Réactions officielles : Satisfaction générale après une Hawaiki Nui réussie


Une foule d'anonymes et d'officiels a accueilli les rameurs à leur arrivée à la plage de Matira, à Bora Bora, signant la fin de la course.
BORA BORA, le 3 novembre 2017 - Les différents représentants des autorités se félicitent après la fin de la course Hawaiki Nui, qui s'est déroulée sans accros. Elle a offert un spectacle grandiose aux milliers de spectateurs qui se sont déplacés et à tous ceux qui ont suivi l'évènement dans les médias.


Elise Maamaatua (dite Tutu), présidente du Comité Organisateur Hawaiki Nui Va'a

"Certains clubs ont beaucoup augmenté de niveau"

Comment c'est passée cette Hawaiki Nui Va'a 2017 ?
Iaorana tout le monde. Ça a été vraiment super, surtout pendant la dernière étape. Tout c'est très bien passé. Certains bateaux en ont fait des leurs, mais c'est aussi ça le charme de la Hawaiki Nui.

Au niveau sportif, la grosse surprise a été la contre-performance de OPT et Shell. Qu'est-ce qui l'explique ?
Effectivement, c'est la grande surprise pour tout le monde. Cela prouve que certains clubs ont beaucoup augmenté de niveau, surtout ceux qui se classent dans les cinq ou six premiers aujourd'hui. C'est une très bonne chose pour le va'a, ça donne aux 'petits clubs' qui sont souvent derrière l'occasion d'être mis à l'honneur, et ça les motive pour la suite !

On voit aussi que ces deux clubs sont les seuls qui avaient envoyé des rameurs à la Molokai, à Hawaii… Est-ce un signe que le calendrier est trop chargé ?
Je pense que la course de la Molokai et la Hawaiki Nui sont trop proches. Je pense que le temps de repos est trop court, d'autant que la Molokai est une course qui est aussi très dure, même si elle autorise les changements. Je pense que ça a beaucoup participé à la faille de ces deux équipages aujourd'hui.

Donc ces clubs devront faire un choix ?
Oui effectivement, ils vont devoir faire un choix. Ça fait trois ans que Shell me dit 'là cette année je n'y vais plus', et pourtant à chaque fois ils repartaient à la Molokai. Mais je les comprend, ils vont défendre leur titre. Donc je leur souhaite surtout un bon courage et je leur tire mon chapeau, car ces deux équipes participent énormément au monde de la va'a . Ce sont de grandes entreprises qui soutiennent beaucoup ce sport.

Cette année il y a 11 équipes étrangères inscrites, dont 10 qui sont finalement venues. Est-ce un signe que le va'a polynésien s'ouvre véritablement à l'international ?
Depuis déjà deux ans, nous commençons à avoir plus de participation étrangère à la Hawaiki Nui Va'a. Je remercie beaucoup les médias. Les télévisions et le comité font beaucoup la promotion de la Hawaiki Nui à l'extérieur, et ça commence à mordre à ce niveau là. Donc je souhaite que l'année prochaine, nous ramenions encore plus d'étrangers !


Nicole Bouteau, ministre du Tourisme

"Cet évènement permet de faire rayonner la Polynésie et les Raromatai dans le monde entier"

Cet évènement ramène énormément de monde dans les Raromatai, est-ce important pour ces îles ?
La Hawaiki Nui est attendue car elle a un impact touristique et économique. C'est à la fois du tourisme intérieur, et en même temps comme vous le voyez, nous sommes entourés de visiteurs internationaux, qui vivent cet évènement populaire en communion. Donc l'impact est local et international. Et ce sont aussi les images, les vidéos, qui sont diffusées aussi bien par les médias que par les réseaux sociaux. Ça permet de faire connaître la Polynésie dans le monde.

Le gouvernement continue de fournir d'importants moyens pour l'évènement, ça va continuer ?
Plus que jamais. Ce sont des moyens logistiques et financiers. Nous avons conscience que ça un coût pour les équipages locaux et étrangers, et on essaye d'accompagner au mieux cet évènement, qui est important non seulement dans le calendrier évènementiel sportif, mais également au niveau international. Là c'est la ministre du Tourisme qui parle, et je me réjouis que cet évènement permette de faire rayonner la Polynésie et les Raromatai dans le monde entier. On peut remercier monsieur Maamaatua qui a imaginé ce circuit et cet évènement sportif qui est vraiment une performance. Il est attendu impatiemment chaque année dans les îles.


