Récompensés pour leurs idées et leur audace


Les vainqueurs pourront participer au concours organisé au niveau national par l'Adie.
PAPEETE, le 8 décembre 2017. L'Adie aide des personnes qui n’ont pas accès au marché du travail et au crédit bancaire classique à créer leur entreprise et donc leur emploi grâce au microcrédit. Celle-ci a mis en place un concours pour récompenser des micro-entrepreneurs financés et accompagnés par l’Adie.

Le prix jeunes (sponsorisé par le cabinet KPMG Tahiti) récompense un créateur, âgé de 18 à 32 ans. Haumanava Tixier qui fait de la transformation et de la vente de cuirs à base de peaux de poissons et déclinaisons produits divers (bijoux, textiles) au détail ou en gros a reçu ce prix.

Le prix développement économique local (sponsorisé par la Banque de Polynésie) récompense un créateur d’entreprise financé et accompagné par l’Adie dont l’activité a un impact économique positif et significatif sur son territoire, par exemple : un chiffre d’affaires important, un nombre de créations d’emplois, une bonne rentabilité, etc. : Liane Patu qui fait du lavage automobile a été récompensée dans cette catégorie.

Le prix accomplissement personnel (sponsorisé par la Société Comptoir Polynésien - Yamaha Tahiti) récompense un créateur qui a fait preuve de ténacité pour lancer son activité. Elie, Teiva Kavera qui fait de l'horticulture a été récompensée dans cette catégorie.

Le Prix coup de cœur développement durable (sponsorisé par Société Polynésienne des Eaux) récompense un créateur financé et accompagné par l’Adie dont l’activité est particulièrement respectueuse de l’environnement et de son écosystème : promotion de l’insertion sociale, de l'écologie, de l'économie locale et circulaire. Mark Wagener, qui travaille dans l'aquaponie, a été récompensé dans ce secteur.
Chaque lauréat a reçu une prime de 120 000 Fcfp.

Une nouvelle vie pour la peau de poissons

Haumanava a eu l’idée avec sa conjointe d’innover et de proposer un produit inexistant sur le fenua. Le couple a décidé de valoriser la peau de poissons considérée comme un déchet pour lui offrir une nouvelle vie en la transformant en cuirs et en la déclinant en bijoux et textiles. La démarche est astucieuse puisque cette économie circulaire est peu coûteuse en matière de production et peut rapporter jusqu’à 7 millions de chiffre d’affaires par an.
Le produit en lui-même séduit les artisans qui sont preneurs de nouveautés. Le couple projette de lancer à court terme leur propre marque. Au niveau commercial, un book est en cours de constitution pour faciliter le démarchage, des rencontres avec les associations d’artisans sont prévues et la marque Ecocuir sera déposée à l’Institut national de la propriété industrielle. Au niveau de leur production artisanale, ils estiment leur capacité entre 400 et 500 peaux par mois.
Ils utilisent aussi pour la fabrication de certains produits les écorces de mimosas et de manguiers qu’ils trouvent dans leur vallée et des colorants biologiques. Pour assouplir le cuir, ils commandent chez des fournisseurs de la place du quebracho qui est un arbre dont le bois très dur est utilisé pour faire du parquet et du charbon de bois. L’écorce est riche en tanins et on lui prête des propriétés aphrodisiaques. Ils ont également la possibilité de s’approvisionner chez des menuisiers où ils récupèrent les chutes de bois.

le Vendredi 8 Décembre 2017 à 14:59 | Lu 2983 fois