Raivavae présente ses projets à l’État


Visite officielle - Le haut-commissaire s’est rendu à Raivavae, le week-end dernier, et y a été accueilli par les élus de l’île. Ces derniers lui ont fait part de leurs différents projets en cours et à venir. Éric Spitz leur a assuré qu’ils pouvaient compter sur le soutien de l’État. 
 
Après Rapa, le haut-commissaire Éric Spitz s’est rendu le week-end dernier à Raivavae. Et tout comme à Rapa, il y a rencontré les élus et a “été frappé par la chaleur de l’accueil et par l’aspect direct des échanges avec les différents interlocuteurs”. Il a également souligné “qu’en la quasi-absence des forces de l’ordre, une régulation sociale est réalisée par les Églises, ce qui permet à la société de tenir. C’est plutôt fraternel”. Pour le tāvana Bruno Flores, la visite du haut-commissaire est “très positive”.

“Les déchets, c‘est notre priorité”

La visite du haut-commissaire a été l’occasion pour le tāvana de lui présenter les projets en cours et à venir de l’île. Et ils sont nombreux, tels que la rénovation de la cantine scolaire, celles du préau de l’école, du réseau d’eau ou encore la mise en place d’une nouvelle centrale électrique mixte avec du solaire. Effectivement, la centrale “provisoire”, qui date tout de même de 2007, a été “installée” dans un des bâtiments de la commune dans l’attente de son déplacement. Pour la construction de la toute nouvelle centrale, deux terrains communaux ont été proposés à l’exploitant. Le premier se trouve à Rairua-Mahanatoa sur l’ancien site de la centrale, mais il s’agit d’une zone inondable. Le second se situe à Anatonu, où se trouve actuellement la salle omnisports, et de ce fait, la population s’y est opposée. 
 
Finalement, cette centrale devrait être construite à Vaiuru et est aussi soumise à plusieurs réserves, telles que la réalisation d’un relevé topographique du terrain, la destruction de certains bâtiments ou encore la mise en place d’une zone de stockage pour les poteaux électriques d’EDT. Et la plus importante : avoir toutes les autorisations des différents services du Pays au niveau de l’environnement ou encore de l’urbanisme. Tout comme à Rapa, le haut-commissaire a mis en exergue les deux fonds – le fonds vert et le fonds de transition énergétique – qui vont financer cette centrale mixte.
 
Autre dossier important pour la commune, celui du traitement des déchets. “C’est notre priorité, on n’a pas d’échéance. On commence à travailler dessus avec l’État. Actuellement, on trie nos déchets, notamment tout ce qu’on envoie sur Papeete pour diminuer les encombrants qui restent sur l’île”, assure le tāvana de Raivavae, Bruno Flores. Une convention dans ce sens a d’ailleurs été signée entre la commune et Fenua Ma il y a deux ans.

L’école toute neuve a déjà des “infiltrations”

Le premier magistrat de l’île a également profité du déplacement du haut- commissaire pour lui montrer les problèmes rencontrés, à peine un an après l’inauguration de la toute nouvelle école de Hataitararoa, qui sert d’ailleurs aussi de refuge en cas de houle cyclonique. “À peine un an et il y a déjà un problème de carrelage, car il se décolle dans les salles de classe. Peut-être que c’est un travail bâclé, je ne sais pas, on se pose la question, surtout que c’est une entreprise très connue” qui a réalisé les travaux, indique le tāvana. Selon lui, “le Pays est au courant de ce dossier. On est content que le haut-commissaire soit venu nous rendre visite. Au moins, il voit la réalité des choses au lieu de simplement écouter.” Bruno Flores précise également que pour ce problème, il travaille en partenariat avec la direction de l’ingénierie publique (DIP) du haut-commissariat.
 
De son côté, le haut-commissaire confirme qu’“il y a quelques soucis d’infiltration d’eau, il y a des plaques qui ne sont pas suffisamment bien collées et dans ce cas, c’est la garantie décennale qui entre en jeu. L’entreprise est revenue gratuitement pour les travaux qui avaient été mal faits”. Il affirme également qu’un appel d’offres a été lancé et que c‘est “la commune (qui) choisit l’entreprise”. La construction de cette école a été financée par le Fonds intercommunal de péréquation à raison de 221,5 millions de francs et par la municipalité à hauteur et 11,7 millions de francs.

Sans la DIP, “aucune construction publique” dans les îles éloignées

Le haut-commissaire Éric Spitz affirme que les communes des îles éloignées ont une forte attente vis-à-vis de l’État, pas seulement en financement mais aussi en accompagnement des projets”. Il souligne d’ailleurs qu’en l’absence d’ingénierie privée, c’est la direction d’ingénierie publique (DIP) du haut-commissariat qui apporte un “fort soutien aux communes”. La DIP construit les avant-projets sommaires et les avant-projets détaillés. Elle suit également toute la construction, “sinon les communes des Australes et des Tuamotu-Gambier ne construiraient aucune construction publique. L’État accompagne les communes qui ne sont pas outillées pour suivre ces projets.” Éric Spitz assure que “ces communes n’intéressent pas l’ingénierie privée, et c’est cet ensemble de choses qui m’a particulièrement frappé”, souligne-t-il.
 
Enfin, le haut-commissaire s’inquiète des questions environnementales dans les archipels, notamment le réchauffement climatique et la montée des eaux. “Il y a des routes entières qui, quand il y a de la houle, sont envahies par l’océan. Il y a une véritable réflexion en cours”, promet-il.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 20 Septembre 2023 à 20:32 | Lu 1313 fois