Rapport de la CTC sur l’assemblée : les élus s’expriment


Ce jeudi 4 octobre les représentants de l’assemblée de Polynésie française ont eu lecture en séance plénière du rapport d’observations définitives de la Chambre territoriale des comptes sur la gestion de l’assemblée au cours des années 2005 à 2011. Jacqui Drollet, le président de l’assemblée de Polynésie française a fait la lecture de la synthèse de ce vaste rapport et de ces recommandations finales, avant de laisser les différents groupes s’exprimer lors d’un débat dont la durée était limitée à une heure.

Sylviane Terooatea du groupe To tatou ai’a a pris la parole la première se réjouissant de la publication de ce rapport montrant un «éclairage global», appréciant les recommandations en vue «d’une meilleure garantie de rigueur» et pointant du doigt notamment la nécessité de diminuer les dépenses de fonctionnement. Et si sur les collaborateurs des élus, elle lançait une pique au sujet de l’historien Jean-Marc Régnault, collaborateur du président Drollet, elle remerciait également «toutes ces personnes, chef de service et agents, qui rendent notre travail possible».

Plus politique et nettement plus piquant, Edouard Fritch, du Tahoeraa qui fut lui-même président de l’assemblée durant la période visée par les observations de la CTC (d’avril 2007 à avril 2008, puis plus brièvement en 2009) se félicitait du fait que l’année 2007 présentait un excédent financier et que les frais de personnel y étaient les plus bas. «J’ai eu une lecture amusée de ces constats financiers (…) Je n’ai pas oublié l’image que nous a collé Oscar Temaru de cigale et il s’avère que la fourmi tropicale Oscar Temaru a été plus dépensière que la cigale Fritch». Une remarque qui a fait s’élever des voix dans l’hémicycle. Edouard Fritch poursuivait néanmoins : «la fourmi Temaru a affirmé des mensonges juste pour paraître plus honnête, plus humble, plus économe que les gouvernements précédents, l’audit financier fait tomber les masques».

Consensuel et court, pour sa part, Philip Schyle, non inscrit, président également de l’assemblée durant deux périodes (avril 2006 à 2007 et avril 2009 à 2010) déclarait «je n’entrerai pas dans la polémique. En tant que président de l’assemblée, chacun l’a fait avec sa volonté et ses principes».

Jean-Christophe Bouissou, Ia ora te fenua, s’attendait à un rapport «avec des éléments beaucoup plus explosifs» soulignant qu’il y avait aussi dans le rapport de la CTC des éléments positifs, «même s’il y en a peu». Mais il soulignait surtout, les observations faites par la CTC sur l’absentéisme des élus, notamment dans les commissions extérieures, les conseils d’administration. «Il convient de réfléchir sur une bonne représentation de l’assemblée de Polynésie française dans ces commissions extérieures». Il s’arrêtait aussi sur le fait que la commission de contrôle du budget a approuvé à 95% les demandes du gouvernement à tel point qu’on peut la considérer «comme une chambre d’enregistrement. On a laissé au gouvernement le rôle de décider seul, sous prétexte d’une somme de travail. Il faut revoir ce qui doit être soumis au contrôle de la commission budgétaire». Enfin Jean-Christophe Bouissou revenait sur les griefs exprimés par la CTC au sujet des crédits accordés pour les collaborateurs et sur les dotations affectées aux groupes politiques. «Effectivement quand on recrute du personnel chauffeur planton à des revenus tels que ceux qui ont été relevés par la CTC, c’est un abus manifeste qu’il convient de corriger. Un audit permettrait d’aplanir ce type de situation».

Pour l’UPLD, Hirohiti Te Faarere s’exprimant en tahitien soulignait que « le plus important, c’est le travail effectué pour faire de notre assemblée, la maison du peuple (…) Il ne s’agit pas de dire du mal des uns ou des autres. Il faut bien faire notre travail pour que ceux qui viennent après ne nous critiquent pas». Il invitait ainsi les élus qui siègent dans les commissions extérieures à être présents lors des réunions. «Acceptons ces propositions, trouvons des moyens pour utiliser ces propositions. Nous allons nous retrouver bientôt devant le peuple et le peuple est le seul juge».

Jacqui Drollet, le président en exercice de l’assemblée de Polynésie fermait la marche de ce débat : «c’est un souci pour nous tous d’améliorer le fonctionnement de cette assemblée. Ce rapport ne doit pas nous exonérer de nos propres observations et décisions». Concernant les élus siégeant dans les 140 commissions extérieures, il remarquait que seules la moitié se réunissent réellement et posait la question : «je m’interroge sur l’autre moitié. Ne serait-ce pas le moment de les supprimer si elles ne se réunissent pas ? C’est à nous, pas au gouvernement d’en décider» poursuivait-il en dépit d’un brouhaha dans les rangs des élus de l’opposition. Il concluait en affirmant «je vous proposerai de supprimer ces commissions et on verra qui ira au bout de cette logique».

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 4 Octobre 2012 à 18:12 | Lu 1545 fois