Raymond Yeddou, administrateur des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent

"L’État est au rendez-vous en mettant les moyens nécessaires pour assurer la sécurité"

On voit que l’État déploie un gros dispositif, comme chaque année, avec deux navires, un hélicoptère, l'avion CASA, des zodiacs, des hommes... C'est important d'être présent avec de tels moyens ?
C'est essentiel pour assurer la renommée de cette nouvelle édition, qui chaque année prend de l'ampleur et attire toujours plus de monde. Et l’État est au rendez-vous en mettant les moyens nécessaires pour assurer la sécurité. Ça permet à la fois de rassurer les organisateurs et les participants, de rassurer les spectateurs qui viennent nombreux, et de renvoyer une image positive de la Polynésie, qui reste toujours aussi belle.

On a vu la gendarmerie intervenir pour des bateaux récalcitrants et des conflits de navigation, votre mission est donc aussi d'assurer un service de police sur un évènement forcément un peu chaotique ?
Les services de l’État sont là pour assurer la meilleure cohabitation possible entre les différents usagers du plan d'eau. Il y a des conflits d'usage qui peuvent naturellement apparaître entre ces différents utilisateurs, et il y a donc une mission de régulation et de médiation qui s'organise et qui permet encore une fois de s'assurer que la fête sera belle et que tout se passera dans les meilleures conditions. C'est le rôle de l’État et il y tient particulièrement.

Gaston Tong Sang, maire de Bora Bora

"Cette année j'ai l'impression que les cartes sont redistribuées"

Qu'avez-vous pensé de cette Hawaiki Nui Va'a 2017 ?
Encore une belle édition. Chaque année est différente, c'est ce qui fait de Hawaiki Nui un évènement exceptionnel. Je salue bien sûr le travail effectué par le comité organisateur, en particulier par sa présidente Tutu qui a bien assuré la relève de son père, Édouard Maamaatua, fondateur de cette course. Ma chance est d'avoir vécu les 26 courses en 26 ans, et à chaque fois c'est beaucoup d'émotions, à chaque fois une surprise. Bien sûr on étaient habitués à entendre les noms de Shell et EDT, et là cette année j'ai l'impression que les cartes sont redistribuées. Et c'est dommage que l'équipe Air Tahiti ait connu un accident malheureux hier à Taha'a, elle a cassé son balancier, mais sinon je pense que Air Tahiti a prouvé que c'est un club sur lequel il faut compter à la Hawaiki Nui.

D'habitude la plage de Matira est noire de monde, c'est année la foule semble un peu moins dense, c'est à cause de la météo ?
Non, moi je trouve qu'il y a toujours autant de monde. Je ne me suis pas amusé à compter, mais nous sommes 10 000 habitants, et au moins 3 à 4 000 se sont déplacés pour assister à l'arrivée de la course, donc en ajoutant tous les rameurs et les accompagnateurs, on est tout de même beaucoup sur le lagon. C'est un moment fort pour Matira, pour Bora Bora, c'est la fête de la pirogue… Bref, c'est un moment magique.

Cette année vous avez limité la consommation d'alcool à Bora Bora, le but est de donner un visage plus professionnel à l'évènement et limiter les débordements ?
Tout à fait, je pense que tout évènement de ce niveau mérite respect, et quand on voyait des jeunes se promener avec des bouteilles de bières sur la plage, ce n'était pas très sportif et au niveau image ce n'est pas très beau. D'autant qu'on sait comment ça se termine. Donc maintenant les choses sont plus claires. Je n'interdis pas de consommer de l'alcool dans les restaurants, les hôtels ou chez soi. On fait la fête, mais il y a des limites à la fête. Et on voit que tout ce passe bien, j'ai l'impression que nous avons trouvé un bon équilibre et la sécurité est assurée.

Donc ce sera le même dispositif pour l'année prochaine ?
Oui, et l'année prochaine ce sera même encore mieux, la fête sera plus grandiose qu'aujourd'hui !

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Samedi 4 Novembre 2017 à 13:09 | Lu 681 fois