignées à l'université de Nouvelle-Calédonie.