Rangiroa : Désolation au motu du Lagon bleu


Un incendie a ravagé dimanche une partie du motu Taeo’o, refuge de centaines d'animaux. Des arbres, des kaveu et des nids d’oiseaux ont été brulés.
TAHITI, le 12 novembre - Spectacle de désolation au Lagon bleu à Rangiroa. Un incendie a ravagé dimanche une partie du motu Taeo’o, refuge de centaines d'animaux. Des arbres, des kaveu et des nids d’oiseaux ont été brulés. L’origine du feu n’est pas encore connue. Une plainte a été déposée à la gendarmerie par une association de protection de l’environnement. 

Le désastre a été annoncé par nos confrères de Polynésie la 1ère. Dimanche, un important incendie s’est déclaré sur le motu Taeo’o, connu pour son Lagon bleu. Petit coin de paradis incontournable à Rangiroa où de nombreux excursionnistes amènent les visiteurs s’émerveiller le temps d’une journée. S’il fait le bonheur des touristes, c‘est également un lieu qu’apprécie une colonie d’oiseaux qui a choisi cet endroit tranquille pour en faire sa nurserie. L’incendie a à présent défiguré leur paisible sanctuaire. Le feu se serait propagé sur un quart du motu, brûlant au passage des arbres, des centaines de kaveu, des oiseaux et leurs nids. 

L’association de protection de l’environnement Tamariki No Rangiroa Kia Poihere Te Kaiga s’est déplacée sur les lieux du sinistre pour constater les dégâts. Les photos parlent d’elles-mêmes, on y voit des oisillons esseulés à terre, des oiseaux morts, des tas de kaveu calcinés et des arbres noircis par les flammes. L’association se désole devant ce “carnage“ qui représente “l’anéantissement de plusieurs années de travail et de préservation”. Tamariki No Rangiroa Kia Poihere Te Kaiga a porté plainte hier auprès de la gendarmerie. Les circonstances et les causes de l’incendie sont encore inconnues. 

Elle exhorte la population à prendre des précautions et à sécuriser l’espace avant de faire des feux (interdits), qui même sur des motu isolés, peuvent mettre en danger les animaux alentour par la fumée inspirée. Elle rappelle aussi des règles de bon sens, qu’il ne faut pas partir sans s’être assuré que le feu est éteint, qu’un simple coup de vent peut le faire repartir. 

Sur sa page Facebook, le collectif termine par ces mots “Par l’intervention de l’humain, c’est toute une colonie d’oiseaux, de crabes et d'arbres retrouvés calcinés par les flammes qui mettront de nombreuses années à se régénérer.” En effet, si le rat noir ou d’autres prédateurs sont souvent incriminés dans les menaces qui pèsent sur les fragiles écosystèmes du fenua, cette fois encore, c’est bien l’homme le seul responsable. 


Rédigé par Julie Barnac le Jeudi 12 Novembre 2020 à 07:00 | Lu 3844 fois